Les jardins d'Hélène

(Re)play ! - Jean-Philippe Blondel

31 Mars 2011, 14:30pm

Publié par Laure

replay-blondel.jpgFranck Ménard, le célèbre critique et spécialiste du rock en France doit venir donner une conférence au lycée, à l’issue de laquelle il écoutera les groupes de l’établissement. Hélas, Benjamin et ses partenaires des Frontlights se sont séparés l’année passée, amitié éclatée, amours jalouses et percutées. Mathieu tente de convaincre Benji de remonter le groupe, même sans leur chanteuse Clara, et les … Revenants s’attellent à la tâche.

 

Honnêtement, je ne me sentais pas concernée par ce roman de Blondel, parce que l’ado guitariste qui compose et les groupes en répét’, je les ai en live à la maison. Faire le taxi pour les premiers concerts dans les bars, les chèques de caution pour la salle de répé du lycée, c’est mon job de mère depuis deux ans. Alors entrer dans les pensées de Benjamin, Mathieu, Max le batteur du groupe, c’était me placer en indélicate position de voyeuse. Je n’ai qu’à changer les prénoms… Mais par ailleurs fidèle des romans de l’auteur, je savais bien que je le lirais quand même !

Si le sujet est au plus proche des lycéens, tant dans le thème que dans l’écriture même, c’est aussi un formidable roman sur l’amitié, la responsabilité, et le passage à l’âge adulte. Ce qui frappe, c’est la maturité acquise à travers les réflexions des personnages entre le début et la fin du roman. « On les découvre ados et un peu gamins, on les quitte adultes », disait Blondel à propos de ses élèves lycéens. C’est le cheminement de Benjamin et Mathieu dans ce roman, dans leur relation à Clara, ruptures et déceptions amoureuses, dans leur amitié éclatée qui se retisse. Blondel a ce je-ne-sais-quoi qui toujours frappe au cœur, la justesse des propos, sans doute.

 

Un regret sur la fin quand même, beaucoup trop guimauve à mon goût. Si je conçois bien que les fins positives sont souhaitables en littérature jeunesse, pour moi, la fin positive on l’avait quelques pages plus tôt déjà, dans la relation avec Clément, dans l’avenir avec Julie… nul besoin d’aller promettre monts et merveilles avec Franck Ménard. Cette fin s’inscrit presque en paradoxe avec ce qui précède, comme l’avait recommandé le bienveillant documentaliste, il ne faut surtout pas parler à Franck Ménard de son rôle de juré dans une émission de télé, non il est là en tant que figure du rock français, un vrai de vrai spécialiste. Alors pourquoi au final ne lui faire faire que ce qui relève de son rôle de juré de télé-crochet : évaluer et promettre des contrats ? Tsss.. Bon d’accord, dans d’autres circonstances, d’autres détails, mais non… j’aurais préféré que ça s’arrête quelques pages plus tôt.

 

Paroles d’ados (parce que ce livre leur est quand même avant tout destiné) :

Lu par Anne-Claire, 14 ans ½, qui l’a piqué à son frère parce qu’elle n’avait plus rien à lire dans le train au retour de chez son père : - oui j’ai bien aimé. Moi avant lecture, et dans la perspective prescriptive du boulot : - ce n’est pas plutôt un bouquin pour les garçons ? – Non, non, pas du tout, c’est très bien.

Lu par JB, 16 ans ½, lycéen-guitariste-etc., qui me raconte son week-end chez son père : j’ai lu un bouquin de Gide ce week-end, c’était super ! J’voulais quand même vérifier que j’avais pas écrit trop de conneries dans ma dissert’ (ah mon fils ! il s’aventure à citer des auteurs dont il a juste glané trois citations et il va les lire APRES ! verdict éhonté : 18/20). Ah j’ai lu le Blondel aussi, c’est pas la même littérature ! C’est très bien hein, mais c’est un bouquin pour ados quoi !

Mon fils aurait-il donc décrété qu’il n’était plus un ado ?

 

Juste un lycéen musicien.

 

Moralité : un roman qui parle de jeunes de 17-18 ans, mais qui plaira d’abord aux 12-15.

 

Actes Sud junior, mars 2011, 125 pages, prix : 10 €

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Crédit photo couverture : © plainpicture / Daniel Sadrowski et éd. Actes Sud.

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Intuitions - Dominique Dyens

30 Mars 2011, 08:57am

Publié par Laure

intuitions.jpgTout semble aller pour le mieux dans la famille Royer : bonne situation, enfants qui réussissent, belle maison dans une belle petite ville chic de région parisienne, pourtant, Nathalie, la mère de famille est au bord de l’implosion. Dans son milieu extrêmement guindé où la bonne éducation est de rigueur, elle rêve d’un amant et n’a pas réglé de vieux démons qui rôdent autour de la chambre d’un enfant définitivement fermée. Son mari feint de ne rien voir…

Leur fils Grégoire, parti aux Etats-Unis, revient bouleverser ce microcosme quand il annonce son mariage avec Gala, une jeune fille rencontrée là-bas. A sa rencontre, Nathalie a un mauvais pressentiment, persuadée que cette jeune femme est dangereuse, au point de développer une véritable paranoïa.

 

Bien des choses m’ont agacée dans ce début de roman où le milieu bourgeois est décrit avec moult clichés du genre qu’il en devient une caricature de lui-même, très réussie pour le coup, avec ses codes, artifices, apparences, mentalités obtuses. Heureusement il y a Amélie l’adolescente de la famille, critique, clairvoyante et plus terre à terre, qui apporte un peu de vie et de fraîcheur dans ces murs étouffants. Mais les dés sont lancés : le décor social s’est mis en place pour vite laisser planer le mystère de cette chambre close interdite à tous : quel drame Nathalie et son mari ont-ils donc vécu ?

Et quel lien ce drame a-t-il avec Gala, sa future belle-fille qui la rend littéralement folle ?

Le roman si lisse au départ bascule rapidement dans le thriller psychologique, tant pour comprendre ce qui est arrivé à l’enfant vingt ans plus tôt que pour dénouer les secrets de Gala. Et le beau vernis s’écaille de manière angoissante.

Il y a bien un moment où je me suis dit « c’est bon, j’ai compris ! (facile) » mais mon hypothèse s’est vite révélée fausse ! Je me suis pris une claque qui m’a rappelée à l’humilité bien à propos. C’est à partir de là que l’engrenage bien huilé s’est emballé, et que je n’ai pas pu lâcher ce roman commencé innocemment : les rouages sont brillants, la psychologie complexe et bien étudiée, la fin étonnante jusqu’à la dernière page (où le choix fait dans l’épilogue est discutable ? Le débat m’intéresse !)

 

Dominique Dyens fait partie des auteurs que j’aime suivre, et une fois encore elle ne m’a pas déçue.

 

Ed. Héloïse d’Ormesson, mars 2011, 186 pages, prix : 17 €

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Crédit photo couverture : © Helen Lyon / millennium images, UK et éd. EHO.

 

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Je pars à l’entracte – Nicolas d’Estienne d’Orves

29 Mars 2011, 16:16pm

Publié par Laure

je-pars-a-l-entracte.jpgAprès l’autre fille d’Annie Ernaux, je poursuis ma découverte de la collection épistolaire Les Affranchis. Cette fois, c’est l’écrivain et journaliste Nicolas d’Estienne d’Orves qui écrit une lettre à son ami de jeunesse, Nicolas (aussi), qui s’est suicidé quelques années auparavant.

Souvenirs de leurs quatre cent coups et de leur culture commune (fous de musique, d’opéra, de cinéma et de littérature), du décalage permanent de ce Nicolas disparu qui ne veut pas s’adapter au monde (gagner sa vie, avoir un salaire, une famille), de cet ami de trente ans qui ne lit pas les livres que son meilleur ami écrit, en tout cas ne lui en parle jamais, de cet artiste maudit qui préfère mourir seul et pour celui qui reste, paradoxalement, c’est un soulagement.

Belle lettre hommage à l’amitié, ce court texte frappe fort une fois encore, de par sa sincérité et sa justesse.

 

Un extrait (p.29) : « Mais la désinvolture avec laquelle je décrivais mes activités ne t’en agaçait que davantage. Pour moi, tout semblait si facile, si antitragique, alors que tu prenais la vie comme une épreuve, comme une journée constamment prométhéenne. Moi, je me laissais porter. Du moins j’en donnais l’impression (question de pudeur). Je suis de ceux qui se lèvent à 6 heures et pissent de la copie avant de donner l’illusion de tout faire en un claquement de doigt. C’était contraire à ton esthétique, ta philosophie.  L’artiste doit en chier et le faire savoir. Le créateur doit souffrir, quitte à en crever. Mais je n’étais pas encore créateur, juste journaliste ; critique, même (toi qui m’as si bien appris à aiguiser mon sens critique ; alors que j’écrivais des papiers chaleureux sur des livres médiocres et pas lus. Quelle ironie !). »

 

Nil éd. collection Les affranchis, mars 2011, 72 pages, prix : 7 €

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Crédit photo couverture : © Joël Renaudat et éd. Robert Laffont

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L'autre fille - Annie Ernaux

28 Mars 2011, 17:38pm

Publié par Laure

 

l-autre-fille.jpgD'emblée j'ai aimé l'idée même de cette collection : « Quand tout a été dit sans qu'il soit possible de tourner la page, écrire à l'autre devient la seule issue. Mais passer à l'acte est risqué. Ainsi, après avoir rédigé sa Lettre au Père, Kafka avait préféré la ranger dans un tiroir. Ecrire une lettre, une seule, c'est s'offrir le point final, s'affranchir d'une vieille histoire. La collection « Les Affranchis » fait donc cette demande à ses auteurs : « Ecrivez la lettre que vous n'avez jamais écrite » . »

J'ai choisi pour commencer le texte d'Annie Ernaux, lettre à sa sœur aînée disparue avant sa naissance, et dont elle n'a appris l'existence que par accident (en était-ce bien un d'ailleurs?). Tout au long de sa réflexion, l'auteur s'interroge sur son rapport à ses parents, à cette sœur qui n'a pas vécu, sur sa place de « remplaçante », et sur ce que cet événement a pu apporter dans son rapport à l'écriture. Analyse pertinente et intéressante, j'aime la plume précise et juste d'Annie Ernaux, et il apparaît comme une évidence que ce court texte s'inscrit parfaitement dans son œuvre, pièce supplémentaire d'un puzzle familial autobiographique et littéraire.

On souligne volontiers beaucoup de phrases, et ce petit opuscule fait partie de ces livres qu'on garde parce qu'un jour sans doute on le relira.

 

p. 15/16 : « Je joue près d'elles avec la petite fille, elle s'appelle Mireille, à courir et nous attraper. Je ne sais pas comment j'ai été alertée, peut-être la voix de ma mère plus basse d'un seul coup. Je me suis mise à l'écouter, comme si je ne respirais plus.

Je ne peux pas restituer son récit, seulement sa teneur et les phrases qui ont traversé toutes les années jusqu'à aujourd'hui, se sont propagées en un instant sur toute ma vie d'enfant comme une flamme muette et sans chaleur, tandis que je continuais de danser et de tournoyer à côté d'elle, tête baissée pour n'éveiller aucun soupçon.

[Ici, il me semble que les paroles déchirent une zone crépusculaire, me happent et c'en est fini.]

Elle raconte qu'ils ont eu une autre fille que moi et qu'elle est morte de la diphtérie à six ans, avant la guerre, à Lillebonne.

[…]

elle dit de moi elle ne sait rien, on n'a pas voulu l'attrister

A la fin, elle dit de toi elle était plus gentille que celle-là

Celle-là, c'est moi. »

 

p. 40 : « Depuis le début, je n'arrive pas à écrire notre mère, ni nos parents, à t'inclure dans le trio du monde de mon enfance. Pas de possessif commun. [Cette impossibilité est-elle une façon de t'exclure, de te renvoyer l'exclusion qui a été la mienne dans le récit du dimanche d'été?]

 

Un court mais très grand texte, qui donne qui plus est l'envie d'aller (re)lire les autres romans d'Annie Ernaux.

 

L'article de Bernard Desportes sur bibliObs.fr

 Les billets de Mirontaine, Cécile, Céleste, Cécile ivre de livres, ...

 

 

Nil éditions, collection Les Affranchis, mars 2011, 77 pages, prix : 7 €

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Crédit photo couverture : Nil éd., Joël Renaudat / éditions Robert Laffont

 

 

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Terrienne - Jean-Claude Mourlevat

27 Mars 2011, 16:26pm

Publié par Laure

 

terrienne.jpgAnne Collodi, 17 ans, se met en quête de sa sœur Gabrielle, disparue un an auparavant, le jour de son mariage. Elle fait la connaissance d'Etienne Virgil, un écrivain solitaire, qui la prend en stop sur le bord de la D8 entre Montbrison et St-Etienne. Elle descend toujours au panneau « Campagne, 3,5 km », le lieu de passage vers « l'autre côté », un monde parallèle aseptisé, sans émotions où les gens ne respirent pas, ne pleurent pas, ne toussent pas, ne ronflent pas, mangent des choses insipides..., mais un monde où beaucoup meurent aussi.

Dans cet autre monde, en quête éperdue de sa sœur, aidée par quelques uns, elle va vivre des expériences difficiles, éprouvantes, mais aussi connaître l'amour...

 

Je ne suis pas fan des univers fantastiques, ce n'est pas nouveau, néanmoins Jean-Claude Mourlevat avait su me séduire avec ses deux précédents romans le Combat d'Hiver, et le Chagrin du Roi Mort, et puis c'est un auteur « valeur sûre » que j'aime à retrouver. Avec lui on place la barre très haut, forcément, d'où sans doute aussi le risque de déception. Terrienne est un très bon roman, mais il n'a pas pour moi la richesse fertile des deux précédents, la force et l'ambition qui m'avaient réellement emportée alors. Terrienne me paraît plus simple dans l'intrigue, malgré de bonnes références littéraires et historiques évidentes, et je me suis demandé au fil de ma lecture où l'auteur voulait en venir, s'il y avait un message caché, ou si c'était juste les gentils contre les méchants et récupérer soeurette.... Le début du roman vous embarque et vous intrigue (intéressant personnage de l'écrivain!) mais les deux tiers suivants ronronnent un peu, l'imaginaire s'émousse, avec une fin sans grande surprise. Une légère déception, donc.

 

 

Lu aussi par Stephie, Theoma, Marie, Clarabel, ...

 

 

Gallimard jeunesse, janvier 2011, 386 pages, prix : 16 €

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Crédit photo couverture : © Patrick Léger / Gallimard jeunesse

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Au détour du Salon...

22 Mars 2011, 13:19pm

Publié par Laure

(du Livre de Paris, 2011)

 

Les auteurs scandinaves étaient entre autres à l'honneur, mais comme d'habitude sur la journée professionnelle du lundi, les auteurs, d'où qu'ils viennent, sont déjà (presque) tous rentrés chez eux. Point de course à la dédicace, mais des conférences (auxquelles je n'arrive jamais à assister, je me débrouille sans doute mal entre mes horaires de train et mes envies de fouiner), type "saurons-nous accueillir les nouvelles générations dans nos bibliothèques ?" Sur cette journée pro désormais réduite par les organisateurs à 1/2 journée (ce qui signifie qu'à partir de 14h, c'est la cohue des pros toujours là, des scolaires qui débarquent, et des "vrais gens" revenus voir les auteurs qui curieusement réapparaissent à partir de 15/16h, et qu'il est alors impossible d'approcher le moindre stand, même en l'absence de Marc Lévy  / Jean-Pierre Coffe, au choix, celui qui vous arrange)

 

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(quelques Framboise dans la Bleue, Stock)

 

Pour le coup, l'arrivée à 9h30 était tout ce qu'il y a de plus agréable : pas un chat, furetons tranquilles et papotons avec qui nous voulons. J'avais oublié qu'à Paris et sur les Salons en particulier il y a un truc pénible : un thé bof et un muffin industriel pas tout à fait décongelé : 6,20 €. Pour ce prix-là j'en ai 3 ici, mais bon, c'est le jeu. Je vous passe le sandwich baguette à 5,90 € (qui en coût de fabrication doit avoisiner les 0,60 €, allez 1 € si on compte le temps de travail du vendeur qui l'a assemblé), je vous passe aussi que j'ai passé une sale soirée et nuit, parce qu'un de ces deux trucs-là devait pas être au top bactériologique.

 

Venons-en à la littérature, on était là pour ça (oui j'avais aussi envie de passer 15 lignes à étrangler tous ceux qui se postent à l'entrée pour vous revendre à 5 € une invitation gratuite d'éditeurs, alors que le badge pro par définition gratuit n' est pas fait pour les chiens, ducon. Surtout quand ducon m'alpague à la sortie pour me demander si je veux bien lui laisser le mien, histoire qu'il le refourgue (5 € toujours) à un pseudo innocent.

 

A défaut d'une énième conférence sur le livre numérique que je ne peux absolument plus voir en peinture (ça sent la préparation de concours ?), j'avais choisi de participer à une rencontre d'auteurs, interview croisée entre Tatiana de Rosnay et Dominique Dyens, animée par Héloïse d'Ormesson. Rencontre hélas réservée aux seuls libraires. Pourquoi, j'en sais rien, puisque de toute façon j'ai pu m'y inscrire aussi (il faut croire que mes arguments étaient honnêtes puisque j'ai réussi à amadouer le service d'enregistrement), mais surtout, rencontre qui aurait pu intéresser tout le monde, à commencer par les lecteurs.

 

La rencontre était très agréable, dans un salon VIP du Salon, quand on a eu réussi à faire taire les bruits de casserole du service restauration d'à côté. C'est passé trop vite, parce qu'on les aurait bien écoutées davantage encore, ces deux auteurs ! Comme nous sommes des gens bien élevés (et très timides, aussi), nous avons laissé oeuvrer la photographe pro du Salon et personne n'a sorti son APN ou son téléphone. On était là pour écouter, poser des questions, dire notre admiration, pas remplir un tableau de chasse du plus grand nombre d'auteurs en photo (oui ça aussi, tous les ans je vous le ressors, mais des conversations avec des auteurs qui en ont marre de se retrouver sur facebook ou des blogs sans qu'on leur ait même demandé leur avis ou leur accord, j'en ai eu pas mal. On n'est pas au zoo quoi). On me rétorque en général : mais ce sont des personnages publics... Ah, et alors, ça dispense de la politesse avant de les mitrailler ?

 

Mille mercis donc :

- à Héloïse d'Ormesson et à son équipe (nous avons chacune reçu un cadeau : un petit sac contenant le roman de Dominique Dyens (sortie le 31 mars) et celui de Tatiana de Rosnay ou Isabelle Delloye, et un assortiment de marque-pages des nouveautés de la maison,

- à Dominique Dyens que je rencontrais pour la première fois (et dont j'ai toujours aimé les romans depuis la femme éclaboussée), et qui m'a fait passer une nuit très courte la veille, car innocemment je commençais son roman Intuitions (oui je l'avais reçu avant aussi, du coup je donnerai mon doublon à la bibliothèque), me disant que je le poursuivrais dans le train du matin, juste pour avoir une idée du livre avant de la rencontrer, sans prévoir qu'en fait je ne pourrais pas le lâcher avant la dernière page, il devait être 2h du matin, qu'ensuite je n'ai pas réussi à m'endormir illico (parce que quand même, il y avait quelque chose de brillant là-dessous ! je vous en reparlerai !) et que le réveil sonnait à 6h.  Je ne vous dis pas ma tête de déterrée  (Merci à Dominique aussi pour la dédicace !)

- à Tatiana de Rosnay, pour sa fidélité (on s'est connu avant Sarah) et son petit-mot sur le marque-page avant mon départ,

 

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A part cela, un Salon classique, où l'on arpente des allées vingt fois et où l'on rentre avec un mal aux pieds terrible même si on a chaussé des ballerines confortables, on en revient avec des kilos de pub et de catalogues, on essaie d'être raisonnable sur les achats, on croise quelques collègues et on parle boulot parce qu'on se voit plus facilement ce jour-là à Paris que le reste de l'année à travers le département, etc.

 

Mes emplettes :

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Raisonnable, non ? (le roman québécois à lui tout seul vaut 28 €, sans être très épais, ça calme )

 

Quelques cadeaux complémentaires : un carnet "Lettres nordiques, invité d'honneur du 31ème salon), un recueil de poèmes nordiques toujours, et les fameux crayons Libfly. (fameux parce que j'avais adoré l'idée de les recevoir avec des ouvrages à critiquer, et que donc j'en ai déjà quelques uns à la maison)

 

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Et le livre emporté dans le train le matin n'a pas beaucoup été ouvert (mais je vais me rattraper) parce qu'à l'aller comme au retour, entre la nuit courte et la journée à piétiner sur le Salon, j'ai fait comme mes voisins : j'ai somnolé.

 

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(Je n'ai toujours pas racheté d'APN, les photos sont donc toujours aussi mauvaises, faites rapidement au téléphone)

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Le dur métier de loup - Alex Cousseau et alii.

17 Mars 2011, 11:52am

Publié par Laure

Illustrations de Delphine Perret

 

dur-metier-de-loup.jpg« Dans les forêts de l’Est vivait un loup avec ses parents. Le loup s’appelait Lucas. Et puis un jour, il a sept ans.

- Bon anniversaire, dit Maman Loup

- Bon anniversaire, dit Papa Loup

- Herzlichen Glückwunsch, dit le vent, qui ne parle qu’allemand.

- Et bon appétit, dit la poule à contre-cœur. »

Laquelle poule est ficelée sur la table, prête à être dévorée, elle porte les bougies d’anniversaire. Ainsi commence le premier chapitre de ce petit roman écrit comme un cadavre exquis, à savoir que chaque chapitre est de la plume d’un auteur différent qui poursuit l’histoire. Les noms des auteurs sur la couverture apparaissent par ordre alphabétique, mais dans l’ordre de l’histoire, on commence par Olivier de Solminihac, puis Marie Desplechin, Christian Oster, Kéthévane Davrichewy, et enfin Alex Cousseau.

Les illustrations à croquer de Delphine Perret (cf Moi, le loup, et les vacances avec Pépé) apportent un vrai plus d’humour aux situations déjà cocasses du récit. Car le jour de ses sept ans, les parents de Lucas lui demandent d’envisager son futur métier, mais de ne pas faire « loup » comme eux, car il n’y a plus grand-chose à manger dans la grande forêt. Ils lui confient un baluchon (qui contient le poétique et fantasque vent allemand), et roule galère, trouve un job mon p’tit loup. Il passe plusieurs métiers en revue, et se dit que « chanteur », ce serait pas mal. Il va croiser une fée qui lui offre une guitare, un sanglier saxophoniste, et avec la chienne Sahara rencontrée en route, ils vont poursuivre leur tournée… Jusqu’aux pieds d’un désert liquide et bleu. Ça s’appelle la mer, mais notre troupe d’artistes en herbe n’avait jamais vu ça… Ainsi démarre une nouvelle vie, un nouveau chapitre dans leur existence, même s’il n’y a pas d’autre chapitre dans le livre, qu’importe « ce qu’il y a de bien dans la vie, c’est qu’on peut inventer soi-même le chapitre suivant. »

Drôle, poétique, malicieux, un brin déjanté, ce dur métier de loup en 5 chapitres d’auteurs différents se dévore d’une traite en offrant une belle ouverture finale à l’imaginaire.

 

L’école des loisirs, coll. Mouche, mars 2011, 53 pages, prix : 7,50 €

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Crédit photo couverture : © Delphine Perret et l’école des loisirs

 

 

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Le garçon qui volait des avions - Elise Fontenaille

15 Mars 2011, 14:42pm

Publié par Laure

garcon-qui-volait-avions.jpgCe très court roman (59 pages) pour ados est l’histoire vraie d’un jeune américain de 16 ans, Colton Harris-Moore, surnommé le bandit aux pieds nus, qui a défrayé la chronique en jouant au chat et à la souris avec la police pendant plusieurs années, avant d’être arrêté en juillet 2010. Ce gamin ordinaire vit sur une petite île près de Seattle. Mais il n’a pas la chance d’être né dans la bonne famille : parents alcooliques, père violent, il ne tarde pas à fuguer et à être placé en foyers, d’où il ne cessera de s’échapper, avant de vivre totalement libre, et seul. Tout est parti d’un malentendu : fier du vélo que sa mère lui a offert pour Noël en bossant dur, la police l’arrête et ne croit pas que ce beau vélo tout neuf puisse être à lui : ce jour-là, il s’est juré de se venger, « de faire la guerre aux flics, de tout faire pour leur pourrir la vie… » Et il y a bien réussi. Il devient vite un phénomène populaire aux Etats-Unis, les gens s’arrachent des tee-shirts à son effigie et sont fans de sa page Facebook. Pour survivre, il vole des pizzas dans les congélateurs des résidences de vacances et autres maisons fermées, puis se met à réaliser ses rêves, juste pour le plaisir, et le pied de nez aux flics, il emprunte des bateaux, et des avions : des Cessna qu’il pilote au feeling, grâce à quelques heures de jeu sur simulateur ! Il s’arrangera toujours pour trouver des connexions internet et donner des nouvelles à sa mère.

 

Roman flash écrit très vite (en 3 jours et 3 nuit dit son auteur), il donne successivement la parole, outre au héros lui-même, à quelques personnages en lien avec lui : sa mère, des voisins, l’éducatrice qui l’aimait bien, Helen, la femme flic qui l’arrête à contre cœur… Comme vous vous souvenez tous sans doute de « cours, Forrest, cours », vous aurez en tête désormais ce « fly, Colton, fly ! ».

 

J’aime bien les romans d’Elise Fontenaille, même si je leur fais souvent ce même reproche : court, beaucoup trop court ! Mais cela peut plaire aussi aux jeunes qui justement n’aimeraient pas trop lire, ou qu’un texte long effraierait. Et cette histoire aux accents extraordinaires et pourtant réelle devrait les séduire !  

La page Facebook du livre  

 

Rouergue, coll. DoAdo, mars 2011, prix : 8 €

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Crédit photo couverture : © Dorothy-Shoes et éd. du Rouergue.

 

 

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Le dîner - Michel Van Zeveren

14 Mars 2011, 06:47am

Publié par Laure

 

le diner van zeverenEncore une histoire de loup et de lapins, sous la patte d'un auteur jeunesse que j'aime beaucoup : Michel Van Zeveren.

C'est bientôt l'heure du dîner, Grand Lapin sort chercher à manger. Il interdit bien sûr à Petit Lapin de sortir de la maison en son absence. Ni une ni deux, dès que Grand Lapin a le dos tourné, Petit Lapin sort jouer et hop... devient le dîner du loup ! Mais c'est encore un peu tôt, Loup le met au frigo, où il fait la rencontre d'une petite grenouille. Connaissant l'impatience de Petit Loup qui vient toujours ouvrir le frigo avant l'heure du dîner, ils réussissent à s'échapper ! Ouf, Petit Lapin est rentré avant le retour de Grand Lapin, qui revient avec un beau panier de carottes. Petit Lapin a très faim, mais ce n'est pas encore l'heure du dîner. Il va jouer dehors en attendant, mais cette fois, pas dans les bois !

 

Des illustrations simples et tendres, très expressives, un texte drôle, une fin heureuse, une fable sur les dangers de la désobéissance, et une nouvelle histoire d'amitié, le tout en quelques pages délicieuses ! Une valeur sûre pour les petits dès 2-3 ans.

 

Pastel / l'école des Loisirs, mars 2011, prix : 11 €

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Crédit photo couverture : © Michel Van Zeveren et Pastel / L'école des Loisirs

 

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Câlin express - Emile Jadoul

13 Mars 2011, 18:25pm

Publié par Laure

 

calin-express.jpgUn nouvel album d'Emile Jadoul est toujours un petit moment de bonheur !

Celui-ci s'adresse aux plus jeunes et l'auteur précise en page liminaire qu'il l'a écrit sur une idée de son fils Édouard...

C'est l'histoire d'un petit garçon / lapin qui a en a franchement assez des câlins express de son papa toujours pressé. Tous les jours c'est pareil, un bisou vite fait, à ce soir, son papa court tout le temps. Quand il est à la maison, il est toujours accroché à son portable, ordinateur ou téléphone. Ce papa, comme tous les papas d'aujourd'hui, c'est un P.G.V. ! Un Papa à Grande Vitesse ! Mais ce matin, petit lapin en a marre et brandit un panneau stop en sifflant dans son sifflet de chef de gare ! « En raison de besoin urgent de câlins, le papa express partira avec un retard indéterminé ! », et c'est câlin d'enfer !

Les habitués des chemins de fer auront perçu le vocabulaire très « cheminot » et nul doute que les papas sauront trouver un bon moment pour lire tendrement cette histoire à leur bambin, en prenant le temps d'un long câlin ! (c'est pas interdit aux mamans non plus, c'est juste que dans cette histoire, c'est un papa qui court tout le temps)

Simple et efficace !

 

Pastel, mars 2011, prix : 12,50 €

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crédit photo couverture : © Emile Jadoul et Pastel / l'école des Loisirs

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