Les jardins d'Hélène

Azami, le coeur en deux - Marc Cantin et Isabel

24 Juin 2012, 20:49pm

Publié par Laure

 

azami.jpgAzami, jeune fille de 14 ans, vit avec sa grand-mère au pied du mont Kaïdo, au Japon. Sa mère est

morte et son père travaille souvent en France et a préféré la confier à sa grand-mère pour se consacrer à son travail, pensant que la vie de sa fille aurait ainsi une vie plus stable.

Azami connaît ses premiers émois amoureux et ne sait comment en parler à sa grand-mère, leur vie étant si sage et bien rangée, et si respectueuse des traditions. Mais une grande aventure va venir bouleverser le quotidien d'Azami : un voyage en France avec son père. Ils seront hébergés chez des amis japonais, qui ont une fille de son âge : Myo. Mais Myo est bien différente, avec ses cheveux verts et ses vêtements à la mode, bien plus délurée et déjà amoureuse. Le choc des cultures ne se passera pas sans mal.

 

Roman jeunesse qui s'adresse aux jeunes lecteurs de 11-12 ans (et +), l'histoire représente assez bien ce passage de l'enfance à l'adolescence. La jeune Azami est sage et quasi parfaite (elle commettra pourtant quelques erreurs), tandis que Myo est plus rebelle et insolente. Les deux jeunes filles reflètent bien ce qui pourrait passer pour de beaux clichés : les Japonais sont réservés, respectueux, vertueux et droits, bref parfaits, les Français sont bien plus mal élevés ! (ce qui n'est pas faux non plus!) La délicatesse japonaise est la sensation dominante du roman, suivies des péripéties amoureuses et conflictuelles des filles, et du choix que devra faire Azami. Les croyances anciennes véhiculées par le personnage de la grand-mère ont une place importante aussi, et un brin de surnaturel (avec le bracelet et le petit yokaï, petit personnage plein de malice qui doit la surveiller), apporte un vrai plus fantaisiste au récit.

Quelques aspects détonants toutefois : la grand-mère vit dans une maison ancienne traditionnelle :

p. 27 : « Dans cette maison, Obâsan a seulement concédé quelques aménagements modernes, l'électricité et un chauffage dans la chambre de sa petite-fille. Sinon, la salle de bain est depuis toujours alimentée par une source d'eau chaude et Azami prend chaque soir un bain dans cet onsen naturel. Pour la cuisine, en revanche, pas d'eau courante. Il faut aller la chercher au puits. »

Mais sa petite fille dispose des dernières technologies : ordinateur portable et téléphone mobile. Le mélange est surprenant, mêlant si facilement tradition et modernité.

Le texte est aéré (grosse police de caractères, grand interligne) et encourage ainsi la lecture des « petits » lecteurs que des textes plus longs ou plus denses rebuteraient. La trame du roman reste simple, mais le tout fonctionne de façon séduisante.

 

Nathan, juin 2012, 213 pages, prix : 7 €

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Crédit photo couverture : © Vanessa Ho / Trevillion Images et éd. Nathan


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Comme des larmes sous la pluie – Véronique Biefnot

12 Juin 2012, 15:17pm

Publié par Laure

comme-des-larmes-sous-la-pluie.jpgNaëlle est une jeune femme solitaire qui travaille dans un magasin de tissus et ne semble trouver de réconfort qu’auprès de son chat Nicolas et des livres, notamment des romans de Simon Bersic.

Simon Bersic, écrivain donc, vit avec son fils adolescent, et ne s’est jamais vraiment remis du décès de sa femme.

Entre les deux, un couple d’amis de Simon, famille modèle, Céline, Grégoire et leurs deux enfants. Céline est décoratrice d’intérieur et s’approvisionne dans le magasin où travaille Naëlle, qui est d’ailleurs sa vendeuse et conseillère de référence.

Je vous laisse imaginer la romance qui va naître …

Entre ces différentes voix qui donnent leur prénom aux chapitres, une voix anonyme, différente, qui semble narrer un événement dramatique dont on comprend très vite qu’il s’agit d’un fait divers sordide ultra médiatisé (voyez du côté de Room, et Claustria, …)

 

Pendant les deux premiers tiers du roman, j’ai trouvé cette lecture terriblement lisse et prévisible. De beaux clichés (les bas qui crissent, ils sont tous beaux, tristes et seuls, abîmés par la vie, ont malgré tout la réussite pour eux, et bien sûr on va les réunir). Le lecteur a toujours un temps d’avance sur la narration, peut-être parce que les fils de trame sont convenus et apparents, on devine sans problème ce qui va se passer au chapitre suivant. Je ne me voyais pas d’autre réflexion que de conseiller ce livre comme une bonne alternative aux lecteurs friands de Marc Lévy et Guillaume Musso, on est dans le même registre, un cran au-dessus peut-être. Puis le dernier tiers m’a finalement enfin captée, peut-être parce que le temps de la lecture rejoint enfin le temps de la narration : le lecteur n’a plus systématiquement une longueur d’avance, on vit les événements en même temps qu’ils nous sont contés, et là ça fonctionne enfin, la bluette gagne un peu en complexité et léger suspense, au point de réussir son pari : attacher le lecteur aux personnages, et lui donner envie de lire la suite !

 

Comme des larmes sous la pluie est en effet le premier volet d’une trilogie, dont le deuxième tome, les murmures de la terre, a déjà paru aux éditions Héloïse d’Ormesson.

Si d’emblée je pensais n’aller jamais plus loin que le 1er tome, je reconnais avoir pensé continuer la route avec Naëlle et Simon. Mais le second tome (qui peut se lire sans connaître le premier, annonce l’éditeur) semble faire la part belle au chamanisme, et pour cela, j’avoue que j’ai déjà été échaudée avec Cohen.

 

En conclusion, Comme des larmes dans la pluie est un premier roman bien construit, qui saura séduire les lecteurs occasionnels ou les amateurs de romance, mais laissera sur leur faim les lecteurs aguerris qui y verront un canevas trop bien tissé, trop romantique et peu crédible. Je rejoins en ce sens le point de vue de Miss Alfie, même si elle parle plutôt de l’aspect thriller. Je le mettrai volontiers dans ce qu’on appelle et sans que cela soit péjoratif, un bon roman de plage. A lire l’été les doigts de pied en éventail, sans en attendre autre chose qu’une belle histoire d’amour et un moment de détente. 

 

Lu en juin 2012 dans le cadre d’un partenariat avec le Livre de poche.

 

Le livre de poche, juin 2012, 354 pages, prix : 7,10 €

(1ère publication : éd. Héloïse d’Ormesson, 2011)

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Crédit photo couverture : © Ingvil Holm / Millenium Images et LGF / Le livre de poche.

 

 

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Boule à zéro, tome 1 : Petit cœur chômeur – Ernst et Zidrou

9 Juin 2012, 20:15pm

Publié par Laure

 

Scénario : Zidrou, Dessins : Ernst, Couleurs : Laurent Carpentier

 

boule-a-zero.jpgElle s'appelle Zita mais tout le monde l'appelle Boule à Zéro dans son hôpital, oui c'est un peu devenu « son » hôpital depuis 9 ans qu'elle y « vit » « Boule à zéro » parce que cancer et chimio... le sujet est difficile (les maladies longues durées ou incurables chez les enfants) mais le résultat n'est pas du tout larmoyant bien au contraire.

Zita a une énergie incroyable, un humour débordant, et toujours un bon mot pour tous ceux qu'elle croise. C'est un peu le boute-en-train du service. Elle s'apprête à fêter ses 13 ans (alors que tout le monde lui en donne 10 et la prend pour un garçon, ce qui l'agace un peu!) et invite patients de son entourage et personnels soignants. Mais son cœur se serre car elle n'a pas revu sa mère depuis longtemps, celle-ci ne vient presque plus la voir...

Beaucoup de justesse, de subtilité et d'humour dans les dialogues, un équilibre bien trouvé entre douleur des situations et dynamisme du personnage, quelques clins d’œil au journal de Spirou, et un bon reflet de la réalité hospitalière des enfants malades qui ne sont souvent pas bien loin de la gériatrie dans les malades rencontrés sur la durée.

Des liens se tissent entre les infirmières, les médecins et leurs jeunes patients, entre les enfants aussi, une complicité sur le fil où pointe toujours un sourire. Ah le sacro-saint café de la salle des infirmières et leurs traditionnels sabots en plastique ajourés...

Un seul regret : ça finit un peu vite (on resterait bien plus longtemps avec cette petite Zita!) et le tome 2 est annoncé pour début 2013, c'est loin !

 

 

Bamboo éd., mars 2012, 46 pages, prix : 10,95 €

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Crédit photo couverture : © Ernst et éd. Bamboo

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Splat est un vrai chef / Splat raconte ses vacances – D’après le personnage de Rob Scotton

7 Juin 2012, 09:14am

Publié par Laure

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Les Splat petit format sont de retour avec 2 nouveaux titres qui paraissent en même temps, sous licence, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas été faits par Rob Scotton. Les enfants ont le plaisir de retrouver leur personnage préféré et les livres de plus petit format sont moins chers.

 

Dans Splat est un vrai chef, on a affaire à un Super Splat super-héros qui fait des supers bêtises et qui va tenter de se rattraper ! En effet, alors qu’il regarde Supermatou à la télé, en voulant imiter son héros, Splat renverse un verre posé sur la télé, tout tombe et la télé se casse. Sa mère l’envoie dehors faire du vélo. Il aperçoit une affiche pour un concours de pâtisserie dont le premier prix à gagner est … une télé ! Il se met sans tarder à un atelier gâteaux, non sans quelques nouvelles bêtises…Mais tout finit bien, rassurez-vous (et devinez qui gagne la télé…)

Sympathique mais je ne retrouve pas l’intérêt des premiers Splat qui avaient pour mérite d’aborder des thèmes qui accompagnaient les petits (la première rentrée à l’école, le premier amour d’enfance, Noël, la peur de l’eau à la piscine avec l’école, …), la série se développe de façon plus fantaisiste mais un peu inégale (le scénario est quand même un peu tiré par les cheveux), sauf si on aime au contraire ce décalage un peu loufoque. Je préfère le second titre : Splat raconte ses vacances.

 

Texte original : Amy Hsu Lin

Illustrations intérieures : Robert Eberz

Titre original : Splat the Cat Takes the Cakes

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Splat raconte ses vacances nous a davantage plu (Mosquito est co-lectrice cobaye ), pour sa chute qu’on pressent mais qui fait sourire. C’est la rentrée des classes et Splat est content de retrouver ses camarades et sa maîtresse. Mais le soir venu, il est déjà plus anxieux : il doit raconter ses vacances et rapporter un souvenir en classe. Mais que choisir ? Il a fait tant de choses passionnantes ! Une course de vélos, une baignade dans un océan de requins (avec un décalage humoristique dans l’illustration !), un grand match de foot, et ainsi de suite… de vraies aventures ! Mais à chaque fois, un point commun… sa petite sœur dans les pattes, qui voulait participer à tout avec lui. Devinez quel souvenir Splat va choisir ?

On a beaucoup aimé ce clin d’œil d’amour familial, ainsi que l'humour et l'imagination de l'illustration !

 

Texte original : Laura Bergen

Illustrations intérieures : Charles Grosvenor et Joe Merkel

Titre original : Splat the Cat – Back to school, Splat !

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Nathan, juin 2012, prix : 5,80 € chaque.

 

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Lulu et le brontosaure – Judith Viorst, ill. par Lane Smith

5 Juin 2012, 17:07pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par Natalie Zimmermann

 

lulu-et-le-brontosaure.jpgLulu est une vraie peste, fille unique pourrie gâtée par ses parents, elle ne tolère pas le refus qui la plonge dans des colères noires. Elle a tout, elle veut tout, et ses parents ne parviennent jamais à lui dire non, même quand ils essaient, ça finit toujours par « Bon, juste pour cette fois. »

Alors quand à deux semaines de son anniversaire Lulu demande un VRAI brontosaure comme cadeau, ça se complique un tantinet. P. 19 : « Un chien, un chat, un poisson rouge, un oiseau, une gerbille, un cochon d’Inde : oui. Un brontosaure ? Certainement pas. »

Lulu la peste pique donc sa fameuse colère à en exploser les ampoules et part avec sa petite valise sous le bras chercher sa bestiole dans la forêt voisine, non sans déranger quelques paisibles animaux sur son passage. Mais quand elle le trouve son brontosaure, les rôles pourraient bien s’inverser…

Une jolie fable pleine d’humour pour parler des caprices et de la colère, de son apaisement, et ouvrir la réflexion sur la possession. L’auteur s’immisce dans le récit en faisant des commentaires de-ci de-là (l’auteur fait ce qu’il veut, non ?) et propose trois fins possibles, car après tout Lulu pourrait bien atteindre l’âge de raison en même temps que son anniversaire ? Et si les (brontosaures des) histoires, ça aidait à grandir ?

Un très beau livre (à partir de 8 ans), qui est aussi un très bel objet : j’aime le format assez peu commun (24 x 13), la couleur du papier, la mise en page, les choix de couleur des présentations de chapitres, les dessins (au fusain ?) de Lane Smith, et l’apaisement qui ressort de ces choix.

N’oubliez pas d’ouvrir en grand le livre à plat, pour voir 1ère et 4ème de couv dans leur entier, le tableau est superbe !

 

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Milan, avril 2012, 123 pages, prix : 10,90 €

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Crédit photo couverture : © Lane Smith et éd. Milan

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Le vrac du dimanche (8)

3 Juin 2012, 19:31pm

Publié par Laure

Un dimanche de fête (des mères), où ce qui est toujours touchant, c'est de découvrir ce qu'ils ont manigancé en grand secret. Ainsi j'ai appris que pendant que je travaillais samedi, les filles sont allées acheter des fleurs au village. Mais comme à leur première sortie le fleuriste n'était pas encore ouvert, elles y sont retournées plus tard (4 x 20 min de marche, ça c'est de la persévérance.) Puis Mosquito était persuadée que j'allais voir qu'il manquait un vase et que forcément ce jour-là, j'allais avoir besoin d'aller dénicher un truc au fin fond du garage pile là où elles avaient caché ledit vase. Euh.... j'ai rien vu du tout !


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Dimanche matin, Mosquito s'est attelée au bricolage avant que je me lève, pour m'offrir (en même temps que les fleurs) des marques pages maison ! Et un petit sac fait à l'école, qui quand on l'ouvre, dévoile un poème. Chapeau aux maîtresses qui font encore faire des cadeaux en CM2. Mon grand chez sa copine pour le week-end a quand même pensé au texto "bonne fête maman !!!!!", l'honneur est sauf

 

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mp2.JPGmp3.JPG(je l'adore celui-là !!)

 

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Et puis dans les cadeaux uniques parce que faits main et dont on se souvient, pour rebondir sur l'article de la Pyrénéenne que j'avais inspirée dans sa réflexion quant à l'achat d'une liseuse, voici la pochette que m'a réalisée Estelle. (Estelle est une fidèle lectrice de la bibliothèque avec qui j'aime beaucoup discuter). Je ne voulais pas d'un étui de la marque, qui s'ouvre comme un livre, qui encombre et alourdit, et qui vaut le tiers du prix de la liseuse ou presque. Quitte à passer à la lecture numérique, j'assume l'objet, j'avais juste besoin d'une pochette de transport pour le glisser dans le fatras de mon sac. Et comme dit Mosquito : "j'aime bien les trucs, ça fait moderne et classe". Dans le langage Mosquito, les "trucs", ce sont les parements en biais coloré. Et je suis d'accord avec Mosquito.

 

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L’ostie d’chat, tome 2 – Iris et Zviane

2 Juin 2012, 14:44pm

Publié par Laure

ostie-dchat-t2.jpgValeur constante pour cette série où l’on retrouve les qualités déjà énoncées pour le 1er tome et le même plaisir de lecture.

Jasmin joue à présent dans le groupe « Les Doigts Sales » où il rencontre un bon succès, et craint qu’on le prenne pour un gay parce qu’un des gars du groupe l’a « frenché » (ah le québécois, c’est joli cette expression pour le french kiss !). De son côté, Jean-Seb s’entiche de Natasha, une groupie vraiment niaiseuse mais qui va l’émouvoir pour une raison inattendue (qu’elle semble elle-même ignorer !), et il va finir par coucher avec une autre…

Un chapitre est consacré quand même au fameux chat Légolas, jamais à son avantage le pauvre,  qui là s’est empêtré dans  un ruban collant tue-mouches, je vous laisse découvrir l’opération sauvetage.

Dans ce tome encore, c’est le retour en arrière sur la rencontre de Jasmin et Jean-Seb et leur parcours familial respectif que je trouve le plus touchant.

Comme il est dit en 4ème de couv, une série avec « du suspense, des drames, du sexe, de la romance, des dégâts, et plein de folleries ! », sans vraiment se prendre au sérieux, avec une petite note sensible derrière le côté grands ados immatures.

Le tome 3 vient de paraître.

 

Delcourt, coll. Shampooing, janvier 2012, 159 pages, prix : 8.95 €

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Crédit photo couverture : © Delcourt / Iris et Zviane

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