Les jardins d'Hélène

Mémoire assassine – Thomas H. Cook

29 Novembre 2011, 15:21pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par Philippe Loubat-Delranc

 

mémoire assassineSteve Farris a neuf ans lorsque son père tue toute sa famille : sa mère Dorothy, son frère aîné Jamie (17 ans) et sa sœur Laura (16 ans), avant de prendre la fuite. Il ne sera jamais retrouvé. Ce 19 novembre 1959 restera à jamais gravé dans la mémoire de Steve qui n’a échappé au massacre que parce qu’il était chez des amis, et encore, il pense que son, père l’a attendu un moment avant de s’enfuir. Devenu adulte, marié et père de famille, Steve vit avec ce passé douloureux. Voilà qu’arrive Rebecca, qui écrit un livre sur ces drames familiaux inexpliqués, et qui par de longues discussions avec lui, va raviver ses souvenirs pour peut-être dénouer l’affaire.

L’histoire avance assez lentement, posément, sereinement, s’attachant à décrire efficacement les faits et la psychologie des personnages. Au fil du texte vont bien sûr se lever quelques voiles pour faire éclater la vérité sur les dernières pages, avec un bon dernier quart d’intrigue qui s’accélère et s’enrichit. Il faut donc se méfier de l’eau qui dort, c’est un intéressant roman noir que Thomas H. Cook nous livre là, sans violence apparente, mais à la vérité lourde de conséquences. Si l’on peine parfois à trouver crédible la précision des souvenirs et leur reconstitution si longtemps après, l’ensemble fonctionne bien. Quelques passages prennent à mon goût des raccourcis rapides (l’effet Rebecca sur le couple et son devenir) mais j’ai découvert avec plaisir quand même ce texte écrit en 1993 et traduit pour la première fois en français en 2011. Cette traduction m’a permis par la même occasion de faire connaissance avec les éditions Point2 ( .2) et leur format ultrapoche (8 x 12 cm, contre 10 x 18 cm pour un poche habituel). Si j’étais sceptique sur l’utilité de ce nouveau format, je suis après lecture totalement séduite. Plus de détails sur mon expérience du format ici   

  

Une lecture proposée par le site Libfly et les éditions .2 que je remercie tant pour la découverte littéraire que pour celle du nouvel objet livre.

  

Editions Point2 (.2), août 2011, 493 pages, prix : 11 €

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 Crédit photo couverture : © éd. Point2

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La fille de la 6e K – Emmanuelle Cabrol, ill. de Violaine Leroy

29 Novembre 2011, 14:44pm

Publié par Laure

fille-de-6k.jpgParce qu’elle avait connu la même solitude en arrivant dans sa nouvelle école l’année précédente, Mathilde, qui entre à présent en 6ème, tente de se rapprocher de Suzon, une nouvelle élève qui reste seule en classe et dans la cour. Mais contre toute attente, Suzon la rabroue et ne veut pas de sa sympathie. Mais cette élève intrigue Mathilde : elle est habillée de vieux habits, ne mange pas à la cantine mais seulement un sandwich sur un banc … pourtant, lorsqu’elle la suit un soir, elle semble habiter une grande et riche propriété…

Il n’en est rien bien sûr mais Suzon a sa pudeur et son honneur, et elle ne veut pas crier sa pauvreté et la situation précaire de son père sur tous les toits. C’est une belle histoire toute simple (qui bien sûr finit bien) mais qui ouvre l’esprit des enfants à l’idée qu’il faut connaître avant de juger, que les apparences peuvent être trompeuses, et que la tolérance vaut bien mieux que toutes les arrogances.

Les illustrations colorées de Violaine Leroy offrent une respiration dans le texte, qui peut être lu dès 8-9 ans. Ma fille de 10 ans a beaucoup aimé.

 

Milan poche cadet, tranche de vie, juin 2011, 61 pages, prix : 5,90 €

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Crédit photo couverture : © Violaine Leroy et éd. Milan jeunesse.

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Tuer le père - Amélie Nothomb

22 Novembre 2011, 15:44pm

Publié par Laure

tuer-le-pere.jpgJoe Whip vit dans la banlieue de Reno, au Nevada, en 1994, il a quatorze ans quand il est fichu à la porte par sa mère et son compagnon qu’il ne voit pas d’un bon œil. Doué pour la magie, Joe va se trouver un mentor auprès de Norman Terence, qui va lui apprendre à devenir un maître en la matière, ainsi qu’un excellent tricheur au poker. Norman et sa compagne Christina vont devenir les parents de substitution de Joe.

 

Au départ, j’ai eu l’impression de lire une fable écrite pour les enfants : phrases courtes, vocabulaire simple, point de termes alambiqués comme d’habitude l’auteur en a le secret. Mais j’ai aussi très vite trouvé que c’était creux : comme si on ne me proposait qu’un résumé simplifié de l’histoire. J’ai eu envie d’abandonner, et puis cent cinquante pages très aérées, allez qui sait, ça allait peut-être s’améliorer ? Je me suis ennuyée du début à la fin, seule la brièveté de l’ouvrage m’a conduite à aller au bout, histoire d’y croire encore.

Et je ne sais même pas quoi en dire, ce n’est pas franchement mauvais, ce n’est pas franchement bon non plus, c’est juste sans intérêt. Du Nothomb allégé qui tient plus du rituel que de la création. Avec une sacro sainte scène psychédélique centrale pour cultiver le mythe, une vague sauce psy pour justifier le titre, et zou, c’est oublié.

Emprunté à la bibli, ça ne m’a rien coûté, mais je crois que même l’effort de lecture, je ne le ferai plus désormais pour cet auteur.

 

Albin Michel, août 2011, 150 pages, prix : 16 €

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Crédit photo couverture : © Miss.Tic / Adagp, Paris 2011, d’après la photographie originale de Marianne Rosenstiehl ; et éd. Albin Michel.

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Replay !

18 Novembre 2011, 17:06pm

Publié par Laure

(Re)play ! C’est le titre d’un très bon roman de Jean-Philippe Blondel pour les ados (*), mais c’est aussi le mot qui cet après-midi m’a définitivement fait basculer dans la catégorie des « vieux ». 

Accueil de groupes successifs de grande section de maternelle, 5 ans environ, ou quelques mois de plus. L’animation se passe bien, travail prévu en amont sur les sorcières à la demande des enseignantes, lecture, recherche d’albums par les enfants, toussa toussa, puis temps libre où les gamins farfouillent dans les bacs, et viennent nous trouver, instit, parents accompagnateurs ou moi-même pour qu’on leur lise un album en individuel ou en plus petits groupes.

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(© Danièle Bour et éd. Bayard jeunesse)

 

Une petite me tend un Petit Ours Brun. On pourrait s’étonner qu’ils soient déjà un peu grands pour Petit Ours Brun, mais aller vers des titres qu’ils connaissent est habituel, et j’imagine rassurant pour quelques uns. On commence l’histoire et je lui demande si elle connaît bien Petit Ours Brun : « oui, c'est en replay ! avant je l’avais chez moi mais maintenant je l’ai plus, c’est seulement en replay ! tu sais avec la télécommande ouskiya le bouton blanc et le bouton noir» - « Ahh ! »

Comment dire… J'ai beau rattraper la grande librairie en replay sur le net, et regarder quelques séries en streaming avec mes grandes filles, naïve que je suis, je m’attendais à ce que la petite fille me réponde que oui, elle avait des livres de Petit Ours Brun chez elle (ou au pire qu'elle le regardait à la télé).

Les gamins s’en vont, et un garçon me commente l’affiche du prochain film diffusé par l’association qui gère le ciné itinérant en milieu rural : Tintin ! Là je me dis que je ne vais pas me faire avoir deux fois, qu’il n’a de toute façon pas lu les BD (il n’a que 5 ans), alors je lui demande s’il a été le voir au cinéma. Non. Ah, tu as des DVD de(s anciens) Tintin alors ? « Non c’est papa qui l’a mis dans l’ordinateur ». Yes. Digital natives, les miens l’étaient déjà (euh, on avait windows 3.1 à l’époque et on en rit encore), mais ils ont grandi avec des livres aussi… Mais à cinq ans aujourd’hui, je peux vous dire que nous bibliothécaires et libraires avons vraiment du souci à nous faire pour nos métiers.

Allez, …  replay, et n’oublie pas d’éteindre la télé et l’ordi avant d’aller te coucher.

 

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Glacé - Bernard Minier

12 Novembre 2011, 11:17am

Publié par Laure

glace.jpgGlacé est un premier roman, thriller efficace qui tient ses promesses mais qui me chiffonne sur certains points…

Pour le résumé, la (début de la) quatrième de couverture fait parfaitement l’affaire : « Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d'une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre d'un cheval sans tête, accroché à la falaise glacée. Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée. »

 

Thriller efficace car les codes du genre sont maîtrisés, et même si l’on perçoit l’influence évidente des maîtres (Grangé pour les rivières pourpres, Thomas Harris pour le silence des agneaux, notamment) et même si la toile du canevas est bien visible (l’arrivée d’une psy avec qui on comprend très vite que les chemins vont s’entrecroiser), alternance des personnages aux moments cruciaux, l’intrigue est suffisamment riche et les personnages intéressants pour que le roman ne soit pas une pâle copie.

Là où je serai plus réservée, c’est sur le besoin de surenchère permanente que semblent avoir les auteurs de thriller : faire toujours plus horrible et plus atroce pour se démarquer des autres ? Leur imagination est sans limite. De même l’intrigue devient toujours plus retorse et complexe sur les dernières pages (bon ici, sur une bonne centaine de pages quand même), jouant avec les nerfs du lecteur mais niant au passage toute crédibilité : bien sûr le héros est physiquement victime de diverses malveillances pour lesquelles n’importe qui serait mort ou en piteux état à l’hôpital, mais lui, il se démène, un coup d’eau sur le visage, et hop voilà le surhomme au travail. C’en est grotesque et risible, mais cela semble devenu aussi un code du genre.

Un regret aussi sur le personnage de la psy, qui n’est pas exploité à la hauteur de ses possibilités : pour le rôle qu’elle joue dans l’histoire, elle pourrait tout aussi bien être femme de ménage ou secrétaire, et c’est dommage, car qui mieux qu’une psy pour tenter de comprendre les dangereux criminels du roman ? J’attendais bien plus de ce personnage relégué au second plan.

On espère maintenant de l’auteur une nouvelle intrigue totalement novatrice (il connaît ses classiques, il peut désormais s’en démarquer), et il passera alors du côté des (très) grands. 

 

XO éditions, février 2011, 557 pages, prix : 20,90 €

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Crédit photo couverture : © Dominique Ventura et éd. XO

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Eclats d'automne

6 Novembre 2011, 18:04pm

Publié par Laure

Un peu à l'écart du blog ces derniers temps, trop l'impression de m'y enterrer vivante, de répondre à des attentes d'attaché(e)s de presse, d'ailleurs plein de trucs lus et non commentés ici, paresse...

 

Préférer le temps qui passe dans un rayon de soleil

chaussette

 

hum, remercier pour les cadeaux

chasse

 

jouer à chat perché

chat toit

 

sous les toits, il y a des chats

chat toit2

et ma grande fille de 15 ans

aclaire

 

des chats toujours, souvent dans les lits de la maisonnée, avec le moustique qui câline

constance chat

mon grand qui vient de souffler ses 17 bougies, qui s'est converti au piano mais qui reprend parfois la gratt

JB gratt

faire des promesses que je ne tiendrai peut-être pas

laine

torsades

au final ça devrait faire un gilet pour Mosquito (hum, on en reparlera)

pull cst

avoir enfin ressorti la machine à coudre du placard pour s'occuper de la lavande du jardin

lavande

 

lavande2

et rêvasser les yeux au ciel ....

 

LA bureau

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