Les jardins d'Hélène

La preuve par neuf - Dorine Bertrand

29 Octobre 2009, 06:50am

Publié par Laure

Dorine Bertrand écrit des scénarios de dessins animés et des livres pour enfants, mais ne vous y trompez pas, ici, c'est bien pour les grands qu'elle écrit, la preuve par neuf (les neuf nouvelles du recueil) qu'elle a une plume, un style, noir, vif, incisif, assassin. C'est méchant ou juste grave ou tordu, mais paradoxalement c'est bon !

Que ce soit l'ado de 15 ans qui projette de se suicider et fait en pensée le testament de ce qu'elle lèguera à ses parents, la femme enceinte qui perd les eaux mais ne veux pas accoucher, la jeune femme qui reçoit une lettre emplie de bonnes raisons d'avorter (la plus terrible celle-ci !), toutes prennent des tours inattendus, surprenants, dérangeants, drôles. Toutes les nouvelles ne se valent pas, dommage, les dernières du recueil sont pour moi les moins bonnes, la gradation est donc décevante, mais on en ressort tout de même avec une furieuse envie de suivre Dorine Bertrand dans ses futures publications (s'il y a ?), ce genre d'auteur qui vous intrigue et vous bouscule juste assez pour vous donner un p'tit goût de revenez-y.


L'avis de Clarabel (qui vous en offre deux pour le même clic), que je remercie ! 


Pocket, juin 2008, 151 pages, prix : 5 €

Etoiles : 

Crédit photo couverture : Hélène Swynghedauw et éd. Pocket.

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Ténébreuses - Karin Alvtegen

27 Octobre 2009, 17:55pm

Publié par Laure

Si j’avais beaucoup aimé les romans noirs de Karin Alvtegen jusqu’à présent (voir Honteuse et Recherchée), autant le dire tout de suite, celui-ci m’a un peu déçue. Peut-être pas le bon moment pour le lire, tout simplement. Car si l’on est toujours dans le roman noir psychologique, je l’ai trouvé plus fouillis que les autres, je me suis un peu perdue d’un soir sur l’autre dans les personnages et les allers-retours passé / présent. C’est pourtant ce qui donne du ressort et de l’intérêt à l’intrigue, mais pour moi ça fonctionne moins bien avec celui-ci.

Le roman s’ouvre sur l’abandon d’un enfant dans un jardin public. Puis saut dans le temps, une femme décède, Gerda Persson, 92 ans passés. Apparemment, aucun rapport. Sans famille, c’est à Marianne Folkesson, employée par les services sociaux, qu’il appartient de retrouver des proches pour organiser les funérailles et donner ses biens. Des romans saccagés d’un certain Axel Ragnerfeldt, prix Nobel de Littérature, retrouvés dans le congélateur de Gerda sont une première piste. Gerda a en effet travaillé pendant des années dans sa famille comme employée de maison. Et peu à peu, ce sont de sordides secrets de famille qui remontent à la surface, qui s’emberlificotent sur deux générations, et détruisent tout sur leur passage.

Au final, c’est quand même assez brillant, retors, bien construit, mais non, ce n’est pas mon préféré de l’auteur. Comme toujours chez Karin Alvtegen, la psychologie des personnages est complexe et bien travaillée, les rapports de couple et de génération père / fils prennent une grande place dans ce livre, les apparences sont trompeuses, le sordide (dans la manipulation des relations) n’est pas loin, c’est peut-être le rythme qui est moins prenant ici… Mais ça reste pas mauvais du tout !

 

L’avis mitigé d’Ys, que je rapprocherais du mien, et celui de Cuné, qui l’a trouvé vraiment très bien ! 

 

Ed Plon, coll Roman noir, fév. 2008, 314 pages, prix : 20 €

Existe en poche, 7 euros.

Etoiles :

Crédit photo couverture : éd. Points Seuil.

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un chat, des fleurs, des livres, ...

25 Octobre 2009, 20:21pm

Publié par Laure

Vous êtes quelques uns à prendre des nouvelles : peu de billets dans ces jardins depuis septembre, est-ce que tout va bien ? Oui !  Parce que souvent aussi reviennent les mêmes questions : mais tu travailles à temps plein, tu élèves seule tes trois enfants, tu as des activités associatives, alors tu lis quand ? la nuit ? tu ne dors jamais ? et tu écris quand tes articles de blog ? Ben voilà, vous avez là la réponse à la première remarque : moins de billets ces deux derniers mois ! Ce n'est pas parce que c'est la rentrée littéraire que la vie s'arrête autour, même si j'aimerais bien les lire aussi, ces livres de la rentrée !
J'ai souvent dit qu'un blog vivant, dans l'idéal revenait à un billet quotidien, mais pour un blog de lectures, cela signifie aussi lire un livre par jour. J'admire celles qui le font / le peuvent, voilà, moi je n'y arrive pas, c'est comme ça, ... mais c'est gentil de prendre des nouvelles

Allez, je vous offre un vrac du mois pas tout à fait achevé :



Le Salon du Livre du Mans, au pied de la muraille gallo-romaine, que j'ai fréquenté cette année en journée scolaire, le salon était donc encore en option "déballage de cartons" pour le week-end suivant.





Grande fillette a eu 13 ans, et elle voulait absolument que je lui fasse une tarte au chocolat. Grande première pour moi, autant je maîtrise les gâteaux au chocolat, autant la tarte sans fruits, c'était nouveau...


Le chat devient maniaque et délicat : déjà qu'il ne mange plus qu'une seule variété de croquettes, il trouve que certains endroits sont plus confortables que d'autres pour dormir, et il a décidé de ne plus boire qu'à un seul et même endroit.




Ce week-end, enfin hier samedi, mais ce genre de trucs, ça s'étend toujours sur le lendemain, mon ex mari se remariait. Ce qui m'a étonnée, c'est le nombre d'amis qui m'ont dit : il ne faut pas que tu restes toute seule ce week-end, essaie de sortir... Je devais aller à Bruxelles et puis ça ne s'est pas fait, je devais aller à Cabourg et puis ça ne s'est pas fait , mais à vrai dire, ça ne me gênait pas de passer le week-end seule. Le père de mes enfants a changé de foyer du jour au lendemain, une femme pour une autre, depuis deux ans j'ai digéré , alors c'est pas une cérémonie qui allait fondamentalement changer grand-chose. Je crois que j'appréhende plus le retour des enfants mercredi, quand ils me raconteront leurs images plein les yeux ce que je n'ai pas envie d'entendre, parce que ça ne me concerne plus. Car si l'ex est discret (il ne m'a jamais parlé de mariage), Mosquito s'en charge depuis six mois, tout heureuse qu'elle est à la fête et la robe. Les grands sont plus gênés aussi, et font comme si de rien n'était. Il y a une vie avec papa un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires, et une vie la semaine avec maman, et une frontière tacite entre les deux.
Alors aujourd'hui pour faire plaisir aux amis (qui étaient tous occupés ailleurs ), je suis allée faire un tour dans une foire aux livres au profit d'Amnesty International, ce genre de vide-grenier livresque qui réunit dons et pilons de bibliothèques. Vous savez l'aversion que j'ai pour les vieux livres qui puent, même si j'achète beaucoup d'occasions, ils sont toujours comme neufs. Ce type de livres dans ce type de foire, c'est moins de 1% du déballage, mais on y fait alors d'excellentes affaires. Et comme c'est au profit d'une association caritative ou d'une ONG, rien n'interdit de donner plus. J'ai donc glané ces 7 livres pour 5 euros en tout !!


(Le McGarry Morris et le Bordes sont pour offrir à ma belle-mère), le Kawabata est sale et déchiré sur la couverture, typiquement ce que je fuis, mais bon, vu le prix j'ai fait un effort  Ce ne sont pas des titres que je cherchais mais des trouvailles au hasard des longues tables de livres. J'ai eu une pensée émue pour quelques unes face aux vieux poches décolorés fleurant le grenier sous leur titre d'Angélique...

Et comme tout le monde se souciait de mon moral aujourd'hui,  je me suis acheté des fleurs parce que je le vaux bien
,


 et j'ai préparé le meilleur thé noir nature que j'ai de chez Mariages Frères (enfin parmi ceux que j'ai testés !), le rose d'Himalaya, un Darjeeling que sublime encore le sucre à la rose.


J'ai commencé un roman pour lequel une attachée de presse me harcèle (pourquoi ce sont toujours les attachées de presse qui ont un mail qui commencent par "stagiaire" qui vous harcèlent ? c'est pas une question hein, je me doute bien de la réponse et je désapprouve ce système), oui je sais je suis en retard pour tout, je ne lis que deux ou trois livres par semaine, parfois un seulement, alors que ma PaL dépasse les 500, et je ne compte pas le fonds possible de la  bibliothèque, mais je fais ce que je peux, et je vais arrêter de m'en justifier

PS : Nicoletta, j'espère qu'un jour je viendrai à Bruxelles, en tout cas j'en ai envie, quant à Cabourg, ça tombe bien, je ne connais pas le Havre, et je suis sûre qu'il y a plein de choses à y découvrir

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Quatre filles et un jean, (l'intégrale) - Ann Brashares

25 Octobre 2009, 19:19pm

Publié par Laure

Traduit de l'anglais (US) par Vanessa Rubio


Attention, ceci n'est pas un vrai billet, je n'ai pas lu le livre dont je parle, c'est juste une information que je vous donne, mais c'est quand même une bonne nouvelle.
Gallimard a réuni en un seul gros volume de 993 pages les 4 tomes de sa série "Quatre filles et un jean", dont le premier volume portait le titre éponyme, et les suivants s'appelaient simplement "le deuxième été", "le troisième été", "le dernier été". Ma grande a lu ces titres quand elle avait entre 12 et 12 ans1/2, et elle les a vraiment beaucoup beaucoup aimés. C'est une série qui marche énormément à la bibliothèque aussi, auprès des filles de 12 ans et +. Je dis et + parce que je ne mets pas de limites, je connais beaucoup de mamans qui les ont lus aussi et il se peut bien que je m'y mette un jour.
Seulement à la bibliothèque, il manque toujours le tome que vous voulez, déjà emprunté par quelqu'un d'autre. A la maison, votre fille lit tellement vite (parce qu'elle adore) qu'elle se retrouve en manque du tome suivant. Et qu'à 15 euros le volume, vous commencez à trouver que ça fait chérot. Et bien maintenant vous n'avez plus d'excuses, le bon gros volume qui rassemble les quatre est à 25 euros et plus personne ne sera en manque. Quand on sait la vitesse à laquelle les gros lecteurs s'enfilent les briques que sont Harry Potter et Eragon pour le nombre de pages, pas de soucis, vos filles, nièces, petites cousines seront ravies.
Je n'offrirais peut-être pas un pavé à quelqu'un qui n'aime pas lire parce que ça peut rebuter, sauf si vous savez y faire pour vanter les mérites de l'affaire, mais sans garantie de résultat, je ne fais pas de miracles non plus. Je n'ai pas parlé de garçons parce qu'à ma connaissance il n'y a pas de garçons qui les aient lus près de chez moi.

Je précise que ce n'est pas un billet sponsorisé (je ne touche pas d'argent dessus, si vous préférez), mais qu'une bonne fée chez Gallimard Jeunesse me l'a envoyé sans que j'ai rien demandé, et que j'ai aimé la surprise.


Gallimard jeunesse, octobre 2009, 993 pages, prix : 25 €
Crédit photo couverture : éd. Gallimard Jeunesse

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Papa et maman sont dans un bateau - Marie-Aude Murail

19 Octobre 2009, 15:08pm

Publié par Laure

Il y avait déjà eu le très bon Miss Charity il y a quelques mois, il y a aujourd'hui, dans un genre très différent, l'excellent Papa et maman sont dans un bateau. Marie-Aude Murail est un caméléon qui colore diversement et magnifiquement la littérature jeunesse.


Ici, la famille Doinel. Le père, Marc, dirige une société de transport routier, en prise à une restructuration sévère, licenciements et réorganisation sous la coupe d'un fils à papa sans cœur. Il faut trancher dans le vif tout en restant humain, pas facile ! La mère, Nadine, est institutrice en classe de maternelle. Les bambins sont aussi attachants que dévoreurs d'énergie, et quelle corvée délicate que ces évaluations des compétences dès 3 ans ! Pourtant ils aiment leur métier ces deux-là, mais parfois, la morosité pointe le bout de son nez...

Dans la famille, deux enfants : Charline, en classe de 3ème, adolescente fan de mangas, et Esteban, en CE2, garçonnet un peu timide quand il s'agit de se faire des amis, harcelé par un gros dur à l'école, mais enfant curieux et débordant d'idées et de questions....

C'est la vie qui va et tourbillonne dans la famille Doinel, une vie active à priori sans gros soucis, avec ses fatigues et ses incompréhensions ordinaires. Au hasard d'un article de Psychologies Magazine acheté par Madame, tout le monde va se surprendre à rêver d'une vie plus simple, retour à l'essentiel, à la lecture d'un article sur des familles parties vivre sous des yourtes mongoles en Bretagne. Chacun rêve à cette vie sous la yourte en secret, jusqu'au jour où finalement, tous quatre réussiront enfin à communiquer...


Que dire sinon que ce roman est brillant ! Plus vrai que nature, tout sonne au plus juste, tant la vie en maternelle que le climat social dans l'entreprise, tout comme les préoccupations des enfants de la famille. Les personnages secondaires sont bien campés également. Roman social, d'actualité, qui n'oublie jamais l'humour, dans un style vif et simple, c'est la vie d'aujourd'hui qui court dans les lignes de Marie-Aude Murail, et qu'on ait 13 ans (âge de lecture conseillé) ou bien plus, on se régale du début à la fin !

Un gros, gros coup de cœur !


Lu et approuvé également par grande fillette, 13 ans.


Adoré aussi par Aurélie, Cuné, Cathulu,...


L'école des loisirs, coll. Medium, mars 2009, 294 pages, prix : 11 €

Etoiles : 

Crédit photo couverture : Franck Juery et éd. L'école des Loisirs


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L'enfant éternel - Philippe Forest

14 Octobre 2009, 09:01am

Publié par Laure

S’il est un livre incontournable de Philippe Forest, c’est bien celui-ci.
Si vous n’en avez jamais entendu parler, sachez juste que dans ce roman (oui, roman), Philippe Forest raconte la maladie et le décès de sa fille de 4 ans, Pauline, atteinte d’un cancer des os. C’est dur, violent, émouvant, juste, mais ce n’est pas que cela. Au-delà d’une histoire personnelle, Philippe Forest est un écrivain, universitaire enseignant de littérature, et cela donne une dimension supplémentaire au livre. On se replonge avec intérêt dans la poésie d’Hugo et Mallarmé, pères confrontés à la perte de leur enfant, on suit la boucle intime et universelle que prend l’histoire de Peter Pan de James Barrie dans la vie de Forest. Livre sur la vie, la douleur, la mort, Forest mêle le quotidien réaliste des traitements à une réflexion plus philosophique de ce qu’il est en train de vivre, au cœur de sa cellule familiale, mais au sein de la société également.

L’enfant éternel est un livre précieux, rare, intelligent, de ceux que l’on conserve précieusement pour en relire, ici ou là, quelques passages.

Une lecture à compléter par celle de son essai : Tous les enfants sauf un.

 

 

Gallimard, janvier 1997, 369 pages, prix : 19,82 €

Existe en Folio (poche)

Etoiles :

Crédit photo couverture : ed. Gallimard

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Louise / les ours - Karin Serres

13 Octobre 2009, 16:46pm

Publié par Laure

Je lis très peu de théâtre, je ne sais pas pourquoi, peut-être parce qu’on n’apprend pas aux enfants ou même aux adultes à lire du théâtre pour le plaisir, autrement que pour un atelier ou un travail scolaire. Peut-être aussi parce que je crois que le théâtre est fait pour être vu, pas lu (par ceux qui ne le jouent pas donc), bref, je ne sais pas parler de théâtre. (Pas plus que d’autres littératures soit dit en passant, mais de théâtre, encore moins !)

J’ai eu l’occasion de rencontrer Karin Serres récemment dans un salon du livre, pour un très chouette roman jeunesse (Mongol, cherchez pas, je n’ai pas écrit de billet), et j’ai appris alors qu’elle écrit surtout du théâtre, pour adultes et pour les jeunes. Elle est aussi décoratrice et scénographe, bref, le théâtre, c’est son domaine.

Soyons fous, j’ai pioché dans ses textes de théâtre à l’école des loisirs, et pour le premier que j’ai lu, j’ai adoré ! L’impression de retomber dans le plaisir de l’enfance, de rêver avec une histoire dont on se demande sans cesse où est la vérité, si c’est fantastique ou imagé, où est la réalité, faut-il seulement la chercher, laissons-nous juste porter par le texte…

C’est l’histoire de Louise, 11 ans, qui vit au Canada avec son père Ian et sa sœur Elinor. Elinor, c’est la génération ado parfaite : seuls les garçons l’intéressent, et se moquer de sa sœur ! Alors quand un beau jour Louise rentre en expliquant qu’un ours blanc la suit, un ours transparent, derrière elle, et qu’il lui parle, forcément tout le monde la regarde bizarrement, car Louise est bien la seule à le voir, cet ours. Même quand ils se démultiplient, les ours transparents, accompagnant son père, sa sœur, et les gens dans la rue. Existent-ils vraiment ces ours ? Louise est-elle folledingue comme le pense Elinor ? Représentent-ils des anges gardiens ? Ou un ami confident quand on n’est plus tout à fait une enfant mais pas encore une adolescente, comme un doudou rassurant toujours là pour soi ? Faut-il se prêter au jeu comme le papa ?

Un vrai plaisir de lecture que ce texte étrange qui joue sans cesse avec la réalité très terre à terre de l’adolescence, de la famille, du langage familier, de la vie banale et quotidienne, et le fantastique, étrange, bizarre… L’envie d’y croire et de ne pas se poser de questions, de prendre le texte comme il vient, parce que c’est très bien ainsi ! Une jolie découverte, et comme j’ai acheté quelques pièces, vous entendrez sans doute encore parler de Karin Serres dans ces pages…

 

Ecole des Loisirs, coll. théâtre, décembre 2008, 64 pages, prix : 6,50 €

Etoiles : stars-4-0. V192553758

Crédit photo couverture : L’école des Loisirs.

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Le voyage d'hiver - Amélie Nothomb

7 Octobre 2009, 07:14am

Publié par Laure

Zoïle aurait dû s’appeler Zoé, mais voilà, il est né de sexe masculin, et ses parents ont bien dû aviser, en lui donnant le nom d’un philosophe grec phonétiquement proche. Zoïle travaille pour EDF-GDF, en proposant des solutions énergétiques à des gens qui viennent d’emménager et qui n’ont rien demandé. C’est ainsi qu’il va faire la connaissance d’Astrolabe et d’Aliénor, qui vont bouleverser sa vie. Zoïle va tomber amoureux d’Astrolabe, laquelle restera fidèle à Aliénor Malèze, écrivain autiste dont elle s’occupe au quotidien. Dans l’espoir de passer à l’acte avec Astrolabe, Zoïle va tout tenter, notamment un mémorable dîner de champignons hallucinogènes. Et pour qu’Astrolobe prenne conscience de la portée de son amour, Zoïle va l’impressionner en faisant exploser en vol un Boeing 747 avec un tesson de bouteille de champagne grand cru acheté en duty free après avoir passé les portiques de sécurité de l’aéroport…


Ne croyez pas que j’aie tout dit, il en reste encore à découvrir ! Vous vous posez des questions sur cet univers de fous aux prénoms décalés ? Pas d’erreur, vous êtes bien dans un roman d’Amélie Nothomb, roman qui répond aux critères habituels : lu en 1h30 environ, 2 heures grand maximum peut-être si vous êtes fatigué, les thèmes fétiches sont toujours là : la laideur et la beauté, l’écriture, l’anorexie, sa « culture » littéraire, musicale et artistique en fond, sa fantaisie proche du délire… Amélie Nothomb écrit bien du Nothomb, et ça ne surprend plus. Ça ennuierait presque. Oui c’est un peu n’importe quoi et ça tient malgré tout à peu près la route, mais après ? J’aimerais un roman qui me surprenne ou qui m’enchante, un truc qui me captive ou me rende admirative, au lieu de cela, j’ai juste un devoir annuel conforme au cahier des charges qui me laisse de marbre. J’aimerais tellement voir ce qu’Amélie a dans les tripes sur un pavé de 500 pages, ce jour-là peut-être, je redeviendrai fan…

 

Pas de doute, c’est du Nothomb : p. 103 : « […], on a besoin de grandeur parce que c’est absolu, c’est une question de taille et non de structure, si le baobab rapetisse prodigieusement, il devient un brocoli, le brocoli peut être mangé, le baobab est le brocoli cosmique dont parlait Salvador Dali, […] » moi je dis juste qu’il faut arrêter les champignons, Amélie…

 

Albin Michel, août 2009, 130 pages, prix : 15 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © studio Harcourt, Paris

 

p. 39 : « J’appréciais par ailleurs qu’il n’y ait pas de photo de l’auteur sur la jaquette, en cette époque où l’on échappe de moins en moins à la bobine de l’écrivain en gros plan sur la couverture. »   Elle a de l’humour, Amélie…

 

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L’amour est à la lettre A – Paola Calvetti

6 Octobre 2009, 11:54am

Publié par Laure

Traduit de l’italien par Françoise Brun

Emma, divorcée et quinquagénaire, tient une librairie milanaise spécialisée en romans d’amour : Rêves&Sortilèges. Elle se passionne pour son travail, le classement des différents genres amoureux, et le décor de ses vitrines. Un beau jour surgit au magasin un ex petit ami connu trente ans plus tôt, Federico, son grand amour de jeunesse resté pourtant toujours platonique. Marié et père de famille, il est architecte et part travailler sur un grand projet à New York. Ils décident toutefois de renouer une conversation secrète, par le biais de lettres envoyées poste restante, leur plaisir de se retrouver ne saurait faire bon ménage avec leur vie publique et les nouvelles technologies. Pas d’e-mails donc, mais de bonnes et longues lettres à l’ancienne. Et une fois par an, quelques jours de retrouvailles à Belle-Ile en Mer, île bretonne.

Voilà typiquement le genre de roman léger et agréable qui file tout seul, idéal pour la plage ou la chaise longue au soleil. On y trouve finalement ce qu’on y attend, sans grande surprise, tout s’y déroule toujours bien, un rebondissement contrariant (quand même) avant une fin heureuse, parfois un peu longuet ou répétitif mais on est là pour ça : le plaisir des lettres des amants qui se racontent leur quotidien, les collègues environnants qui évoluent dans leurs histoires d’amour, la librairie idéale, Mattia le grand fils adolescent qui vole vers l’indépendance et fait un beau cadeau à sa maman : quand la littérature contemporaine est souvent noire et triste, voici un roman qu’on peut conseiller aisément aux lecteurs en quête de légèreté et d’histoire pas déprimante, mais pas complètement guimauve non plus.

Ed. Presses de la Cité, avril 2009, 381 pages, prix : 20 €
Etoiles :
Crédit photo couverture : © Leptosome et éd. Presses de la Cité

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Le tag de la dulcinée *

4 Octobre 2009, 18:00pm

Publié par Laure

* c'est là !

1. A quel livre dois-tu ton premier souvenir de lecture?

Je n'ai pas un titre en particulier mais j'aimais les Caroline et ses amis, avec son chien Youpi et ses chats Pouf et Noiraud, puis j'ai dévoré tous les Fantômette et tous les Alice, et tous les Comtesse de Ségur .


2. Quel est le chef-d'œuvre "officiel" qui te gonfle?

Là encore je n'ai pas de titre en particulier, je dirais Zola (Zola m'ennuie profondément) ou Ulysse de Joyce qui m'est toujours tombé des mains.


3. Quel classique absolu n'as-tu jamais lu ?

Bah, plein ! Joyce, tiens, encore.

4. Quel est le livre, unanimement jugé mauvais, que tu as "honte" d'aimer

euh... je vois pas... en général je n'ai pas honte de mes lectures ! (Sauf quand mon nom apparaît dans les gagnants des jeux fléchés de Voici au mois d'août ;-))


5. Quel est le livre que tu as le sentiment d'être la seule à aimer?

Probablement quelques titres confidentiels, pas d'exemple précis, ou trop liés à ma vie personnelle.


6. Quel livre aimerais-tu faire découvrir au monde entier?

La trilogie des jumeaux, d'Agota Kristof ? (m'inspire pas, cette question)


7. Quel livre ferais-tu lire à ton pire ennemi pour le torturer?

Tout Zola et Ulysse de Joyce, of course



8. Quel livre pourrais-tu lire et relire?

Celui que je serai en train d'écrire, avant le point final.


9. Quel livre faut-il lire pour y découvrir un aspect essentiel de ta personnalité?

La conversation amoureuse d'Alice Ferney, ou les nouvelles de Gavalda.


10. Quel livre t'a fait verser tes plus grosses larmes?

Fleurs de tempête, de Philippe Le Guillou


11. Quel livre t'a procuré ta plus forte émotion érotique?

La bicyclette bleue, de Régine Deforges, quand j'avais 14 ans, parce que piqué dans la bibliothèque de ma mère, ça me semblait sulfureux et le comble (interdit) de l'érotisme, et que je n'avais jamais rien lu de tel !

12. Quel livre emporterais-tu sur une île déserte?

Un kindle à batterie solaire rempli de milliers de titres, sait-on jamais, si le séjour doit être long...


13. De quel livre attends-tu la parution avec la plus grande impatience?

Philip Roth ? (mais ça répond à la question « de quel auteur ? »!) Et ceux des auteurs que j'ai eu l'occasion d'inviter dans le cadre de ma profession.


14. Quel est selon toi le film adapté d'un livre le plus réussi?

Je ne sais pas, soit je vois les fims sans avoir lu les livres, soit ils ne m'ont pas marquée plus que cela. Peut-être les Misérables dans sa version de 1958 avec Jean Gabin, vu enfant avec ma grand-mère....

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