Les jardins d'Hélène

Une semaine en octobre - Elizabeth Subercaseaux

29 Septembre 2008, 15:03pm

Publié par Laure

 

Traduit de l’espagnol (Chili) par Anne Plantagenet

 

Clara est atteinte d’un cancer du sein qu’elle sait en phase terminale malgré les traitements et l’ablation du sein. Elle écrit son journal dans un cahier, ses derniers jours et un retour sur sa vie de couple, journal intime que va lire en cachette son mari Clemente. Elle démarre par le récit d’une liaison, interrompue par le décès de son amant, ami du couple. Clemente tombe des nues : est-ce fiction ou réalité ? Car bien des passages qu’il découvre sur des scènes communes sont vrais, mais enjolivés, modifiés, transformés. Et il n’y a pas toujours le beau rôle. S’est-elle donc tant ennuyée avec lui ? Il est encore plus surpris de découvrir que Clara sait depuis toujours pour son adultère à lui, sa relation avec Eliana depuis 7 ans. Pourquoi n’a-t-elle jamais rien dit ? Veut-elle se venger avec ce cahier ?

Ce roman me laisse perplexe car tous les éléments y étaient pour faire quelque chose de grand, et s’il se lit tout seul, il reste hélas au niveau tracé plat. Alternance des chapitres : journal de Clara, pensées de Clemente, le lecteur a tendance a s’identifier davantage à ce personnage du mari, plus actif, en quête de vérité. Alors, fiction ou réalité ce journal ? On aura la réponse à la fin du roman, mais l’épouse étant décédée et la réponse donnée, on ne sait pas trop bien quoi faire du résultat. Qu’a-t-elle voulu faire au juste ?

Les sujets graves et classiques y sont (le cancer, les secrets d’un couple), le ressort littéraire y est (l’insertion d’un journal intime vrai ou fantasmé), alors pourquoi on n’arrive pas à savoir quoi faire de tout ce matériau livré ? Le personnage de Clara restera pour moi incompréhensible, et donc, le roman n’aura pas réussi à m’atteindre.

 

Les lectures de Cuné, …..

 

Flammarion, août 2008, 179 pages, prix : 18 €

Ma note : 3/5

Crédit photo couverture : © Andrew Davis / Trevillion Images  - et éd. Flammarion

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Nous ne grandirons pas ensemble - Arnaud Cathrine

27 Septembre 2008, 13:58pm

Publié par Laure

Sylvain a décidé de quitter sa famille pour aller vivre chez son amoureuse, il écrit donc une longue lettre à ses parents pour expliquer son départ. Mais vous noterez qu'il n'a que 12 ans... Est-on assez mature pour voler de ses propres ailes à 12 ans ? L'amour donne-t-il ces ailes-là ? Mais quand le petit frère s'en mêle, le plan s'écroule. Et à 12 ans, peut-on aimer pour la vie ? Par un jeu de lettres et de courts chapitres, ce petit roman destiné aux 10 ans et + aborde le thème des premières amours avec humour, de même que le corollaire qui va souvent avec à cet âge-là : une nouvelle rencontre... comment l'avouer, s'en sortir... et tout recommence ! Sylvain découvre ainsi comment naît et finit une histoire d'amour...

Un petit roman plaisant et facile à lire, même si je suis un peu surprise de le trouver dans la collection "neuf", je l'aurais plutôt vu en "medium" mais comme il est très court, il se lira sans problème plus jeune.

PS : et l’avertissement de l’éditeur vaut le détour  (je ne vous livre que la fin du préambule) : « […] l’éditeur décline toute responsabilité quant aux propos tenus sur les parents, les poils sous les bras et la Normandie. » Avis aux Normandes ;-)

 

Ecole des loisirs, coll. « neuf », nov . 2006, 70 pages, prix : 7.50 €

Ma note : 4/5

Crédit photo couverture : © François Breut et l’Ecole des Loisirs éd.

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Lauréats 2008 du Prix des Lecteurs du Livre de Poche

25 Septembre 2008, 09:34am

Publié par Laure

Mais qu'y a-t-il donc dans ce sac gris au papier de soie rouge ??


Les livres lauréats du Prix des Lecteurs du Livre de Poche, cru 2008 !! ce petit sac nous était offert à l'issue de la soirée de remise.
Les grands gagnants sont donc  :
-
Ketil Björnstad pour la société des jeunes pianistes, prix littérature
-
Patrick Bauwen pour L'oeil de Caine, prix polar/thriller

et pour le Prix des Libraires :
Tatiana de Rosnay pour elle s'appelait Sarah.
Tatiana qui est aujourd'hui même à Ajaccio pour recevoir le Prix des Lecteurs de Corse. Une petite Sarah qui n'en finit pas d'émouvoir ses lecteurs, et c'est tant mieux !

Pour ma part, en tant que jurée de la sélection Littérature, mon vote final s'est joué entre Tatiana de Rosnay et Paul Auster. Et j'ai voté pour Tatiana pour le souvenir des émotions vives à la lecture de son roman.

Et sur cette dernière photo, de gauche à droite : la directrice du Livre de Poche, Patrick Bauwen pour l'oeil de Caine, le directeur des éditions Albin Michel, éditeur originel de ce polar, et Christophe-Ono-dit-Biot, maître de la soirée, en tant que responsable des pages Littérature du Point, partenaire du Prix.



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Une vraie boucherie - Bernard Jannin

22 Septembre 2008, 14:20pm

Publié par Laure

Ce roman m’a été présenté dans un contexte professionnel par une libraire dans le cadre d’une sélection de la rentrée littéraire. Un premier roman, un éditeur peu médiatisé et une mise en bouche très alléchante, il ne m’en fallait pas plus pour accroître ma tentation.

Sauf qu’au final, je suis un peu déçue… J’ai préféré la présentation de la libraire au livre lui-même ! Mais ce roman ayant le mérite de l’originalité, à vous de juger !

Richard Croquard est boucher-charcutier à Monsac, petit village perdu du centre de la France. La scène se déroule dans les années 50. Notre bonhomme a une spécialité : les pieds de cochon. Tandis qu’il prépare toutes les viandes et mets servis dans sa boutique, sa femme Mariette tient la caisse et s’occupe de la partie « traiteur » du magasin. Elle a deux passions : le catch, et la littérature, puisqu’elle écrit en secret un roman. Quand soudain, à l’abattoir, l’abatteur principal est retrouvé mort…

On m’avait prévenue : il faut aimer la viande (ce livre pourrait être à lui seul un dictionnaire de tous les termes possibles et imaginables du métier de boucher), il faut s’attendre à du gore et du trash, on ne peut pas dévoiler la fin, etc.

Pourquoi je suis déçue ? Parce que ça part un peu dans tous les sens, chaque chapitre (appelé « morceau » comme la viande) est quasi indépendant, et pas toujours raccroché à ce qui précède, ou d’une façon qui me gêne. L’auteur lance ainsi des pistes qu’il n’exploite pas (je m’attendais à davantage de choses sur le roman de Mariette, le meurtre de l’abatteur, …). Certains chapitres s’étirent un peu trop : la bataille de viande n’en finit pas, quand Croquard commence à faire les marchés et que les concurrents n’apprécient pas, on s’envoie toutes sortes de morceaux à la figure mais le vocabulaire devient lassant. Puis tout à coup, ça devient mystérieux, intrigant, intéressant ? Déroutant. Limite horreur ! Ceci dit folie et originalité sont au rendez-vous…ça sort du lot ! L’ambiance « village » est très bien reproduite. Il manque pour moi une unité, et un allégement du langage… là, c’est à vous faire devenir végétarien !

 

 


Editions Champ Vallon, mai 2008, 156 pages, prix : 14 €

Ma note : 2,5/5

Crédit photo couverture : éd. Champ Vallon

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Choisie - Susan Richards

15 Septembre 2008, 14:32pm

Publié par Laure

Traduit de l’américain par Bernardine Cheviron

 

Choisie est un livre étonnamment apaisant, doux et triste à la fois, mais d’une beauté délicate.


Susan a connu une enfance maltraitée, où après le décès de sa mère à l’âge de 5 ans, elle a été baladée d’accueils en accueils peu aimants. De même son mariage a été un gros échec. A 44 ans, elle s’est donc repliée seule avec 3 chevaux, dans une ferme à la campagne. Mais de ses malheurs ou de ses douleurs il est assez peu fait étalage, ou du moins assez maladroitement. Non, le propre du roman, c’est l’histoire magnifique d’un attachement à l’animal, d’une confiance réciproque entre la femme et un cheval. En effet, le livre s’ouvre ainsi : des chevaux maltraités sont saisis à leur propriétaire et confiés temporairement à la SPA, en attendant d’être placés ou adoptés auprès de personnes attentionnées. Lorsque Susan arrive, le cheval qu’elle souhaite adopter ne veut pas la suivre, mais c’est une autre jument, Lay Me Down, et sa pouliche, qui l’a choisie. Entre l’animal blessé et la femme elle-même malmenée par la vie va naître une belle histoire, de douceur et de confiance, de résilience, pour employer un mot à la mode. Trop triste de par la fin, mais tous les passages parlant des chevaux et de leur comportement sont beaux, justes, touchants. Une belle découverte qui plaira d’autant plus à tous ceux qui aiment les chevaux.

 


Sur le site de l’éditeur 
 

 

 

Editions du Rocher, août 2008, 271 pages, prix : 18 €

Ma note : 3,5/5

Crédit photo couverture : éd. du Rocher / Atelier Didier Thimonier

 

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Mari et femme - Régis de Sa Moreira

10 Septembre 2008, 12:35pm

Publié par Laure




« La première chose qui t'étonne lorsque tu ouvres les yeux c'est le plafond de votre chambre. Ça fait des mois que tu dors dans le salon. Tu ne comprends pas. Tu tournes la tête sur le côté, ta femme n'est pas dans le lit. Mais ses longs cheveux blonds s'étalent sous ta joue. Tu ne comprends pas du tout. Tu montes une main pour te gratter la barbe. Ta barbe a disparu. Tu ne respires plus. Tu descends ta main sous le drap. Tu cherches quelque chose entre tes jambes. Tu ne trouves rien. Tu te redresses d'un coup. Tu te tournes vers l'armoire à glace. Tu cries. Ta femme crie à ta place. »

 

Un homme se réveille un matin … dans le corps de sa femme. De même qu’elle est prisonnière de son corps à lui. C’est quelque peu embarrassant, déstabilisant, étonnant, mais voilà, il va falloir s’y faire. C’est sur ce postulat très original que se construit le roman de Régis de Sa Moreira, jouant sur le cocasse des situations. Ecrit à la deuxième personne, on se perd parfois un peu dans le tourbillon des pronoms où le tu n’est pas toujours celui qu’on croit, mais on se prend quand même très vite au jeu. On sourit, on regarde ce couple qui était sur le point de se séparer d’un œil compatissant, et on s’attendrirait presque de les voir se redécouvrir bien malgré eux. C’est un roman qui réjouit par son originalité, mais auquel il manque un je-ne-sais-quoi d’ambitieux, une pirouette un peu plus folle qui ferait oublier qu’hélas, le soufflé retombe vite, et que ça se conclut banalement une fois qu’on a compris le jeu.


Le site de l'éditeur : www.audiable.com



Au Diable Vauvert, août 2008, 181 pages, prix : 15 €
Ma note : 3/5
Crédit photo couverture : éd. au diable vauvert.

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Je t’ai aimé comme on aime les cons – Maria José Giménez (scénario) et José Miguel Fonollosa (dessins)

6 Septembre 2008, 06:15am

Publié par Laure

Le sous-titre annonce la couleur : une merveilleuse histoire de cœur et de rancœur, rancœur très bien traduite par le titre, un rien aguicheur pour quiconque a vécu une rupture : « Je t’ai aimé comme on aime les cons ».

C’est l’histoire de Miranda, 27 ans, originaire de Valence (Espagne) qui quitte tout pour s’installer avec Pedro, dont elle est tombée amoureuse via une rencontre Internet. Mais très vite sa famille lui manque, Pedro ne semble pas vouloir faire les concessions qu’elle attend (mais elle-même n’en fait guère) et la colocation avec d’autres jeunes gens ne facilite pas leur vie de couple. Elle retourne à la case départ en rentrant vivre chez ses parents, en plein sentiment d’échec et de rage, un rien déprimée et écoeurée, car la dernière question de Pedro aura été : est-ce que je peux garder la télé ? Un scénario qui fonctionne par des retours en arrière sur cette histoire d’amour, histoire qui se révèle être surtout une grosse libération d’amertume. Sans nul doute que cela réconforte de se dire que l’autre était un sacré con.

Petit format (21 x 15 cm), en noir et blanc, c’est une Bd sympa à lire, mais sans rien d’exceptionnel non plus.

 

L’avis de Clarabel 

 

Dargaud, mai 2008, 112 pages, prix : 8,50 €

Ma note : 3/5

Crédit photo couverture : J.M. Fonollosa et éd. Dargaud.

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La maison des temps rompus - Pascale Quiviger

5 Septembre 2008, 06:04am

Publié par Laure

Premier échec pour moi dans ces débuts de lectures de rentrée littéraire. Clarabel a beaucoup aimé, Cuné aussi, partout je lis de belles choses sur ce livre mais je jette l’éponge la 50ème page. La première partie « le dedans du dehors » démarrait pourtant bien : une femme s’installe dans une maison isolée en bord de mer, l’ex propriétaire est partie du jour au lendemain sans donner signe de vie, tout s’est fait très vite. Et puis on ne sait plus très bien dans quelle fantaisie fantastique on se retrouve, peut-être que cette maison existe, peut-être pas. C’est mystérieux, mais là je pense encore que l’intrigue va dénouer ce nœud étrange. P. 42 : « à proprement parler, ma maison n’existe pas ». Hélas la suite part dans une tout autre direction, on ne sait pas qui parle, qui sont ces personnages, où et quand on se situe, bref je ne comprends rien et manque un peu de patience. Et comme la quatrième de couverture me dit que cette maison s'effacera au profit d'autres histoires, réelles ou fantasmées, j’avoue, j’abandonne. J’ai besoin d’une réalité tangible dans les romans, même totalement fantasmée.

Il y a quand même un point que je partage avec les copines : quelle horreur cette couverture ! (pardon au concepteur !)


 

D’autres lectures : Hélène, Clarabel, Cathulu, ...
 

Ed. du Panama, août 2008, 187 pages, prix : 18,50 €

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Mon gras et moi - Gally

4 Septembre 2008, 05:20am

Publié par Laure

Une BD pour les filles qui s’habillent en taille 44 et plus, surtout et +, et qui dépriment en montant sur leur balance. Et pour toutes les filiformes qui rentrent dans du 36, peut-être l’occasion de ne plus nous bassiner parce que leur jean les boudine quand elles ont pris 200 grammes en mangeant un éclair en chocolat, et que Ibiza c’est fini. Avec humour, enfin ! Car bien sûr tout se veut dédramatisé dans cette BD, le 150ème régime, les tablettes de chocolat planquées sous le lit parce que mince, la gourmandise y a que ça de vrai, les habits achetés trop petits dans l’espoir de maigrir, une penderie pleine à craquer de trucs qui ne nous vont plus mais seulement ½ étagère de trucs dans lesquels on rentre, etc. etc.

Drôle, tonique, authentique et revigorant ! Aussi bon qu’une tarte aux fraises ou une charlotte au chocolat, selon vos goûts J

 

PS : et niaise que je suis, je n’ai su qu’après lecture que c’était d’abord un blog

 

Diantre ! éditions, juin 2008, prix : 16 €

Ma note : 4/5

Crédit photo couverture : © Gally et Diantre éd.

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à table ! - Tiffany Tavernier

3 Septembre 2008, 06:01am

Publié par Laure

Voici un roman délicieusement érotique et gourmand, tout autant que noir et dérangeant. Un roman percutant qu’on déguste les sens en alerte et d’une seule bouchée.


Marie est amoureuse d’Eli, mais Eli est marié, et n’a pas l’intention de divorcer. Le classique de la back street qui n’a plus que ses yeux pour pleurer le bel amant rentré dans son foyer. Mais quand Marie s’aperçoit qu’Eli la trompe avec une jeune étudiante, rien ne va plus, elle cafarde et vit comme un zombie, frôlant le licenciement alors qu’elle était une employée de banque particulièrement efficace pour faire rentrer des contrats. Ah monsieur va voir de quel bois elle se chauffe… la vengeance sera longue, hautement gastronomique, juste épicée à l’arsenic… ira-t-elle jusqu’au bout ? Ses recettes sont à se damner, la cuisinière un brin folle, le tout est tendu sur le fil du couteau, mais simplement jubilatoire. Bravo.

 

 

 

Les lectures de Laurence, Cuné, Yspaddaden, Amanda (moins enthousiaste)

 

Seuil, mai 2008, 138 pages, prix : 14,50 €

Ma note : 4,5/5

Crédit photo couverture : © Philippe Pache / Rapho / et éd. du Seuil

Crédit tout court : merci Cuné pour le conseil et pour le prêt !

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