Les jardins d'Hélène

Fais de moi la colère – Vincent Villeminot

18 Novembre 2018, 14:07pm

Publié par Laure

Ismaëlle a seize ans lorsqu’elle perd son père qui ne revient pas de sa journée de travail. Il était pêcheur. Orpheline - sa mère étant morte à sa naissance - elle se voit contrainte de travailler pour survivre. Elle reprend ce dur métier plutôt masculin avec la barque de son père, sous les regards critiques des gens du coin, elle est jeune, belle, désirable.

 

Mais très vite des corps morts vont remonter à la surface du lac Léman, événements mystérieux qui vont perturber la population. C’est à ce moment-là qu’elle va rencontrer Ézéchiel, fils d’un ancien dictateur africain. Elle n’échappe pas au désir de son beau corps d’ébène.

 

 

Le récit avance avec leurs deux voix, dialogues et monologues, l’écriture est belle, parfois poétique, mais l’intrigue déroute. De quelle allégorie Mammon, la Bête mystérieuse qu’il faut tuer, est-elle la représentation ? On peut y voir les violences et les atrocités des guerres et des dictatures, le pouvoir de l’argent et la cupidité des hommes, faut-il absolument vouloir comprendre ? Le roman se lit aisément, grâce à la brièveté des chapitres, à l’aération constante des paragraphes et de la mise en page. On respire dans ce livre. Malgré l’étrangeté de son sujet.

 

 

Très éloigné du type de roman plutôt réaliste et intimiste que je lis habituellement, je ne sais pas si j’ai vraiment aimé ce livre, il m’a toutefois interpellée par sa différence.

 

 

 

Fais de moi la colère est le premier roman de littérature générale de Vincent Villeminot, déjà reconnu depuis une dizaine d’années dans la littérature de jeunesse, pour les ados notamment. Difficile donc de le qualifier de premier roman même si c’est ainsi qu’il fut présenté cet automne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lu dans le cadre de ma participation aux 68 premières fois, lectures partagées des premiers romans de la rentrée littéraire.

 

 

 

 

 

Éditions Les Escales, août 2018, 273 pages, prix : 17,90 €, ISBN : 978-2-36569-340-0

 

 

 

Crédit photo couverture : © Getty images / Erik Witsoe / EyeEm / et éd. Les Escales

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Simon & Louise - Max de Radiguès

17 Novembre 2018, 14:31pm

Publié par Laure

Simon & Louise est l'édition intégrale de deux albums parus précédemment : 520 km, et un été en apnée.


Chacune de des deux parties présente le point de vue d'un personnage : celui de Simon pour la première et de Louise pour la seconde.


Le temps d'un été, c'est le récit classique mais frais et réaliste des premières amours adolescentes, des premières ruptures sur le coup d'un quiproquo, des jeux amoureux et de la complicité entre cousines. Vacances en familles, audace, courage, désirs et envie... pour mieux se retrouver à la rentrée ?

 

 

Sarbacane, mai 2017, 125 pages, prix : 18,50 €, ISBN : 978-2-84865-979-4

 

 

 

Crédit photo couverture :  © Max de Radiguès et éd. Sarbacane.

 

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La lumière est à moi (et autres nouvelles) – Gilles Paris

16 Novembre 2018, 11:57am

Publié par Laure

Après le succès de Courgette (Autobiographie d’une courgette), mais aussi du vertige des falaises, d’au pays des kangourous, et de l’été des lucioles, Gilles Paris est incontestablement l’écrivain de l’enfance. D’une enfance bouleversée mais qui finit toujours par s’ouvrir au jour.

 

Avec ces dix-neuf nouvelles, Gilles Paris reste fidèle à ce thème qui lui est cher, et sait toucher son lecteur par des histoires graves qui n’oublient jamais la rédemption. Qu’ils soient hommes ou femmes, enfants, ados ou adultes racontant leur passé, ces nouvelles mettent en scène des solitudes qui se rencontrent, souvent déclenchées par la mort prématurée d’un parent, la séparation, la maladie.

La mer, le soleil, les volcans, différents pays du monde enveloppent de leur chaleur ces enfants pris au piège du tourbillon des émotions des adultes.

 

Des nouvelles à grappiller de-ci de-là ou à lire d’une traite ou presque, le choix est vaste, j’ai bien sûr quelques préférences pour quelques-unes d’entre elles, comme ces deux premières nouvelles qui se répondent, avec les points de vue différents de deux des protagonistes ; l’histoire d’une petite dernière, violente et provocatrice qui cache un drame des familles, la force et le pouvoir d’évocation d’Enfants de cœur, et la lumière apaisante et heureuse de la toute dernière qui donne son titre au recueil : la lumière est à moi.

 

 

L’occasion peut-être aussi (ce fut le cas pour moi) de découvrir la collection « haute enfance » chez Gallimard, riche de grands auteurs.

 

 

Aujourd’hui on dirait souvent résilience, mais Lior, la lumière est à moi en hébreu, c’est aussi cet éclat de lumière dans la douceur parfois amère de la vie.

 

 

p. 182 : « J’ai deux fois cinq ans. A mon âge on ne sait pas trop ce que l’amour veut dire. Parfois je ne comprends rien. Les adultes me fatiguent. »

 

 

 

 

Gallimard, coll. Haute enfance, octobre 2018, 197 pages, prix : 19 €, ISBN : 978-2-07-279795-8

Crédit photo couverture : © Didier Gaillard-Hohlweg et éd. Gallimard.

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Pêche – Emma Glass

15 Novembre 2018, 08:39am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais par Claro

 

Ce premier roman d’Emma Glass est bref (125 pages tout juste) mais stupéfiant de maîtrise, d’originalité dans l’écriture et le rythme. Sans doute faut-il souligner ici tout particulièrement le travail du traducteur (et Claro semble ici une évidence), tant cela n’a pas dû être facile d’avoir un tel rendu, rythmé, mélodieux, poétique parfois. Très réussi en tout cas.

 

La narratrice a subi un viol (du moins semble-t-il), ne s’en ouvre pas à ses parents (plus occupés à s’aimer bruyamment et à s’occuper du bébé), mais va devoir affronter de nouveaux démons et vivre avec.

L’histoire, extrêmement imagée, peut dérouter parfois. Mais l’ensemble est si bien tenu, poussé jusqu‘au bout de la métaphore, basculant dans un fantastique étonnant, qu’on ne peut qu’admirer le talent de l’autrice.

 

 

Tout est travaillé, les titres de chapitre, les prénoms des personnages, jusqu’à l’image de couverture.

 

 

 

Dans les remerciements, l’autrice salue « l’influence et l’intelligence supérieure de Gertrude Stein, James Joyce, Dylan Thomas, Kate Bush et Justin Vernon. La beauté de vos mots m’étourdit ».

Ceux d’Emma Glass aussi.

 

 

A lire pour sortir des sentiers battus.

 

 

 

Flammarion, août 2018, 125 pages, prix : 14 €, ISBN : 978-2-0814-4313-6

 

 

 

Crédit photo couverture : © Geoff McFetridge, « Put on » (2008) et éd. Flammarion

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Didier, la 5e roue du tracteur – Ravard et Rabaté

14 Novembre 2018, 07:30am

Publié par Laure

(Scénario de Pascal Rabaté, dessin de François Ravard)

 

 

La première fois que j’ai vu cette couverture en librairie, j’ai hésité, j’ai pensé à un truc lourdingue et pas subtil pour deux sous. Et puis mince, c’est Rabaté au scénario quand même ! Alors j’ai craqué, et j’ai bien fait.

 

Un vrai coup de cœur, où j’ai ri franchement toute seule à maintes reprises.

 

Pas seulement parce que ces champs, ces vaches et ces éoliennes, c’est chez moi, je les vois tous les matins quand j’ouvre les volets. [Bien sûr, c’est juste une représentation réaliste de la campagne aujourd’hui, je ne pense pas que François Ravard soit venu dessiner la Sarthe tout particulièrement. Mais ces éoliennes, ces concours de labour et autres fêtes agricoles, c’est troublant quand même wink )

 

Didier, 45 ans, est un célibataire endurci qui n’a jamais connu le véritable amour. Et ça lui manque. Alors quand il a un p’tit souci de santé et qu’il imagine déjà le pire, il va se confier au docteur. Qui lui prescrit un anti-hémorroïdes et lui inscrit l’adresse du site Meetic sur un post-it.

 

Didier vit avec sa sœur Soazic, qui participe plus que nécessaire aux tâches de la ferme (il faut bien compenser le penchant de Didier pour la bouteille), et Régis, un collègue qui a fait faillite et dont la propriété, les bêtes et le matériel ont été vendus aux enchères.

 

L’ensemble est fin, hyper réaliste, sensible, drôle, touchant.

 

Certaines scènes sont cocasses (notamment la coquinette rencontrée sur Meetic), mais la tendresse de ceux qui l’aiment n’est jamais loin. Et il est beau de voir comme les choses sont simples pour Soazic et Régis.

 

Un régal de bonne humeur qui fait exploser les coups de mou et qui ne pourra pas ne pas vous faire penser à l’amour est dans le pré ! Je ne sais s’il y est, mais l’humour lui, y est bien !

 

 

 

Futuropolis, septembre 2018, 79 pages, prix : 17 €, ISBN : 978-2-7548-2384-5

 

 

 

Crédit photo couverture : © François Ravard et éd. Futuropolis.

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Méphisto – Bernard Villiot et Antoine Guilloppé (ill.)

13 Novembre 2018, 16:35pm

Publié par Laure

Quel bel album qui allie à merveille texte rimé et illustrations !

 

Méphisto est un chat noir rejeté de tous, car il porte malheur du fait de son pelage. Las, il quitte la ville pour vivre en paix dans la nature « le temps d’un été, le temps d’un automne ». L’hiver venu, il regagne la ville pour trouver de la nourriture et redoute l’accueil qui lui sera fait. Mais les maisons étant envahies de rats et de souris depuis son départ, il sera à nouveau le bienvenu….

 

Le texte en vers et souvent rimé est magnifique, tout comme les dessins en noir sur blanc d’Antoine Guilloppé. On y lira au choix une belle histoire sur un chat mal aimé, ou une fable sur la différence, le racisme, le rejet de la différence, mais en tous les cas, amateurs de chats ou non, ne boudez pas votre plaisir !

 

 

 

Extrait : (1ère page, site de l’éditeur) :

 

« Fut un temps, je ne sortais que la nuit,
À l’heure où les parents couchent leurs petits.
On m’évitait pour conjurer le mauvais sort.
Je portais, paraît-il, la poisse, la guigne et je ne sais quoi encore.
Personne ne voulait croiser mon chemin,
Car sous ma robe se cachait, disait-on, le diable, le Malin.
J’étais un chat maudit, un maudit chat tout noir,
Noir comme la nuit, noir comme la suie, noir comme l’ennui.
Alors on m’affubla du triste nom de Méphisto. »

 

 

 

Gautier-Languereau, septembre 2018, [32 pages], prix : 13 €, ISBN : 978-2-01-702497-2

 

 

 

Crédit photo couverture : © Antoine Guilloppé et éd. Gautier-Languereau

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Timoto tomes 5 et 6 – Rémi Courgeon

12 Novembre 2018, 15:51pm

Publié par Laure

Timoto y arrive presque tout seul : Ah ce petit Timoto tigre ressemble bien à un enfant quand il s’agit de faire ses lacets tout seul pour sortir !

Mais toutes ces ficelles, c’est bien compliqué, même quand on a un grand-père qui vous a offert sa collection de nœuds marins. Timoto change ses plans et invite son petit voisin préféré : le lapin Jules. Et je vous laisse la surprise de qui noue quoi à qui !

 

Toujours aussi drôle et facétieux ce petit Timoto, pas de doute, je reste fan de la série !

 

Timoto a un meilleur copain : Un jour de pluie et d’ennui, Timoto accueille dans sa chambre un escargot qui frappait à son carreau.

Comme celui-ci ne parle pas bien fort, Timoto n’entend pas sa voix et décide de l’appeler Norbert (comme son grand-père) et va inventer mille jeux avec lui, qui prennent souvent pour modèle ce fameux Papino. Et pour le goûter, il faut manger hein Norbert, c’est plein d’oligroéléphants ! (Oui le correcteur d'orthographe n’est pas content, mais il ne connait pas Timoto !)

 

 

C’est doux, drôle, attachant !  (sans oublier la parfaite répartition texte / image sur la double page)

 

 

(Dès 3 ans)

 

 

Ed. Nathan, septembre 2018, 32 pages chaque, prix : 6,95 € chaque

 

 

 

Crédit photo couverture : © Rémi Courgeon et éd. Nathan

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Splat et le bébé surprise ! - Rob Scotton

10 Novembre 2018, 15:11pm

Publié par Laure

Ah le retour de Splat en grand format ! Vous connaissez ma préférence pour les grands albums de Splat car ce sont les seuls écrits par Rob Scotton, les petits formats sont repris sous licence par d’autres auteurs (« d’après les personnages de Rob Scotton » et leurs noms sont cités en tout petit en page intérieure que seuls les bibliothécaires verront en cataloguant !) et je trouve ces petits formats bien plus faiblards au niveau des histoires.

 

Ici c’est donc une nouvelle et belle aventure : la maman de Splat lui annonce l’arrivée prochaine d’un bébé. Tout excité, Splat est ravi de lui préparer sa chambre, de lui donner d’anciens jouets à lui…. Mais quand arrive le nouveau bébé, Splat est tout déconfit : c’est quoi ce bébé crocodile qui va les manger tout crus ?

 

Malgré la différence et la déception, Splat va jouer le grand frère modèle pour jouer avec le bébé, lui lire des histoires le soir, et même changer ses couches nauséabondes. Alors forcément quand ce petit nouveau qui n’était qu’en garde s’en va, Splat est tout triste… Il aimait bien ce rôle de grand frère… mais qui sait, peut-être un jour à nouveau…

 

 

J’ai beaucoup aimé le quiproquo qui crée la surprise et le sel de l’histoire, la chute toute mignonne, et le rôle de Splat qui malgré l’arrivée d’un petit frère qui ne correspond pas à l’attente qu’il s’en faisait, va l’aimer quand même. De là à choisir cet album quand on a un enfant à préparer à l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur 😉

 

Mais même sans cela, c’est un album très sympa qui plaira aux petits fans de Splat !

 

 

 

Ed. Nathan, octobre 2018, 32 pages, 26 x 26 cm, prix : 13,95 €, ISBN : 978-2-09-258070-7

 

 

 

Crédit photo couverture : © Rob Scotton et éd. Nathan

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La somme de nos folies - Shih-Li Kow - #MRL18#Rakuten

9 Novembre 2018, 11:16am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Malaisie) par Frédéric Grellier

 

C’est la première fois que je participe aux matchs de la rentrée littéraire de Rakuten (anciennement Priceminister) et j’ai reçu ce roman, séduite et attire par la critique de Leiloona

 

« A Lubok-Sayong, l’eau est un vrai problème. Simplement parce qu’il y en a trop ». Ainsi commence ce premier roman singulier, aux accents aussi pittoresques que rocambolesques.

 

Tantôt par la voix d’Auyong, vieil homme retraité d’une conserverie de litchis, tantôt par celle de Mary Anne, orpheline adoptée par Beevi, personnage central du roman, c’est la vie de cette petite communauté qui nous est narrée, à mi-chemin entre légendes et réalité quotidienne.

 

Ça commence fort, avec la libération d’un poisson dépressif, l’adoption de Mary Anne dont les nouveaux parents meurent sur la route le jour même de son départ avec eux, ça continue toujours joyeusement – malgré les apparences – avec le décès d’un américain tué par un poisson mystérieux sur le lac alors que le couple était en résidence à la chambre d’hôtes de Beevi…

 

La somme de nos folies est un roman foisonnant, coloré, multiculturel, mêlant les origines malaises, indiennes et chinoises, aux personnages romanesques uniques, drôles, truculents. Beevi est une conteuse hors pair pour séduire et embrouiller les clients de son gite, on ne sait jamais si elle dit vrai. Les personnages secondaires ont une densité forte également, et sont tout autant attachants.

 

Des passages plus graves aussi disent beaucoup d’un mode de vie, de choix entre modernité et traditions.

 

 

 

J’ai beaucoup aimé ce premier roman, qui vient d’ailleurs de recevoir le prix de Premier roman étranger 2018.

 

 

 

Extrait p. 114 : « De temps en temps, je préfère m’interrompre pour vous décrire les gens avant que vous n’ayez une fausse image en tête. Peut-être imaginez-vous Mami Beevi comme une petite bonne femme enjouée, qui trottine avec son mouchoir coincé sous une bretelle de soutien-gorge, mais en fait elle a très mauvais caractère et pas sa langue dans sa poche, elle est sèche come une trique, et tous les matins elle se met du khôl aux yeux, genre peinture de guerre. Mami peut être follement amusante quand elle est de bonne humeur, malheureusement ça n’arrive pas souvent. »

 

p. 157 : « Mami était une conteuse hors pair. Elle avait le sens de l’épopée et n’oubliait aucun détail mais elle ne se mettait jamais en scène, comme moi en ces lignes.

 

 

 

Un grand merci à l’équipe de Rakuten France et à ma marraine Leiloona / Bricabook pour cette découverte d’une littérature malaise peu connue et pourtant délicieuse !

 

 

 

 

Ed. Zulma, août 2018, 366 pages, prix : 21,50 €, ISBN : 978-2-84304-830-2

 

 

 

Crédit photo couverture : © David Pearson et éd. Zulma

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Le livre-échange - Mariannig Le Béchec, Dominique Boullier et Maxime Crépel

5 Novembre 2018, 14:44pm

Publié par Laure

Le livre-échange : Vies du livre & pratiques des lecteurs

 

Un indispensable qui aborde de manière fouillée tout ce qui a trait aux échanges sur le livre : la prescription, qu’elle relève de la conversation ou de la mise en avant pour focaliser l’attention sur tel ouvrage, et tout ce qui se passe après la lecture d’un livre : la revente, le don, etc. et la parole orale ou écrite qui en prolonge le partage.

 

Chaque partie est vue sous le prisme de l’édition traditionnelle mais également sous celui du numérique, qu’il s’agisse de l’édition, de la lecture ou de la critique (blogs, booktube, …)

 

Enfin un ouvrage qui place les blogs à leur juste place (du ressenti, rien que du ressenti, qui relève de l’affectif et de l’intime, contrairement à la critique professionnelle qui relève de l’étude du langage), mais qui malgré toute sa rigueur dans la démarche se veut nécessairement déjà daté : les enquêtes remontent au début des années 2010, et la blogosphère évolue bien vite…

 

Un ouvrage intéressant et complet !

 

 

(trouvé par hasard en médiathèque !)

 

 

Page 164 : « Les blogueurs littéraires sont des lecteurs réguliers, mais souvent sur des genres spécifiques (littérature étrangère, science-fiction, polar, jeunesse, etc.). La conversation-livre peut et même doit s’appuyer sur une expérience de lecture singulière et intime, c’est ce qui fait sa valeur. Sur les blogs, on ramène du « hors-livre » (son expérience de vie) dans le livre, c’est obligatoire. […] Il existe une interconnaissance dans la blogosphère littéraire francophone. Des liens d’amitié se tissent entre blogueurs littéraires actifs et, de manière plus occasionnelle, des rencontres en face à face sont organisées. La conversation entre les blogueurs se fait sur un registre de conversation libre et intime. »

 

 

Page 167 : « La professionnalisation des booktubeurs et booktubeuses se traduit alors par une volonté d’acquérir des revenus dépendants d’une notoriété calculée en nombre de vues et nombre d’abonnés. Si les maisons d’édition françaises soulignent le peu d’intérêt sur les ventes [c'est moi qui souligne], même si elles leur adressent des ouvrages, les éditeurs et les libraires d’Outre-Atlantique payent les booktubeurs, qui semblent avoir un impact sur les ventes et s’apparentent donc au schéma des leaders d’opinion, tant recherchés en marketing. »

 

 

 

 

C&F éditions, coll. Culture numérique, mars 2018, 284 pages, prix : 22 €, ISBN : 978-2-915825-76-3

 

 

 

Crédit photo couverture : © détails de l’herbier lombard (c.1440) de la bibliothèque de Nicholas Joseph Foucault (1643-1721) conservé au British Museum (Sloane collection, 4016) dont les numérisations sont mises à disposition sans restriction (public domain) / et C&F éditions.

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