Les jardins d'Hélène

L'obscurité du dehors - Cormac McCarthy

28 Juillet 2011, 15:12pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par François Hirsch et Patricia Schaeffer

 

obscurite-du-dehors.jpgC’est l’histoire terrible et sombre d’un inceste et d’une quête éperdue à travers un paysage quasi apocalyptique (déjà, en 1968, on avait la même atmosphère de désolation et d’obscurité que dans la Route). Rinthy Holme est sur le point d’accoucher, seule dans leur cabane au fond des bois loin de tout voisinage, et elle demande à son frère Culla d’aller chercher la sage-femme. Celui-ci refuse, car cela ferait jaser. On comprend vite la situation d’inceste et l’on assiste horrifié à l’accouchement difficile et solitaire de la jeune femme (quelle force narrative dans le récit de McCarthy !) Epuisée elle s’endort et son frère part abandonner le bébé dans les bois, à son réveil il lui annoncera qu’il était mort. Mais ne retrouvant pas son corps, elle est persuadée qu’il l’a donné à ce colporteur qui passait parfois et qui est passé ce jour-là.

Rinthy n’aura de cesse de retrouver son bébé alors que Culla fuit de son côté.

Quelle horreur et quel talent se dégagent à la fois de ce roman profondément noir de McCarthy ! Dans ces bois opaques et denses, au milieu de nulle part, des êtres miséreux et parfois difformes errent en n’ayant pour communication que la violence et la barbarie. Alternant la narration de la quête de Rinthy et du parcours de Culla, on assiste à des scènes presque surréalistes d’une noirceur éprouvante, se demandant quelle sera la chute et si la lumière sera à l’orée du bois. McCarthy traduit à merveille dans son écriture la pauvreté matérielle et intellectuelle de ces hommes, et multiplie les références bibliques, le Bien et le Mal, le péché originel, le mensonge, l’expiation. Un roman sans espoir mais dont la force montre à quel point Cormac McCarthy est – vraiment – un grand écrivain.

 

Un passage pris au hasard (qui n’a rien d’horrible) :

p. 129 : « Il continua une fois que le soleil fut couché. Il n’y avait plus de maisons. Plus tard une lune se montra et la route se déroulait devant lui, crayeuse et vaporeuse à travers les bois obscurs. Les pépieuses des marais se taisaient invariablement à son approche et recommençaient derrière lui comme s’il s’était déplacé dans du vide insonorisé. Il tenait un bâton à la main et il en tâtait chacune des petites ombres couchées à plat ventre à travers lesquelles il passait mais sa route ne contenait que des formes des choses.

Quand il arriva à Preston Flats la ville lui parut non seulement déserte mais abandonnée, comme balayée et décimée par la peste. Il s’arrêta au centre de la place où les empreintes de l’activité humaine étaient visibles tout autour de lui, fossilisées dans la boue sèche. Il tournait sur lui-même, personnage d’amphithéâtre dans ce désert labouré par la lune, enchaîné à une ombre qui se débattait violemment dans la poussière »

 

Actes Sud, 1991 pour la traduction française, 235 pages, prix : 20 €

(Existe en poche)

Titre original : Outer Dark, première édition en 1968

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Crédit photo couverture : © Actes Sud

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Plouf, Splat - Rob Scotton

20 Juillet 2011, 09:55am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Rose-Marie Vassalo

 

plouf-splat.jpgRob Scotton continue d’évoquer le quotidien et les soucis des petits à travers le personnage drôle et décalé de son chat (un peu rectangulaire le chat !) Splat. Après la rentrée des classes, et Noël, voici la fameuse sortie scolaire à la piscine, source de stress.

Le matin, Splat a déjà du mal à se réveiller, car le soir son ami Grouff doit venir jouer chez lui, Grouff le chat qui lui mange tous ses poissons-bonbons et lui casse ses jouets, l’horreur ! Sa maman lui demande de prendre son bain, ce qu’il déteste par-dessus tout : « L’eau, c’est horrible ! Ça fait froid partout et en plus, c’est mouillé. » Alors quand plus sa maman lui rappelle qu’aujourd’hui il va à la piscine avec l’école, sa journée commence vraiment très mal ! On découvre les téméraires et les craintifs, et Splat remarque que son ami Grouff aussi a peur de l’eau. Mais l’amitié triomphe, on s’entraide, on s’encourage, et finalement, l’eau c’est pas si horrible ! (mais c’est toujours un peu mouillé quand même).

Un nouveau régal de Rob Scotton dans la série de Splat le chat, dont je suis fan. Ah la double page devant le bassin où chacun a un splendide maillot sauf Splat qui a … oublié le sien ! Et les détails à observer, comme le marquage de la profondeur du bassin : « pas trop profond », « un peu profond », « oh oh ! »

Un album gai et coloré pour rassurer les petits : l’eau ça s’apprivoise et on peut s’y amuser follement !

  

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© Rob Scotton et éd. Nathan

 

Nathan, juillet 2011, 40 pages, prix : 12,90 €

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Crédit photo couverture : © Rob Scotton et éd. Nathan

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Les souvenirs de Mamette, tome 2 : le chemin des écoliers – Nob

18 Juillet 2011, 07:45am

Publié par Laure

 

souvenirs-mamette2.jpgAh ! Mamette qu'on prend toujours autant de plaisir à retrouver, que ce soit dans son enfance avec « les souvenirs de Mamette » ou les albums en grand format dans sa vie actuelle de grand-mère !

Dans ce deuxième tome des souvenirs, on retrouve la petite Marinette confiée à ses grands-parents à la campagne. L'album s'ouvre sur une lettre de la mère à sa fille : « Cela fait déjà quelques semaines que tu m'attends. J'avais promis de venir te chercher très vite. Mais les parents ne font pas toujours ce qu'ils veulent, tu sais. Malgré mes efforts, ça ne s'arrange pas du tout entre papa et moi... nous allons nous séparer. (…) » Marinette se méprend et se persuade que ses parents ne l'aiment plus et veulent se débarrasser d'elle. Heureusement, elle a sa chèvre Biquette qu'elle adore et qui la suit partout, et une grande aventure va changer le cours de ses journées : l'entrée à l'école. La communale où l'on va à pied, avec son pique-nique dans le sac, les punitions systématiques données par une institutrice tyrannique qui ne rigole pas avec la ponctualité et la propreté, ses leçons de morale… Dur dur quand on aide aussi à la ferme et qu'on aime jouer avec les copains dans les bois, les accompagner à la pêche, etc.

Un très beau retour sur la vie dans les années 1930 (ici 1935), entre simplicité et rudesse de la campagne. De très belles planches, bien mises en couleurs, qui offrent une nouvelle tranche de vie de Mamette qu'on lira à tout âge, qu'on ait 8 ans ou bien davantage ! Un retour dans le temps qui remet la valeur des choses à leur juste place (point de course à la consommation!). Et on ne s'en lasse pas.

 

Retour sur le tome 1 : ici

 

Glénat, 88 pages, janvier 2011, prix : 9,95 €

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Crédit photo couverture : © Nob et éd. Glénat

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Monsieur Madone - Maïté Bernard

17 Juillet 2011, 18:57pm

Publié par Laure

 

monsieur-madone.jpgClémentine est grand reporter et pour arrondir ses fins de mois, elle fait aussi un peu de photo people. Il y a de cela cinq ans, son amant, Hugo, qu'elle appelait tendrement Monsieur Madone suite à un jeu entre eux sur les différents types d'hommes, s'est suicidé, refusant d'affronter un cancer dont l'issue serait fatale. Elle ne s'en est jamais vraiment remise, pas plus qu'elle ne s'en était ouverte à des proches. De retour à Versailles dans la famille d'Hugo, elle discute longuement avec son frère Nicolas, inconsolable lui aussi. Tous deux vont s'autoriser à dire enfin leur douleur du deuil.

J'ai aimé cette histoire courte, sensible et intimiste, qui sonne pour moi comme une évidence. C'est la raison pour laquelle peut-être je vais paraître sévère en n'en faisant pas un coup de cœur, car jamais elle ne m'a étonnée ou paru originale. Juste évidente. (Je me répète mais ne trouve pas d'autre mot adéquat!). Malgré le thème du deuil ce n'est pas une histoire triste, on sent les passages joyeux, et la réouverture positive à la vie malgré ce bout d'amputation de soi que laisse toujours la perte d'un être cher. L'écriture mêle habilement le temps passé et présent, sans fioritures, le roman est simple, presque léger, apaisé et apaisant...

 

Merci à l'auteur et aux éditions Pocket pour l'envoi !

 

Pocket, juillet 2011, 148 pages, prix : 5,60 €

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Crédit photo couverture : © Arnaud Tracol et éd. Pocket

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Maudit soit le fleuve du temps - Per Petterson

12 Juillet 2011, 14:06pm

Publié par Laure

Traduit du norvégien par Terje Sinding

 

maudit-soit-le-fleuve-du-temps.jpgJ’avais noté ce titre lors du Salon du Livre de Paris 2011 consacré aux littératures nordiques. Depuis, j’ai lu surtout des avis négatifs de lecteurs, me dissuadant presque de l’ouvrir ! La faute à qui ? A une quatrième de couverture qui fait une promesse qu’elle ne tient pas. Le lecteur qui aurait choisi ce livre sur cette annonce de contact rétabli entre une mère malade et son fils qui affronte un divorce restera en effet sur sa faim. On ne peut pas dire que la communication s’établisse, bien au contraire, c’est plutôt une cohabitation forcée et vaine.

La mère d’Arvid, à l’annonce du cancer qui la frappe, décide de partir quelques jours dans sa maison de famille au Danemark. Elle embarque immédiatement sur le ferry qui part d’Oslo. Quand il l’apprend, Arvid, trente sept ans, confronté de son côté à la fin de son couple et au divorce, la rejoint  au Danemark. Il n’a jamais été très intime avec sa mère, un peu comme un enfant maladroit, encombrant, trouvant mal sa place dans la fratrie, dont la mère n’aurait jamais bien su s’il était devenu adulte et autonome ou pas. Au fil de ces deux cent et quelques pages, c’est surtout la vie d’Arvid qui nous est racontée, son travail à l’usine, son engagement maoïste, sa petite amie, mais de son couple et de son divorce on ne saura rien, pourquoi, comment, l’auteur ne nous donne pas les clés. De même dans la vie de la mère, son passage douloureux sur une petite île avec un de ses enfants, on ne saura pas grand-chose. Et si mère et fils se retrouvent, ce n’est pas dans l’échange, mais plutôt dans les faits supportés tels qu’ils sont, chacun portant ses peines sans s’en ouvrir à l’autre.

Si je conçois donc la déception des lecteurs qui attendaient ces retrouvailles mère-fils - car il faut bien reconnaître que même l’issue du roman n’est que promesse avortée - j’ai tout de même beaucoup aimé ce texte, ces allers-retours constants entre présent et passé, enfance, jeunesse, relation à la fratrie, au travail, et la cocasserie de certaines scènes !

Maudit soit le temps qui passe en effet, et qui laisse finalement chacun sur le bord de la route, avec ses fêlures, sa fierté, et qui dit avec pudeur ici les échanges espérés qu’il est parfois déjà trop tard de voir aboutir.

 

Gallimard, juin 2010, 234 pages, prix : 18,50 €

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Crédit photo couverture : © « d’après photo © Plainpicture / Elextrons 08 » et éd. Gallimard

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Laissez-moi tranquille, d'abord !

10 Juillet 2011, 14:10pm

Publié par Laure

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Nan mais il va me lâcher lui ? découvrir le monde, découvrir le monde, je le fais très bien depuis mon fauteuil moi !

(clic pour voir en plus grand, découvrir le monde est un jeu Géo ado retrouvé par Constance dans la chambre de son frère dans le pré-tri du déménagement, et qui semble être utile surtout au chaton)

 

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Il veut jouer, il veut jouer, je veux PAS jouer moi ! Pff...

 

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Allons voir dehors si c'est plus calme...

 

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Pff, même sur MA terrasse y'a des squatteurs !

 

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(Sinon, en mettant des livres en cartons hier soir, -et ô miracle je réussis à en jeter/donner/revendre, bon, quelques uns seulement, genre toutes mes grammaires d'ancien français et autres ouvrages de lexicologie et de statistique linguistique accompagnés de quelques Plaute et Cicéron, il faut bien que je m'en remette : mes mômes sont définitivement des scientifiques - j'enquête par SMS interposés auprès des enfants pour savoir lequel est le dernier à m'avoir emprunté Notre Dame de Paris, de V. Hugo. Aucun disent-ils. Dommage pour eux, j'y ai trouvé un billet de 10 € qui servait de marque-page. Même si je ne vois que la grandinette pour faire ça, et il me semble bien que c'est elle qui avait pioché dans les classiques, sans aller bien loin, vu la place du billet dans le pavé... Pas fous, ils ont négocié le partage. Que j'ai accepté )

(Ah et puis sûr que c'est pas moi, de mon temps c'était des francs )

Et comme je n'en suis qu'au tiers de la mise en cartons des bouquins, qui sait, je vais p't'être finir riche...


 

 

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Voie interdite - Anne Vantal

8 Juillet 2011, 14:10pm

Publié par Laure

voie-interdite.jpgUn jeune homme organise précisément sa fuite dans un campement abandonné et isolé en forêt, en veillant bien à ne laisser aucune trace de lui. On ne sait rien de lui, pas même son prénom qu’on ne découvrira qu’à la fin, et l’on s’interroge bien évidemment sur ce qui a pu le conduire à vouloir ainsi disparaître. Dans une atmosphère de plus en plus oppressante, au récit de survie de ce jeune ermite des bois se dévoile la tragédie de son départ.

On en sort mal à l’aise et étourdi, et on comprend alors la mise en garde sur la 4ème de couverture : « des passages de cet ouvrage peuvent heurter la sensibilité de certains jeunes lecteurs » Certes il y a des scènes sombres, mais c’est l’histoire dans son ensemble qui fait froid dans le dos ! Pourtant, si ça fonctionne si bien, c’est justement parce que l’auteur a su créer cette tension croissante vers une effroyable vérité (et sa fin très dure), avec un regard froid et distancié sur les faits ; une histoire ténébreuse qui hélas ressemble à un nombre croissant de fait divers.

  

Le très bon article de Sophie Pilaire  

 

Actes Sud junior, Romans Ado, avril 2011, 89 pages, prix : 10 €

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Crédit photo couverture : ©plainpicture/PhotoAlto/Matthieu Spohn et éd. Actes Sud

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Jeter l'ancre - Maryvette Balcou

7 Juillet 2011, 10:37am

Publié par Laure

jeter-l-ancre.jpgCe qui séduit d’abord, c’est l’objet livre : tout petit, 9 x 15 cm, qui tient dans la poche en étant plus petit qu’un poche, de belle qualité : belle couverture, rabats, l’ensemble est soigné.

Les trois nouvelles surprennent elles aussi, surtout les deux premières, qui une fois la chute arrivée, conduisent inévitablement à revenir au début, pour vérifier ce que l’on aurait loupé. Rien, c’est juste que la construction est habile !

Dans la première nouvelle, Chienne de vie, un SDF installé sous un pont, dans un quartier de St Denis, à la Réunion, vit entouré de chiens qu’il nourrit comme lui du tri des poubelles. Et puis un soir, les chiens qui hurlent, qu’on retrouvera morts, et la triste réalité d’une violence humaine qui ne touche pas que les animaux. La seconde nouvelle, Rouler sa bosse, est peut-être plus percutante encore, jouant parfaitement de ce quiproquo pourtant limpide quand on revient sur le texte, mais oui, tous les indices étaient là et on s’est laissé prendre au piège des mots. Douahalo embarque dans un container à Madagascar, destination ? la liberté ? Le mélange des hommes et des bêtes où l’on ne sait plus très bien qui l’on traite et de quelle façon, égale peut-être ? La dernière nouvelle, Jeter l’ancre, sur l’esclavage qu’on dit aboli depuis longtemps, interpelle et rappelle de tristes réalités tout à fait contemporaines.

Un tout petit livre qui touche par son habileté, et frappe fort sur des thèmes de société. Un tout petit livre que j’ai beaucoup aimé.

 (Merci Véro !)

 

Pour en savoir plus sur l’auteur : ici

 Le blog de l’auteur

 

Epsilon éditions, 71 pages, novembre 2010, prix : 5 €

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Crédit photo couverture : © Eric Robin et Epsilon éd.

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Les ptits bonheurs du jour

5 Juillet 2011, 17:55pm

Publié par Laure

Recevoir un énorme colis inattendu (non non je n'ai pas participé à un swap non plus) 

 

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être intriguée :

 

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découvrir une "chinoiserie féline" "ultra kitsch" censée faire entrer l'argent dans la maison (et bien rire ! avec une pile, le minet vous salue de la patte)

 

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une belle pochette à secrets (ou pour trimballer ses bijoux en vacances ?)

 

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une belle théière et ses tasses (pas déballé le tout, je remballe sous peu pour le déménagement, mais après, sûr qu'elle servira !)

 

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un cahier venu d'un musée pour reprendre l'écriture (ou pas) :

(et un recueil de nouvelles dédicacé, + plein de beaux marque-pages pas photographiés)

 

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d'ailleurs, retrouver son écriture à elle, comme quand on avait 12 ans :

 

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et un beau livre sur son île :

 

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Merci merci !

 

 

 

 

 


Bonus :

 

Et comme s'il n'y avait pas déjà assez de bazar sur mon vieux bureau, y trouver un chat :

 

 

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qui aime bien aussi piquer le fauteuil d'ordi, tant qu'à faire :

 

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et qui s'impose, coûte que coûte (c'est toujours meilleur chez le voisin !)

 

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(et c'est bientôt la fin des photos ultrapourries, je me suis enfin décidée à racheter un appareil photo)

 

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