Les jardins d'Hélène

Je rachète ou pas ? (les cosmétiques du mois # août 2013)

31 Août 2013, 18:40pm

Publié par Laure

Je rachète ou pas ? (les cosmétiques du mois # août 2013)

(les photos s'affichent, puis disparaissent, puis j'en ai marre de recommencer, over-blog "m'a tuer") grrppmmpffll.

 

9 produits terminés ce mois-ci (dont 2 perdus en route n'apparaissent pas sur la photo), une seule grosse déception, des classiques de l'hygiène simples et efficaces (gel visage, gommage corps, déo), une fidélité / plaisir plus affirmée pour l'eau de raisin Caudalie et l'écran UV plus de Clarins... C'est parti :

 

Les soins d'hygiène et beauté corps :

 

Gel douche Yves Rocher Jardins du monde : fleur de tiaré. 200 ml, prix indicatif : 3 € (régulièrement en promo à -50%). Bon, il faisait partie d'un lot promotionnel et ma fille aime ce parfum : moi non. Mais en été ça passe, et ça se vide. Mais je n'ai pas de passion pour !

 

Déo 24h Sanex à la pierre d'alun, Nature protect, flacon bille, 50 ml, prix indicatif : 3,90 € (promos régulières sur des lots de 2). Je n'y reviens pas, c'est devenu un classique de ma salle de bain, par l'heureuse surprise d'efficacité qu'il m'a apportée. Déjà utilisé ici  Son positionnement tête en bas, rare sur les flacons bille est top ! Donc oui, je rachète !

 

Gommage corps végétal à l'abricot, Yves Rocher, tube 150 ml, prix indicatif : 9,70 € (régulièrement à – 40 ou 50 %)

Oui, je rachète régulièrement, le tube a légèrement changé depuis d'ailleurs, le mot gommage a été mis en lieu et place du mot abricot ! Formule à gros grains, pour le corps, j'aime bien. Facile à rincer. Fait le job quoi :-)

 

 

 

 

Gel amincissant Subli'slim de Linéance : ne cherchez pas, ce produit n'existe plus. Acheté à 5 € en magasin de déstockage, ce qui est devenu un peu mon habitude pour les produits minceur (quitte à douter de leur efficacité, autant ne pas se ruiner). Ce qui surprend à la première utilisation, c'est la couleur orange assez soutenue ! Mais il ne rend pas la peau orange, ouf ! Facile à étaler, pas gras, il pénètre bien, et comme il contient des micro-nacres, au soleil on voit la peau très légèrement pailletée (c'est discret). C'est à peu près son seul avantage, rien vu sur le côté « slim ». Il n'existe plus, mais en tous les cas je n'aurais pas racheté !

 

Les soins cheveux :

 

Après-shampooing doux Lin & vanille, by U, pour cheveux longs, flacon 200 ml, prix indicatif : 1,40 €. Démêle bien, flacon tête en bas pratique (comme la plupart des après-shampooing), peut-être pas très clean au niveau de la compo (silicones?), parfum discret, texture un peu trop liquide. Alors je rachète ou pas ? Vu le prix mini, pourquoi pas, mais je le conseille plutôt pour démêler les cheveux longs des filles (enfants!) ou alors en dépannage pour aller vite. Le petit prix permet de tester un peu toutes les variétés et donc de varier les plaisirs :-)

 

 

 

Les nettoyants et soins visage :

 

Brume hydratation intense Sampar, flacon vaporisateur, 200 ml, prix indicatif : 29,50 € (!) Acheté en vente privée à 5,50 € (mais je crois que le flacon faisait 100 ml)

Alors là, le verdict est clair : quelle horreur ! Je suis vraiment maudite avec les produits Sampar, aucun ne me convient et celui-ci est sans doute le pire que j'aie eu à utiliser. J'ai failli le jeter, mais je n'aime pas gaspiller, même en grosse promo à 5,50 €. Ce que je lui reproche : me dessèche terriblement la peau, ce qui pour une brume hydratation intense, est quand même un comble ! Peau qui tiraille, j'ai tout essayé : tamponner après brumisation, laisser sécher, rien n'y fait : ça tire beaucoup ! (une simple eau thermale en brumisateur est bien plus agréable!). Le bouchon se dévissant, j'ai fini par l'utiliser sur un coton en lotion après le lait démaquillant, mais il me tardait d'en venir à bout. Vous l'aurez compris, j'évite désormais cette marque (même s'il me reste encore un sérum à finir, peu convaincant lui aussi, mais on en reparlera…)

 

Eau de raisin de Caudalie (à l'eau de raisin bio), brumisateur 100 ml, prix indicatif : 5,50 € (existe aussi en 75 ml et en 200 ml, autour de 9 €)

Assez chère, mais j'adore son odeur, et contrairement à la brume Sampar, je trouve celle-ci réellement apaisante et hydratante. Il est précisé qu'il faut la sécher après application, ce que je fais en tamponnant avec un mouchoir en papier. Pour apaiser et parfaire le démaquillage. Oui, je la rachète régulièrement (même si je lui fais aussi des infidélités).

 

 

 

Et deux produits supplémentaires terminés ce mois-ci mais qui n'apparaissent pas sur la photo : l'un jeté par mes filles en vacances (normal, il était vide!) et l'un perdu en route, tombé d'une poche extérieure de mon sac, (heureusement il était quasi vide), désolée pour son abandon dans le métro ou une rue de Berlin !

 

Le gel nettoyant fraicheur Yves Rocher, visage, gamme hydra végétal, tube 125 ml, prix indicatif : 8,50 € (-50 % en promo, comme souvent chez Yves Rocher) : un gros tube dodu que j'utilise le matin sous la douche (pas sûre qu'il soit assez efficace sur le démaquillage du soir), un effet fraicheur agréable, et pas de sensation de dessèchement ou tiraillement. Un bon basique à prix correct en promo ! Je rachèterai probablement !

 

Ecran multi-protection UV plus SPF 40 de Clarins, flacon 30 ml, prix indicatif : 39,40 €. Pas donné, mais un des premiers sortis dans cette catégorie de produit, que j'utilise régulièrement l'été. Texture très fluide et très légère, ne graisse pas la peau (pas d'effet blanc ou plâtre non plus!), s'utilise après la crème de jour, et avant le maquillage. Idéal l'été pour les sorties en ville, sans l'effet gras des crèmes solaires. Et pas de coup de soleil. Un soin rassurant, donc. Je lui resterai sûrement fidèle l'été prochain, mais d'autres marques notamment solaires ont sorti leurs versions bien moins chères : Nivea, Eucerin, …que j'essaierai sûrement aussi !

 

Voilà pour ce mois d'août, rendez-vous fin septembre !

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Double jeu - Jean-Philippe Blondel

28 Août 2013, 13:18pm

Publié par Laure

Quentin Silber s’est fait virer du lycée St Ex, trop d’absentéisme et d’insolence. Ce n’est pas une sanction votée par le conseil de discipline, mais une solution fièrement trouvée par le proviseur : changer Quentin d’établissement à la rentrée. Lui proposer le lycée Clemenceau, établissement bourgeois bien fréquenté, qui peut l’amener à changer de comportement, à saisir les chances qui lui sont données, à lui de voir : la balle est dans son camp.

A la rentrée, Quentin cherche sa voie, entre deux univers, peut-on changer de classe sociale, accepter et s’intégrer dans celle qui n’est pas la sienne sans renier ses origines ? Et si le théâtre aidait à s’y retrouver, c’est un jeu que l’on joue, celui de l’acteur, le théâtre n’est pas la vie, et pourtant, on y donne tant de soi…

C’est un professeur de français, « la » Fernandez, qui va le guider en lui proposant le rôle de Tom dans la pièce de Tennessee Williams, La ménagerie de verre. Une enseignante attentive qui perçoit le mal-être de Quentin et va savoir le guider, en dépit de débuts fracassants entre eux en cours. Bien sûr, cette pièce va entrer en résonance avec ce qui vit Quentin, et balayer ses réticences.

Un beau roman tout simple sur le déterminisme social (on y retrouve cette discussion qu’un enseignant d’ici partageait avec moi : qu’on le veuille ou non, statistiquement, on sait déjà que les Kevin et Jennifer n’auront pas les mêmes chances, pas les mêmes résultats que les Jules et Anne-Sophie, pas les mêmes choix d’orientation non plus -  ici ils sont Dylan, Shirley et Anastasia, mais c’est du pareil au même), sur l’expression artistique comme moyen de découverte de soi (il y avait déjà eu le slam dans Brise-Glace), sur le tiraillement entre deux mondes.

Pas de grands renversements ni surprises, Jean-Philippe Blondel confirme son domaine d’excellence : la description du sentiment intérieur, des émotions,  l’observation fine de l’adolescence, dans un langage simple et vivant. Ici les parties et chapitres deviennent actes et scènes, le récit est celui de Quentin, à la première personne, journal intime d’une année scolaire qui prend une forme romanesque. On retrouve les thèmes chers à Blondel, la quête de soi à l’adolescence, le désir trouble face à l’homosexualité (Heathcliff est un personnage intéressant du roman également), et ici en plus une belle relation de protection, d’attention et d’amour entre Quentin et sa petite sœur Anna. Il me suffit d’observer les miens pour sourire ;-)

Un bon moment, simple et juste, on s’y sent bien, la fin arrive trop vite, trop brève peut-être, pourtant tout est dit, et le passage d’une rive à l’autre (que veut-il faire de sa vie) est franchi.

Lever de rideau.

 

p. 53 : « Un livre, ça devrait donner des solutions – pas ajouter des problèmes. »

 

Message personnel à l’auteur : JB t’idolâtrerait rien que parce que tu sais écrire lycée Clemenceau sans faute, moi je me fais traiter d’inculte à chaque fois que je remplis un chèque à l’ordre de l’agent comptable dudit lycée, parce que je mets un accent sur le e et que non, il n’y a pas d’accent à Clemenceau. Je crois maintenant que grâce à toi, je ne ferai plus la faute, j’ai une mémoire plus visuelle qu’auditive :-)

 

 

Actes Sud junior, Août 2013, 135 pages, prix : 11 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © plainpicture / bobsairport et éd. Actes Sud junior.

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Esprit d'hiver - Laura Kasischke

27 Août 2013, 13:04pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Aurélie Tronchet.

 

Je n’avais encore jamais lu Laura Kasischke, et ce n’est pas faute d’en entendre beaucoup de bien ! L’erreur est réparée, et je confirme tout le bien qu’on en dit ! (Je me réjouis d’avoir donc encore tous ses précédents romans à découvrir).

 

Le jour de Noël, quelque part dans le Michigan, Holly se réveille plus tard que d’habitude. C’est un peu la panique à bord, elle a un repas à préparer et beaucoup d’invités qui vont arriver. Sa fille Tatiana dort encore, et son mari se lève en vitesse pour aller chercher ses parents à l’aéroport. Dès lors, plus rien ne se passera comme prévu.

Holly est obsédée par une phrase qui lui revient sans cesse à l’esprit : « Quelque chose les avait suivis depuis la Russie jusque chez eux », elle voudrait l’écrire, et prendre le temps de noter ce que cela lui évoque. Mais il faut faire vite, rattraper le temps perdu, composer avec l’humeur maussade de son adolescente enfin réveillée, et préparer ce fichu repas.

Tout se joue dans le huis-clos de l’appartement, sur cette journée de Noël, avec des retours sur le passé de Holly, de son couple et surtout l’adoption de leur fille dans un orphelinat russe quand elle avait deux ans. Les éléments extérieurs se déchaînent, le blizzard (qui vu de l’intérieur ressemble à une journée de neige ordinaire) empêche toute circulation, les invités annulent les uns après les autres, le mari se retrouve coincé à l’hôpital avec ses parents (sa mère a eu un problème de santé, sombrant soudainement dans la confusion) : tout est étrange aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur et le récit se recentre sur les échanges entre Holly et Tatiana. Pourquoi son ado a-t-elle choisi ce jour-là pour avoir ce comportement déroutant, pourquoi change-t-elle sans cesse de vêtements…

Ce roman est fascinant par l’ambiance et la tension qu’il crée, et explose dans une fin aussi inattendue que grandiose. Une fin qui remet en perspective tout ce qui a été dit jusque là, et qui donne sens aussi aux détails que le lecteur pouvait trouver étrange sans vraiment les comprendre.

Pour une première lecture de cet auteur, je suis totalement séduite !

 

(Attention à ne pas faire la même erreur que moi : à peu près à mi-lecture, je ne sais pas pourquoi j’ai machinalement feuilleté le livre pour voir ce qu’il me restait de pages, et j’ai vu que les dernières pages étaient écrites dans une typographie différente. Ce qui m’a bien sûr attiré l’œil et j’ai lu ces dernières pages. Cette fin terrassante qui donne une nouvelle lecture du récit. Mais qui gâche tout aussi si on la lit avant d’y être ! C’est d’autant plus idiot que normalement ça ne m’arrive jamais – je connais des lecteurs qui vont systématiquement lire les fins – je ne suis pas de ceux-là)

 

 

Ed. Christian Bourgois, août 2013, 283 pages, prix : 20 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © éd. Ch. Bourgois.

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Manuel de survie à l'usage des incapables - Thomas Gunzig

26 Août 2013, 08:07am

Publié par Laure

Le début du roman est aussi alléchant qu’intrigant. Le lecteur se trouve embarqué à bord d’un baleinier avec Wolf  pour la quête du St Graal : la pêche à la baleine, que personne jusqu’alors n’a réussi à capturer. Et que croyez-vous qu’il se passât ? Mais la baleine ne vaut rien, car elle possède un numéro de série posé par la marque Nike. Eh oui, tous, hommes comme animaux ont désormais un code génétique modifié placé sous copyright. Pour un début qui décoiffe, c’est plutôt réussi !

Mais c’est au supermarché que les aventures vont se dérouler, entre licenciement abusif, hold-up, vengeance, avec une brochette de personnages hors normes (Blanc, Brun, Gris, et Noir qui sont quatre jeunes loups au propre comme au figuré, auteurs d’un hold-up sanglant qui cherchent à venger ensuite le décès de leur mère)

Si la première moitié m’a séduite par son côté burlesque, étonnant et décalé, sa vision à peine anticipée de notre monde devenu fou, j’ai trouvé au bout d’un moment que l’histoire tournait quand même un peu en rond. On va jusqu’au bout néanmoins, mais le récit s’essouffle et perd de son intérêt (pour moi du moins) Dommage car l’univers créé était prometteur, le supermarché comme allégorie du monde capitaliste est bien vu et à peine poussé à l’extrême, j’ai découvert Thomas Gunzig par cet ouvrage et serai sans doute tentée d’aller voir ce qu’il a fait d’autre, car les histoires qui « surprennent » vraiment ne sont pas si courantes.

 

Extrait : p. 105 « Les centres commerciaux prospéraient sur la misère. Pour vendre aux pauvres, ils avaient embauché d’autres pauvres qu’ils faisaient bosser à des cadences infernales. Ça maintenait le taux du chômage dans des chiffres que les hommes politiques jugeaient acceptables pour leur image de marque, ça épuisait tellement les travailleurs qu’une fois rentrés chez eux ils ne pouvaient que très difficilement penser à autre chose qu’à bouffer une moussaka surgelée, boire un coup et s’endormir devant la télé. C’était une bonne façon de maintenir la paix sociale. En fait, il n’y avait qu’une seule loi : l’hyper-productivité, mesurée en euros par heure travaillée. »

 

Au Diable Vauvert, août 2013, 420 pages, prix : 18 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Au Diable Vauvert

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Monde sans oiseaux - Karin Serres

25 Août 2013, 07:33am

Publié par Laure

Déjà reconnue en littérature jeunesse et en théâtre, Karin Serres signe avec Monde sans oiseaux un somptueux roman de littérature générale. Entre violence et sensualité, noirceur et luminosité, poésie et fantaisie, ce monde qui tend vers une fin sombre brille par la maîtrise de son récit et de son écriture !
Dans un pays inconnu probablement nordique, à une époque indéterminée qui pourrait être contemporaine, les oiseaux ont disparu. Ils ne volent plus dans le ciel, tout comme les volatiles de basse-cour que l'on mangeait ont disparu. Petite Boite d'Os raconte le périple de sa vie : de sa naissance sur le sol d'une chambre jusqu'à un âge très avancé, elle raconte ceux qui l'entourent dans ce paysage où le lac, les poissons et les morts ont une place importante. Traditions ancestrales, drames de la vie, rudesse, cochons domestiqués, le lecteur est surpris et charmé par cet univers unique et étonnant.
Un roman dont la brièveté (122 pages à peine) n'entache en rien la parfaite concision et la remarquable qualité. Un premier coup de cœur dans cette rentrée littéraire !


Lu en juillet 2013 dans le cadre de l’opération « on vous lit tout !»  proposée par Libfly.com et Furet du Nord, qui offre à ses contributeurs des lectures de la rentrée littéraire en avant-première.


éd. Stock, coll. La Forêt, août 2013, 122 pages, prix : 12,50 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : éd. Stock.

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Le fils de Sam Green - Sybille Grimbert

24 Août 2013, 07:23am

Publié par Laure

Le fils de Sam Green est une mise en fiction de l’affaire Bernard Madoff.

L’histoire est racontée ici par le fils, qui va devoir affronter des années de procès afin de démêler le vrai du faux quant à sa participation (est-il victime ou complice dans cette affaire ?) dans les malversations financières qui ont conduit à l’arrestation et la condamnation de son père, Sam Green.

J’ai achevé ma lecture sur une impression mitigée : je me suis hélas fort ennuyée pendant la première moitié du roman. Récit morne et plane d’une vie oisive et plus que dorée quand les relations familiales et la réussite paternelle vous sourient par ricochet, il ne se passe à vrai dire pas grand-chose, ni dans le démontage qui pourrait expliquer le système frauduleux mis en place, ni dans la vie des personnages. A se demander où veut vraiment en venir l’auteur. Le roman commence à devenir réellement intéressant dans sa deuxième moitié, lorsque des relations plus humaines interviennent, le sens vrai de l’amitié et de la fidélité. Tout bascule alors et prend sens, la position du fils (comme du père) se dessine peu à peu et l’on ressort du livre avec le sentiment que c’est là du bel ouvrage. Malheureusement le déséquilibre du roman et des impressions éprouvées au fil de ma lecture (ennui et envie d’abandonner avant de basculer dans l’attention captive) m’empêchent de le placer au rang des lectures exceptionnelles. De même ce roman aurait pu être le moyen d’expliquer un peu de manière simple le fonctionnement des manipulations financières mises en cause, or il reste très évasif et distant sur ce point. Un sentiment mitigé, donc.

 

Lu en juin 2013 dans le cadre de l’opération « on vous lit tout !»  proposée par Libfly.com et Furet du Nord, qui offre à ses contributeurs des lectures de la rentrée littéraire en avant-première.

 

 

Anne Carrière éd., août 2013, 184 pages, prix : 18,00 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Anne Carrière éd.

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Les évaporés - Thomas B. Reverdy

23 Août 2013, 06:18am

Publié par Laure

Au Japon, Kazehiro est licencié de la banque dans laquelle il travaille, alors qu'il n'a pas commis de faute. Il décide de disparaître sans rien dire à personne. Il devient « Kaze » en même temps qu 'il rejoint cette catégorie de personnes qu'au Japon on appelle « les évaporés ».

p. 110-111 : « Ce que nous appelons ici johatsu remonte à l'époque Edo. Les criminels ou les gens qui avaient une dette d'honneur allaient se purifier aux sources du mont Fuji. Il y a là des sources chaudes et des établissements de bains, ce sont des villes d'hôtels. Ils prenaient une auberge, ils entraient dans les bains de vapeur, et ils disparaissaient. C'est pour cela qu'on les appelle des évaporés. Peut-être certains se suicidaient en prenant le chemin de la forêt. Mais d'autres réapparaissaient, quelques années plus tard, ailleurs. »

Sa femme reste seule. De même sa fille Yukiko, partie vivre à San Francisco, s'inquiète de cette disparition. Elle invite son ex petit ami, Richard B., poète et détective privé, à partir au Japon avec elle pour retrouver son père.

Le lecteur suit le parcours et les pensées de quatre personnages : Richard B, Yukiko, Kaze, et Akainu, un jeune garçon que Kaze prend sous son aile, car ce dernier a perdu ses parents dans le tsunami et témoin d'un crime, il s'enfuit de peur qu'on ne l'en accuse.

Errance, quête (de soi, de la vérité, du disparu), ce roman décrit les mouvements furtifs des uns et des autres, qu'ils soient réels ou intérieurs. Drame du tsunami qui a engendré celui de Fukushima, misère et mafia, le Japon n'est pas toujours cet idyllique pays du zen.

J'ai eu du mal à comprendre où l'auteur voulait vraiment en venir, tout me semble abordé sans que le lien ne se fasse convenablement, parfois des pages de descriptions plus ou moins éthérées et ennuyeuses sont posées là, passée la moitié j'ai eu envie d'abandonner, l'ennui pointant trop son nez. Richard B. le paumé, Kaze qui cherche à dénouer la raison de son licenciement, Yukiko la déracinée qui n'est ni vraiment américaine et qui n'est plus considérée comme japonaise par les siens, Akainu qui représente le parcours des victimes et survivants du tsunami... Le passage qui m'a le plus intéressée est celui où Richard B. explique l'analphabétisme de l'étranger au Japon : une langue qu'il ne comprend pas et ne peut pas déchiffrer du fait des caractères non latins, sa difficulté à prendre des cours (la difficulté de la langue elle-même) et son sentiment de solitude et d'isolement extrême.

 

Un roman qui n'a pas réussi à me toucher, et qui m'a paru un peu creux une fois expliqué le phénomène pour nous inconnu des «évaporés ».

 

p. 25-26: « Yukiko était japonaise et jolie. Lorsqu'elle n'était pas serveuse, elle était comédienne, c e qui était une sorte d'hyperbole de la dèche, parce qu'il y avait encore plus de comédiennes que de serveuses en Californie. Mais elle portait ce destin avec une superbe admirable. Vous ne pouviez la manquer dans la rue. Elle avait quelque chose, une sorte de vibration, un sillage quand elle marchait : il semblait que l'air tremblait autour d'elle comme s'il n'osait pas la toucher. Les chances qu'ils se rencontrent étaient très minces, celles qu'elle accepte de coucher avec lui véritablement minuscules, ce qui fait qu'il avait vécu leur histoire comme un miracle permanent. »

 

Flammarion, août 2013, 304 pages, prix : 19 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Sylvain Grandadam /Hoa-Qui et éd. Flammarion

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La nuit en vérité - Véronique Olmi

22 Août 2013, 06:28am

Publié par Laure

p. 36 : […] un gros qui s'appelle Enzo Popov, ça fait rire instantanément, c’est un rire comme la peur, évident et transmissible, on ne peut pas expliquer pourquoi, mais de tout temps et pour toutes les générations, un gros qui s'appelle Popov, c'est à mourir de rire. »

 

Enzo Popov est un gamin de douze ans qui vit seul avec sa mère, Liouba, « encore dans la vingtaine » (elle a 29 ans et l'a donc eu très jeune), dans un riche appartement parisien où ils occupent une petite pièce en échange du ménage quotidien auquel se tue sa mère. Les propriétaires ne sont jamais là, ou juste de passage. Cette situation permet à Enzo de fréquenter un bon collège du 1er arrondissement de Paris. Mais voilà, il n'est pas comme eux, il est pauvre, gros, mal fringué, et il ne connaît pas son père. Il devient vite la tête de turc des élèves de sa classe, qui vont lui faire subir les pires violences et humiliations. Enzo n'a que sa mère, la littérature pour s'évader, et ses rêves, dans lesquels il s'échappe de plus en plus.

 

Quel beau roman que cette nuit en vérité, un roman douloureux et sombre, certes, mais qui porte en lui quelque chose de lumineux. Onirique, presque fantastique, il dit le lien mère-fils, la quête des origines, du père, le besoin de vivre sa jeunesse pour la mère tout en étant une bonne mère malgré le peu de moyens, la violence crasse et la bêtise des jeunes dès lors qu'ils sont en groupe, les faux-semblants, les erreurs d'interprétation, mais aussi, l'espoir. Ce qui ne tue pas rend plus fort dit-on. Véronique Olmi décrit avec sensibilité les manques de ces deux personnages, la violence sourde n'est pas sans rappeler son premier « bord de mer », le besoin d'aller de l'avant, toujours : un roman intimiste et d'initiation, sur un douloureux passage à l'âge adulte.

 

Une lecture en avant première par le biais d'un livre voyageur proposé par une lectrice du site Libfly, dans le cadre de l'opération « On vous lit tout », partenariat des sites Libfly et des librairies Furet du Nord. Merci pour cette belle découverte !

 

 

Albin Michel, août 2013, 308 pages, prix : 19 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © éd. Albin Michel

p 41 : « Elle vivait comme une femme mise sur écoute, et Enzo se demandait si cela n'était pas en rapport avec ses origines russes, ce qu'il ne lui demanderait jamais, car il était interdit de parler à Liouba de son lieu de naissance, de ses parents, et il ne lui échappait jamais un mot de russe, pas même un juron, et à part son nom et son prénom, rien ne la désignait comme étrangère. Elle n'avait aucun accent. Enzo ne savait rien à la vérité, pas même qui était son propre père. Liouba le savait-elle ? A dix-sept ans on n'a pas tant d'amants, à moins... A moins qu'il ne soit pas né d'un amant. Mais cela, Enzo ne voulait même pas y penser. Il se disait que s'il était né, c’est qu'il l'avait sûrement voulu. Liouba ne lui avait jamais parlé de son père. Pas une remarque, une allusion, et ce n'était pas une absence, c'était un blanc. »


p. 84-85 : « Enzo ne retourna pas en classe. Il laissa le temps s'écouler, caché dans un recoin du couloir. Ça n'était pas son poids, son nom, sa mère ou son odeur. C'était son origine sociale, qui les indignait tous. D'où il venait, Enzo l'ignorait et les autres ne le supportaient pas. C'était à eux qu'il fallait demander qui était son père, car ils avaient une conscience aiguë de la provenance de chacun et de sa place sur l'échiquier. On va te dire qui t'a posé là, mon petit Popo : c'est pas une cigogne, c'est pas une fée, c'est un … C'est un autre. Un pas pareil. Un qui t'a marqué au front. Tu le connais pas, mais tu lui ressembles. Nous, on lit en toi comme dans un livre ouvert. Non, ton père n'est pas le nôtre et la chance, comme dit si bien le directeur, c'est nous. Ce côté-là de la Seine, ce côté-là de la vie. Mon garçon. »


p. 144 : « Enzo s'assit sous le préau. Il fallait qu'il trouve le moyen d'exister dans ce monde à moitié disparu, pour rapporter à sa mère des bulletins exemplaires qui la récompenseraient de tout le mal qu'elle se donnait pour faire de son fils un enfant parfait, et d'elle, par ricochet, une mère parfaite. Il était son miroir. Il était son reflet. Sa perfection ferait de Liouba un être d'exception, la première sur le podium de la maternité. Qu'importeraient alors l'indifférence, l'hostilité ou le mépris des autres ? Je lui donnerai ce qu'elle attend, se promit-il. Il tricherait. Il mentirait. Il inventerait mille histoires et mille ruses, mais il y arriverait, et non seulement Liouba serait fière, mais plus personne jamais n'oserait l'insulter. Enzo avait compris en regardant le ciel mort, que jamais rien de beau ni de puissant ne naîtrait de ce collège. Il ne servait à rien de s'acharner à faire surgir de l'or, là où la terre était aride et le ciel éteint. »

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La fille aux doigts d'or - Benjamin & Julien Guérif

19 Août 2013, 09:54am

Publié par Laure

 

Leo(nard) vit seul avec son père, avec qui il partage la passion des films anciens et en VO. Quand son père commence à s'absenter en lui mentant, Leo ne voit pas d'un bon œil la liaison naissante que celui-ci entretient avec Marianne, une belle blonde bien plus jeune que lui. Elle est plus proche de l'âge de Leo que de celui de son père...

p.33 : « Cette fille, je ne l'aime pas.
Déjà, elle est trop jeune pour mon père. Il a trente-huit ans et elle, à peine vingt-deux... Elle est plus près de moi que de lui. Et elle est trop jolie. Mon père est bien, c'est sûr, mais elle, c'est une star hollywoodienne. Elle devrait déjà être sur un plateau de télé. »

 

Mais quand en plus certains de ses amis connaissent le passé douteux de Marianne, Leo se fait des films façon meurtre parfait. Comment confondre la belle blonde et protéger son père ?

Jalousie d'un fils qui n'accepte pas que son père refasse sa vie ou menace réelle ?

Le roman prend des accents de polar et tient en haleine le lecteur jusqu'à la fin, c'est frais, enjoué, prenant. Un sympathique moment.

 

Syros, coll . Rat noir, mai 2013, 136 pages, prix : 13,50 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Shutterstock / Alersandr Hunta et éd. Syros.

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Les yeux de Lisa - Karine Reysset

18 Août 2013, 13:04pm

Publié par Laure

Manon fête ses 17 ans, entourée de sa famille et de ses amies. Elle reçoit également une lettre contenant des photos, postée du Portugal, de la part d'une certaine Lisa.... Émue et troublée, retour en arrière sur un été qui a tourné au drame.

La première fois que Manon a vu Lisa, elle a été troublée et sous le charme, elle l'avait prise pour un garçon et ne s'est rendue compte que bien plus tard que c'était une fille. Lisa a l'air rebelle, mystérieuse, toujours de noir vêtue, un profil androgyne, elle vit dans un foyer, mais personne ne sait rien de son histoire... Manon souhaite l'inviter à passer des vacances en camping en Normandie car Lisa n'a jamais vu la mer, avec sa meilleure amie Clémentine et Ambre, sa cousine, la seule majeure du groupe, caution nécessaire pour les parents.

Mais rien ne va tourner comme prévu, et entre insouciances d'adolescentes et plaisirs d'été, les vacances vont finir en cauchemar, jusqu'à l'intervention de Lisa, et rien ne sera plus jamais comme avant.

Court roman qui sent bon l'amitié, les vacances, et la souffrance passée en filigrane, dont Lisa se remet peu à peu au contact de Manon. Amitié très forte, qui aide à avancer, à surpasser ses peurs et redoubler de force quand l'une est en danger, c'est un très beau récit sur la fin de l'insouciance, le passage à l'âge adulte, une tranche de vie émouvante et finement perçue qui séduira particulièrement les adolescentes. J'ai beaucoup aimé !

 

L'école des loisirs, collection Médium, avril 2013, 101 pages, prix : 8,50 €

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Crédit photo couverture : © Hélène Millot et éd. L'école des Loisirs

 

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