Les jardins d'Hélène

Grand paradis - Angélique Villeneuve

21 Novembre 2010, 17:25pm

Publié par Laure

 

grand-paradis.jpgGrand paradis, c'est un petit coin de nature où Dominique aimait se réfugier enfant, assise sur une pierre, dans le silence de la campagne. C'est toujours son refuge, alors qu'elle a la cinquantaine, devenue fleuriste dans une station balnéaire. Elle a toujours eu des relations difficiles avec sa soeur Marie, et souffert du départ soudain de son père alors qu'elle était encore enfant. Après la mort de leur mère, Marie lui propose de prendre quelques souvenirs familiaux. C'est ainsi qu'elle trouve dans une enveloppe trois photographies prise par Albert Londes, le photographe de Charcot, d'une aïeule à différents âges de sa vie, Léontine. Elle va se plonger dans les archives de Charcot sur l'hystérie à l'hôpital de la Salpêtrière, pour essayer d'en savoir plus sur cette aïeule.

Au fil du récit, c'est un retour sur sa propre vie qu'elle va faire, jusqu'à dénouer un secret familial lié au départ du père.

Ce livre m'a quelque peu déçue, sans doute en attendais-je autre chose. Car si la plongée dans les archives du professeur Charcot est intéressante, on en apprend finalement très peu sur l'hystérie, et le récit se veut surtout prétexte à retour sur la propre vie de la narratrice, une vie triste et banale que j'ai trouvée souvent ennuyeuse. Les relations familiales bancales et les révélations finales n'ont pas réussi à me convaincre. L'écriture est plaisante, le parcours se veut sensible, mais hélas, il n'a pas su me toucher.

 

Les lectures de : Clara, (qui a été bien plus réceptive que moi, et l'auteur apporte quelques éléments complémentaires dans les commentaires), tout comme Cathulu , et des avis plus proches du mien : Canel, et noryane, ...

 

Un grand merci à logo bob  et aux éditions Phébus pour cette lecture,

 

Phébus, août 2010, 167 pages, prix : 16 €

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Crédit photo couverture : Lichen sur granit © Paul A. Souders / Corbis et éd. Phébus

 

 

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Joyeux Noël, Splat ! - Rob Scotton

19 Novembre 2010, 10:57am

Publié par Laure

Traduit par Rose-Marie Vassalo

 

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Avec Mosquito, on est fans de Splat le chat, ce chaton plutôt rectangulaire au poil touffu et toujours ébouriffé ! Dans le premier album, on découvrait un Splat anxieux d’aller à l’école, mais bien évidemment ravi après sa première journée, puis il y a eu Splat est amoureux (on ne l’a pas [encore] celui-là) et revoici notre matou dans une aventure de saison : c’est bientôt Noël !

Splat écrit sa lettre au père Noël, persuadé d’avoir été un chaton très sage, en compagnie de son inséparable ami Harry Souris.  Mais sa sœur vient semer le doute dans son esprit : est-il sûr d’avoir été très très sage pour mériter un gros cadeau ? Dès lors, il s’applique à être gentil et à aider sa maman dans la maison. Bien sûr, c’est plutôt chat catastrophe. Fatigué de sa dure journée, il se couche inquiet : le père Noël passera-t-il ?

 

Toujours aussi gai et coloré, c’est un album qui plaira aux enfants dès 4-5 ans, par des thèmes qui leur sont proches et un graphisme et une mise en page vraiment sympas. Je lui préfère peut-être le premier qui il me semble contenait davantage de détails dans l’illustration. Et Mosquito avoue avoir été déçue par la fin, parce qu’on ne sait pas ce qu’il y a dans le gros cadeau de Splat ! (ça laisse imaginer ce que l’on veut, mais Mosquito, elle, voulait une vraie réponse !)

 

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Nathan, octobre 2010, format : 25 x 25 cm, prix : 12,90 €

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Crédit photo couverture : © Rob Scotton et éd. Nathan

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Trahie - Karin Alvtegen

17 Novembre 2010, 08:07am

Publié par Laure

 

Traduit du suédois par Maurice Etienne

 

trahie.jpgEva sent bien que son couple commence à battre de l'aile, alors quand elle interroge son mari sur leur avenir, celui-ci ne trouve pas d'autre réponse que « je ne sais pas ». Très vite, elle s'aperçoit qu'il entretient une liaison, et quand elle découvre avec qui, trahie, humiliée, elle imagine la pire vengeance...

Parallèlement, en chapitres alternés, le lecteur suit Jonas, qui se rend chaque jour au chevet d'Anna, son amoureuse, hospitalisée dans un état de coma avancé.

 

Au cours des premiers chapitres, j'ai eu le sentiment d'être dans un roman sentimental, à me demander si je ne m'étais pas trompée d'auteur... Et puis l'on se doute bien que les deux intrigues sans lien apparent vont se rejoindre (l'exercice est rôdé), et dès lors, la tension monte de façon perceptible. On est bien dans un page-turner machiavélique, sans meurtre apparent et sans bain de sang, mais au déroulement et à l'analyse psychologique très efficace. La fin est terrible, emprisonnant le lecteur dans un aboutissement logique mais insupportable. On referme le livre avec le besoin de prendre l'air, et de passer à autre chose, vite, tout en étant forcé de reconnaître que sur ce dénouement, l'auteur est sacrément douée.

 

D'autres romans de l'auteur :

- Honteuse

- Recherchée 

 

Plon, octobre 2005, 258 pages, prix : 18 €

Existe en poche, Points Policiers, 2007, 309 pages, prix : 7 €

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Crédit photo couverture : éd. Points / Seuil.

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Tu me plais, tout simplement - Marie-Claude Bérot

16 Novembre 2010, 07:08am

Publié par Laure

tu-me-plais.jpgManon est une élève de première atteinte d’un cancer, épuisée par les traitements, elle ne peut plus aller en cours. Alors ce sont souvent ses amies qui viennent la voir, et même Quentin, le plus beau garçon du lycée, qui est amoureux d’elle. Touché par sa personnalité, ses valeurs, il lui avoue son amour, « tu me plais, tout simplement », lui dit-il, alors qu’elle a le crâne rendu chauve et lisse comme un œuf par la chimio.

Mais il y a aussi Eva, une amie fragile et en souffrance, plus effacée, personne ne l’apprécie vraiment. Eva va oser se confier à Manon, elle souffre de dépression sévère, elle est au fond du trou et ne pense qu’à mourir. Dit comme cela, on peut penser que la barque est un peu chargée, surtout qu’Eva cache un terrible secret qui bien évidemment la ronge et la détruit, et que ce secret est en lien avec Quentin. Trop de drama dans ce court roman ? D’autant que la dépression est ici pensée comme « plus grave » que le cancer, car avec un cancer, « tout le monde vous soigne et est aux petits soins pour vous », alors que la dépression, on vous dit juste « allez, secoue-toi un peu ». Les deux jeunes filles souffrent, différemment, mais l’une a la chance d’être aimée et entourée, l’autre moins. C’est le message qu’il faut y voir.

Tout cela fait quand même beaucoup pour un aussi bref roman, et pourtant, ça fonctionne. C’en est presque léger, plaisant, une belle histoire d’amitié et d’amour, où souffle l’espoir et la force de la vie.

 

A découvrir, mais en connaissance de cause.

 

(dès 13 ans)

 

Flammarion, coll. [Tribal], mars 2010, 113 pages, prix : 8 €

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Crédit photo couverture : © Susanna Erkheikki / Flickr/ Getty Images et éd. Flammarion

 

 

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Hôtel étrange : l’hiver au printemps – Katherine et Florian Ferrier

15 Novembre 2010, 06:41am

Publié par Laure

Scénario : Florian et Katherine Ferrier

Dessins et couleurs : Katherine Ferrier

 

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Une BD coup de cœur de Mosquito, que je partage entièrement !

« En hiver, l’Hôtel Etrange dort d’un profond sommeil. Un sommeil de plusieurs mois » Le personnel hiberne, la neige recouvre tout, le temps semble endormi lui aussi. Alors qu’est-ce que c’est que cette bande d’énergumènes qui débarquent de mauvaise humeur, avec leurs réservations, arguant que c’est le 21 mars, donc le printemps, et qu’ils ont bien leurs réservations ! Oh la la, mais pourquoi Monsieur Printemps ne s’est-il pas réveillé ? On n’a rien à manger pour ces hôtes, les chambres ne sont pas prêtes, vite, il faut partir à la recherche de Monsieur Printemps, que lui est-il donc arrivé ?!

 

Hôtel étrange est le premier album BD de Katherine et Florian Ferrier qui l’ont travaillé en résidence d’auteurs à Angoulême. Il s’adresse aux enfants et offre une part belle à l’imaginaire avec des personnages un peu fantastiques, et au caractère bien trempé. Les dessins aux couleurs gaies dans des paysages de neige sont sublimes. Un peu de mystère, de suspense, et tout qui finit bien, avec en prime, la recette des Visitandines, ces petits gâteaux qui plaisent tant à Kaki, un sympathique petit monstre violet. On espère vivement une suite !

 

Sarbacane, avril 2010, prix : 12 €

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Crédit photo couverture : © Katherine Ferrier et éd. Sarbacane

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Le paradis perdu de Mercury - Brad Watson

14 Novembre 2010, 07:05am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jacques Tournier

 

paradis-perdu-de-mercury.jpgPrésentation de l’éditeur : « Finus Bates est tombé amoureux de l'élégante Birdie Wells, un jour de 1917 où il l'a vue faire la roue, toute nue au milieu des arbres, aux environs de Mercury, petite ville endormie du Mississippi. Il a continué de l'aimer pendant près de quatre-vingts ans : pendant leurs mariages respectifs avec d'autres partenaires, au moment de la mort mystérieuse et prématurée de Earl, le mari volage de Birdie, et face aux insinuations de l'atroce famille de Earl, accusant Birdie de l'avoir empoisonné. Somptueuse peinture d'une amitié qui aura duré toute une vie, d'une passion toujours enflammée, d'affrontements conjugaux et de compromis, de l'âge qui vient, du souvenir, de la mort, de la vie au-delà de la mort. Le Paradis perdu de Mercury dépeint brillamment les bonheurs de l'existence. »

 

Voilà une quatrième de couv qui donne envie ! (en même temps c’est son rôle, on est bien d’accord) : quel roman foisonnant, drôle, curieux, horrible aussi, long, très long, (trop long). Le ton est donné dès la première scène : alors qu’il est accroupi le pantalon baissé derrière un buisson pour un besoin urgent, Finus tombe amoureux de Birdie, en train de faire la roue dans la clairière. La scène est cocasse, car elle ne s’arrête pas là, mais hélas pour Finus, ce n’est pas lui que Birdie épousera….

Ce roman, je l’ai traîné pendant des mois, mais sans perdre l’envie d’y revenir régulièrement. Pas mal de longueurs, beaucoup de redites et de quasi résumés (ce qui permet de s’y retrouver quand on a arrêté un temps sa lecture !), mais le plaisir de personnages hauts en couleur, avec une mention particulière pour le personnage de la servante noire, qui a un rôle crucial et difficile tout au long du roman : Creasie.

Une imagination comme on n’en fait plus beaucoup, une saga au long cours avec ses revirements, qui aurait gagné toutefois à être un peu allégée. En revanche, ne croyez pas le commentaire du Los Angeles Times Book Review : « Brûlant d’érotisme, un roman extraordinaire qui déchire le cœur »… pas d’érotisme, et pas de cœur de lecteur déchiré, mais une voix singulière, un décor bien planté, un rapport blancs-noirs bien décrit, une riche intrigue, oui.

 

Existe en poche (Le livre de poche, 2007, prix : 6,95 €)

 

Editions des 2 terres, avril 2005, 485 pages, prix : 22 €

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Crédit photo couverture : © Photonica et éd. des 2 terres

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Les amours de Lola - Amanda Eyre Ward

13 Novembre 2010, 10:28am

Publié par Laure

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Traduit de l’américain par Anne-Marie Carrière

 

Ce recueil de nouvelles a la particularité d’être construit en deux phases : 6 nouvelles autonomes, suivies de 6 nouvelles reprenant les grands moments de la vie de Lola. Toutes ont pour point commun d’évoquer la difficulté à trouver sa place et son épanouissement quand on est une jeune femme trentenaire dans l’Amérique de l’après 11 septembre. Ces jeunes femmes sont en proie au doute dans leur vie de couple, leur difficulté à être mère, leurs interrogations permanentes, à l’avenir terrible qui suit la perte d’un enfant.

 

J’ai lu ces nouvelles avec grand plaisir, leur trouvant quelque chose de touchant, d’étonnant, d’amusant, de doux-amer, j’ai aimé suivre Lola à travers quelques moments de sa vie, ces moments de couple et de vie à la fois uniques et presque universels, et pourtant, je ne suis pas sûre d’en garder grand-chose. Mais j’ai envie de m’intéresser aux romans de l’auteur, qui laisseront peut-être une trace plus vive.

 

Lire la première nouvelle et une bonne partie de la seconde sur le site de l’éditeur (et découvrir par la même occasion le titre provisoire du recueil)

 

 

Buchet-Chastel, février 2010, 178 pages, prix : 17 €

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Crédit photo couverture : © Denise Boomkens / plainpicture/Readymade-Images et éd. Buchet-Chastel

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Nous, on n’aime pas lire – Danièle Sallenave

10 Novembre 2010, 15:32pm

Publié par Laure

nous-on-n-aime-pas-lire.jpgDanièle Sallenave est une militante de la lecture. Normalienne, agrégée de lettres, elle a longtemps enseigné. Elle est aussi écrivain.

Dans « Nous, on n’aime pas lire », elle retrace son expérience dans un collège « ambition réussite » en zone d’éducation prioritaire, le collège de la Marquisanne à Toulon. Il s’agissait de faire parrainer une classe de 3ème par un écrivain, vaste opération médiatique et politique. Trente écrivains se sont engagés. Libres à eux de s’organiser comme ils voulaient. Danièle Sallenave a finalement rencontré deux classes à trois reprises au cours de l’année 2007-2008 et a choisi de leur faire lire une de ses pièces de théâtre, courte, et mettant en scène des ados. Les élèves écrivent à leur tour des dialogues… On n’en saura pas beaucoup plus sur cette expérience, et c’est là où le bât blesse : en quoi cette expérience a pu inciter (ou non) à avoir envie de lire, a-t-elle réussi peu ou prou, qu’en a-t-elle tiré sinon le constat habituel que l’on fait des banlieues ? On reste un peu sur sa faim quant aux échanges avec les jeunes au cours de cette expérience. Trois séances, n’était-ce pas trop court non plus pour un projet si ambitieux ?

 

Néanmoins, il y a pas mal de choses intéressantes dans son récit. C’est un fait, une donnée sociale et collective, ces enfants-là n’aiment pas lire, dit-elle. Peut-être tout simplement parce que la lecture reste pour eux extrêmement difficile, ils ne maîtrisent pas l’acte de lecture, et quand ils ânonnent, ils ne comprennent pas ce qu’ils lisent. Ils sont fatigués et découragés d’avance. Leur environnement, c’est le foot, la télé, les consoles de jeux, et la cité, bref, tout ce qu’on lit d’habituel sur le sujet. L’Etat met davantage de moyens dans ces établissements, alors pourquoi ça ne marche pas ? des moyens matériels certes (belles bibliothèques, rénovations, matériel informatique) mais pas tellement de moyens humains. Il faudrait réellement pouvoir faire de tous petits groupes d’élèves, et donc, disposer de beaucoup d’enseignants.

 

Elle a une position critique et engagée sur un certain nombre de points évidents, notamment la société consumériste, le « pédagogisme » qui essaie tout un tas de trucs et méthodes, mais aussi sur la formation des enseignants : plutôt qu’une formation extrêmement pointue dans un domaine universitaire, ne faudrait-il pas leur offrir une culture plus générale dans tous les domaines et plus de temps pour lire et travailler sur cet axe ? Beaucoup d’enseignants disent ne pas avoir le temps de lire (comme beaucoup de gens !), ce à quoi elle répond que lire ne devrait pas être une question de temps, quand c’est avant tout un besoin, une nécessité, ce qu’approuveront tous les convaincus et boulimiques de lecture.

 

Là où je ne la rejoins pas, c’est sur la littérature jeunesse, qu’elle fustige sévèrement. Elle intrigue notamment quand elle dit que « beaucoup de carrières d’écrivains se sont construites à bon compte sur la littérature jeunesse » (ah oui, lesquelles ? je suis curieuse !) et qu’elle semble juger simpliste la littérature dite de jeunesse, qu’elle trouve trop moraliste. Il y a  un demi-siècle peut-être, mais aujourd’hui cela me semble erroné et dépassé !

 

Une interview de l’auteur au magazine littéraire  

Ainsi que sur le blog de Didier Jacob, du Nouvel Obs 

 

Gallimard, janvier 2009, 156 pages, prix : 11,50 €

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Crédit photo couverture : © éd. Gallimard

 

 

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L'île sans sourire - Enrique Fernandez

3 Novembre 2010, 06:53am

Publié par Laure

 

ile sans sourire

 

Fable onirique peuplée de monstres fabuleux, c'est une histoire à la fois simple et étrange que nous propose l'espagnol Enrique Fernandez dans un dessin plus proche de l'animation japonaise. Milander Dean, géologue, part en mission sur l'île de Yulkukany, une île de baleiniers triste et oubliée, où les hommes partent longtemps en mer, et souvent ne reviennent pas, happés par les flots déchaînés. Cette ambiance sombre et triste convient à Dean, qui est là aussi avec son chagrin, celui d'avoir perdu son enfant et vu partir sa femme. Mais c'est sans compter sur Eli, une petite fille pleine de vie, de joie et de fantaisie, qui s'obstine à vouloir lui redonner le sourire. Par des détours fantastiques, poétiques, des dessins sombres (et superbes), des monstres bizarres, la mission du sourire semble aboutir...

 

Sélectionné pour le prix Tam-Tam BD 2011, je m'interroge toutefois sur la pertinence pour un lectorat de 9-10 ans. J'ai fait le tour de quelques catalogues de bibliothèques, beaucoup l'ont classé en adultes, quelques uns en ados quand cette section existe chez eux, et d'autres en jeunesse... Tout public assurément, mais pas trop jeune non plus, il me semble...

 

Lire les premières pages en ligne 

 

Glénat / Drugstore, 2009, 56 pages, prix : 13,90 €

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Crédit photo couverture : © Enrique Fernandez et éd. Glénat / Drugstore.

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La tête en friche, un film de Jean Becker (2010)

2 Novembre 2010, 23:02pm

Publié par Laure

 

Durée : 1h22. Réalisation : Jean Becker. Scénario : Jean Becker, Jean-Loup Dabadie.
Avec : Gérard Depardieu (Germain Chaze), Gisèle Casadesus (Margueritte), Sophie Guillemin (Annette), Maurane (Francine), Patrick Bouchitey (Landremont), Jean-François Stévenin (Jojo), François-Xavier Demaison (Gardini), Claire Maurier (la mère)... Musique : Laurent Voulzy.

tete-en-friche-film.jpgGermain Chaze n'a pas été aidé dans la vie : non désiré, arrivé par accident, il est élevé durement par sa mère et subit les moqueries tant de ses camarades que de ses enseignants. A 50 ans, il est toujours le benêt du village, mais il mène une vie tranquille au fond du jardin de sa mère, dans sa caravane. La belle et jeune Annette adoucit sa solitude. Mais c'est la rencontre avec Margueritte, une petite vieille adorable qui lui lit des romans sur un banc public, qui va changer sa vie.

 

Autant commencer par là, je n'ai pas lu le roman de Marie-Sabine Roger, aussi j'ignore si le film lui est fidèle ou non. Et que dire quand en sortant de la salle, tous s'exclament sur la beauté et la tendresse du film, la larme encore au coin de l’œil : j'ai l'impression d'être un monstre. J'en suis peut-être un après tout : oui c'est mignon, mais que c'est gentillet ! C'est quand même si caricatural, si convenu, la fin est attendue à des km, ça manque de finesse, hélas. Certes les acteurs sont parfaits (Depardieu et Gisèle Casadesus tout particulièrement), mais règle-t-on vraiment tant d'années de désamour et d'abandon culturel avec trois pages de Camus et un regard bienveillant ?

Ce film plaît parce qu'il raconte une jolie histoire, simple, touchante, qui fait du bien, et que le spectateur d'aujourd'hui est en attente de cela, comme le lecteur de nos bibliothèques veut une lecture facile, « détente » et positive, quand il nous rend visite. Tout cela est légitime, et respectable. Mais il ne faut pas que cela.

 

Moi j'ai surtout failli m'étouffer pendant la scène qui se passe à la bibliothèque publique : mon Dieu il y a encore des gens pour croire qu'une bibliothèque ressemble à ça ? (Pas de date précise mais le car que conduit Annette est quand même super moderne). Jusque dans le portrait de la bibliothécaire grisâtre et momifiée ? N'importe quel être humain même benêt part en courant quand il voit ça, ces kilomètres de gris et de poussière. Et là, notre Depardieu demande un roman court et facile à lire. Aujourd'hui vous répondriez Lévy ou Musso, ou Nothomb, allez, (Pancol, ça marche pas avec « court ») et que croyez-vous qu'il emportât ? Supervielle ! Ah elle est belle la vie au cinéma, mais tellement pas réelle !

 

 

La conclusion de Thomas Sotinel dans sa critique au Monde est assassine :

 

« A tout ce malheur, Jean Becker oppose des rebondissements très prévisibles (Germain se révèle moins abruti que Gérard Depardieu n'en a l'air ; on découvre que sa maman n'est pas une vraie peau de vache ; il découvre la valeur de l'amour qu'on lui porte), qui acheminent le film vers une conclusion qui permettra aux spectateurs de sortir le sourire aux lèvres. On obtient le même résultat en regardant des vidéos de chatons qui courent sur un clavier de piano. » cette dernière phrase est cruelle mais sur le reste oui, je suis d'accord.

 

Ce que j'ai aimé dans ce film, c'est surtout Annette (Sophie Guillemin), et le chat.

 

[Vu en ciné itinérant en milieu rural, autrement dit le soir dans la salle municipale, que des gens du coin, vous connaissez tout le monde]


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