Les jardins d'Hélène

Chats - Textes & Poèmes

17 Janvier 2008, 13:31pm

Publié par Laure

Emprunté par hasard sur le rayonnage d’une bibliothèque où je faisais du classement (les lecteurs passés, c’est toujours le souk ;-)), j’ai feuilleté ce livre sur les chats. Embarqué à la maison, il a aussitôt fait le bonheur de Mosquito, qui se fait un plaisir de vous le présenter :

couv chats

Très belles photos en noir et blanc, citations, extraits de romans, récits ou poèmes de grands auteurs, ce recueil nous rappelle avec malice combien le chat est un animal indépendant, qui n’en fait qu’à sa tête, qui vous nargue et qui sera toujours le maître à la maison. Si vous ne voulez pas tourner en bourrique, sachez que le chat a toujours le dernier mot, et ce, avec un flegme incomparable.

undefined


chats_mosquito
 
Les chats bâillent parce qu’ils se rendent compte qu’il n’y a rien à faire ». Jack Kerouac.


undefined
 
Flammarion, mai 2000, ISBN 2-0801-2810-8
Ma note : 4,5/5

Voir les commentaires

Les baisers des autres - Carine Tardieu

15 Janvier 2008, 14:13pm

Publié par Laure

baisers-des-autres-copie-1.jpgA l’origine, les baisers des autres est un court métrage, écrit et réalisé par Carine Tardieu. Un projet né 3 mois après le décès de sa mère, qui est devenu une aventure formidable, et un film de 13 minutes 30, avec Noémie Develay dans le rôle de Sandra, Didier Agostini dans le rôle de son père, et Isabel Otero dans le rôle de sa mère. Romane Bohringer assure la voix off de Sandra. Le film remporte de nombreux prix.

En 2003, Carine Tardieu est contactée par la directrice d’Actes Sud Junior pour tirer de ce court métrage une novellisation de 90 pages. Et voilà l’ouvrage. Plus ample, plus dense.
 

Sandra, donc, est une collégienne de 15 ans. Les baisers des autres la dégoûtent, peut-être parce qu’elle les envie aussi. Mal dans sa peau, elle souffre de son surpoids, de sa boulimie, de n’être pas jolie (enfin, de se croire pas jolie), elle est toujours effacée devant les autres, même si intérieurement elle revendique son droit de ne pas être et penser comme tout le monde.

Un père assez distant hormis un baiser rituel matin et soir, une mère dépressive, un frère qui ne lui sert pas vraiment de confident, bref, Sandra a une adolescence timide et douloureuse.

Bien écrit, on se prend vite dans l’histoire de Sandra, mais voilà, on nous fait un peu la totale :  ado isolée, sans amis, trop grosse, boulimique, une mère dépressive, puis un cancer, puis un décès : la barque n’est-elle pas un peu chargée sur seulement 90 pages ? 

Le scénario en ligne  

Actes Sud Junior, coll. Ados, ciné roman : Livre + DVD, avril 2003 (rééd. 2006), 101 pages, prix : 8 €

Ma note : 3,5/5

Crédit photo couverture : éd. Actes Sud et Amazon.fr

Voir les commentaires

Des bienfaits du jeu...

12 Janvier 2008, 18:41pm

Publié par Laure

Toujours penser à regarder où l'on met les pieds dans cette maison. 
Dam'zelle Caramel rapporte parfois ses trophées, et joue de longues minutes avec. Surtout, ne pas oublier de féliciter la bête, sinon elle vous rapporte son jouet cinquante fois dans les jambes. Et hop, triple salto pour la souris. Et zou, je la change de place pour pas que tu me la piques. Et quand j'estime que le jeu a assez duré, je croque le tout. 

caramel joue

Après, le ventre plein, je m'endors sagement dans le panier à linge, comme ça ma maîtresse est dispensée de repasser les draps. Si c'est pas une belle vie, ça ?

caramel dort 

Voir les commentaires

La fille du papillon - Anne Mulpas

11 Janvier 2008, 10:34am

Publié par Laure

fille-du-papillon.jpgVoici un roman qui plaira à toutes les adolescentes de plus de 13-14 ans, qu’elles soient amoureuses… ou pas !

Solveig, 16 ans, vit seule avec son père depuis la mort de sa mère. Elle n’a jamais compris l’intérêt de tenir un journal intime, cette mièvrerie sirupeuse pour fillettes qui pleurnichent dans leur « cher journal », jusqu’à ce que… Solveig rencontre « Le Monde », charmant jeune homme qui rend visite régulièrement à son grand-père juste en face de chez elle.

Commence alors le « cher écran » *, car oui, Solveig vit avec son époque, elle tapote directement sur son clavier d’ordinateur. Et puis Solveig est une adolescente comme les autres, et les relations avec sa meilleure amie Manon, dite la Ni, ne sont pas toujours du goût de leurs parents, surtout quand elles sèchent les cours ou rentrent ivres mortes. De même Solveig n’est pas près d’accepter qu’une des nombreuses conquêtes de son père (d’où « la fille du papillon ») vienne remplacer sa mère. D’ailleurs, cette place N’EST PAS remplaçable.

Et que c’est compliqué la distance quand on habite Reims et que votre amoureux habite Châlons, que c’est pénible quand votre père vous prive de sortie alors que vous ne rêvez que d’une chose : un baiser du « Monde »…  Et la première fois ? C’est tout aussi tentant qu’effrayant, non ?

Un joli roman vif et frais, romantique et réaliste, sentimental et violent, un vrai joli reflet de l’adolescence amoureuse d’aujourd’hui. A lire sans hésiter !

* Solveig ne dit jamais « cher écran » mais je fais volontairement des allusions aux ouvrages de Philippe Lejeune

Lu aussi par Elfe.

 

Ed. Sarbacane, coll. Exprim’, sept. 2006, 217 pages, prix : 9 €

Ma note : 4/5

Crédit photo couverture : ©Image source Limited, éd. sarbacane et Amazon.fr

Voir les commentaires

Promis, juré, voté !

7 Janvier 2008, 18:51pm

Publié par Laure

2008 serait-elle l'année de la chance ? Pour ceux qui me suivent depuis un bail, vous savez que j'ai été retenue pour faire partie du jury du Grand Prix des Lectrices de Elle 2008, une aventure d'un an, qui a commencé à l'été 2007, et qui s'achèvera en juin 2008 pour le final. Chaque mois, je reçois 3 livres, un roman, un polar, un document. Chaque mois je lis je note je commente j'emaile et je me débats avec les délais.
Ceux qui me sont proches savent aussi que ce n'est pas si facile que cela. Bien sûr des livres dans sa boîte aux lettres, c'est un plaisir. Mais des livres imposés sont aussi une contrainte. Pas toujours envie de lire tel truc à tel moment. Pas toujours le temps, un coup de feu au bureau, une vie perso remplie, ou envie de frais avec des livres choisis dans les piles des copines, ou sur les étagères de la bib. 

Alors quand aujourd'hui j'ai reçu le mail du Livre de Poche qui m'annonce que je suis retenue pour le Prix des Lecteurs 2008 Littérature (il y avait aussi l'option polar, mais déçue par les polars Elle que je lis, je ne l'ai pas choisie), j'ai d'abord sauté de joie, avant d'angoisser un peu plus. 3 livres par mois, à partir du mois prochain. Cumulés à ceux du Prix Elle, cela va me faire 6 livres imposés par mois. Et si je n'y arrivais pas ? 
Comme dit fiston, si t'as été sélectionnée, t'as bien dû "candidater", alors râle pas !

Mon e
mployeur m'accorderait-il un congé exceptionnel ? Please .... !

Allez les filles, inscrivez-vous en 2009, je ne serai plus dans les rangs !
 

 

Voir les commentaires

Rêve d'amour - Laurence Tardieu

6 Janvier 2008, 20:49pm

Publié par Laure

undefinedAlice, 30 ans, cherche à retrouver le souvenir de sa mère, morte alors qu’elle avait 5 ans, et dont elle n’a plus qu’une image floue de vêtement bleu, dont elle ne sait d’ailleurs si elle est rêve ou réalité. Alors que son père meurt et qu’elle ne lui a pas encore dit combien elle l’aime, dans un dernier souffle, il lui confie que sa mère a aimé un autre homme, un peintre, Emmanuel Bisani. Elle le retrouve rapidement pour qu’il lui parle de sa mère, car elle n’a même pas une photo. Qu’est-ce qui a pu pousser son père à tout détruire, souvenirs, tableaux et photos… ?
L’histoire est aussi simple que cela, mais l’écriture ô combien magnifique. C’est un texte qu’on lit lentement, pour en apprécier chaque mot, chaque souffle, un livre d’une beauté rare et délicate. Il en ressort une douceur, une fragilité, autant qu’une force intérieure, un élan vital qui pousse à savoir, à chercher, pour s’apaiser, enfin. Car c’est de cela dont il est question aussi : l’apaisement. Sortir du vide pour vivre enfin, aimer, mais pour se faire il faut passer par toutes ces questions obsédantes qui scandent la quête de l’histoire maternelle. Un très très beau livre, intime, sobre et élégant. Et de très belles réflexions sur l’écriture, le souvenir et l’amour. Quand vous l’aurez achevé, vous n’aurez plus alors que l’envie d’aller écouter les Rêves d’amour de Listz, pour rester encore un peu avec Alice, Blandine et Emmanuel.
 
p. 22 : « (…) mon père meurt et l’été flamboie, mon père bientôt ne sera plus là et je me demande soudain ce que je sais de lui, quelles certitudes, nous nous sommes tant aimés et jamais rien dit, la douleur passait tant entre nous, la douleur de l’absente, la douleur de la femme perdue, la douleur de la mère disparue. »
 
p. 60 : « «Est-ce une folie d’être venue ? Cet homme a-t-il vraiment aimé ma mère ? L’a-t-il aimée comme je rêve que ma mère ait été aimée ? »
 
p. 134 : « J’ai écrit longtemps. Je crois que je vais bientôt finir le livre. L’histoire que je raconte n’est pas la mienne, mais il s’agit pourtant de moi : celle qui court dans le livre ressemble à celle qui court dans la vie. C’est la même quête, ce sont les mêmes questions, qui restent sans réponse, obsédantes, ouvertes, nécessaires. Ecrire, c’est s’approcher au plus près de certaines brûlures. J’ai su que le livre parvenait à son terme, parce que je me suis retrouvée. »
 
p.156 : Les livres ne se finissent pas : le mouvement qui les a fait naître, qui les a fait battre, ne s’achève pas. Les vies non plus.
J’ai écrit la dernière page cette nuit. Je ne sais pas à quoi ressemble le livre, d’autres le sauront pour moi. Il me semble avoir accompli quelque chose. J’en suis heureuse. » 
 
Stock, janvier 2008, 158 pages, prix : 15,50 €
Ma note : 5/5
Crédit photo couverture : éd. Stock et Amazon.fr

 

rentr--e-janvier-2008.png

 

Voir les commentaires

La bâtarde d'Istanbul - Elif Shafak

4 Janvier 2008, 10:34am

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Turquie) par Aline Azoulay


batarde-istanbul.jpgJe ne sais par où commencer tant ce livre est riche et savoureux, retors et malicieux.

Le début donne le ton, Zeliha Kazanci se rend chez son gynécologue, à Istanbul, pour avorter. Mais parce qu’Allah se manifeste curieusement à elle, elle renonce, et donnera naissance à la petite Asya, dont on ignore tout du père, celle qui sera donc « la bâtarde d’Istanbul ». Curieuse famille que ces Kazanci, où les sœurs sont toutes un peu foldingues et les hommes meurent prématurément : aucun ne dépasse les 41 ans. Mustafa, seul garçon de la famille, part aux Etats-Unis.

En parallèle, une famille arménienne - américaine : Rose, américaine du Kentucky,  divorce de Barsam, arménien survivant du conflit turco-arménien de 1915. Elle emporte avec elle leur fille, Armanoush, et se remarie avec un Turc, Mustafa Kazanci. Voilà qui dans la communauté arménienne passe très mal !

Jeune étudiante, Armanoush Tchakhmakhchian va enquêter sur son passé, revenir en Turquie pour revoir la maison de sa grand-mère, et elle se fait héberger dans la famille de son beau-père, les Kazanci. C’est donc là qu’elle fait la connaissance d’Asya, notre jeune et belle bâtarde d’Istanbul.

Vous suivez ? Les deux jeunes femmes vont s’apprécier, la famille Kazanci va l’enchanter tout autant que l’adorer et elles vont toutes deux découvrir un passé… aux lourds secrets.

L’intrigue est complexe (disons, foisonnante), les personnages nombreux et savoureux, attachants, colorés, drôles, fantasques, il y a un je-ne-sais-quoi dans l’écriture qui fait de ce roman une friandise sucrée qu’on savoure longtemps, et qu’on quitte presque à regrets.

J’ai aimé les titres de chapitres, qui portent tous le nom d’une épice ou d’une gourmandise : cannelle, pois chiches, sucre, noisettes grillées, vanille, etc. jusqu’au cyanure de potassium final. Tous ces éléments prennent bien sûr un sens dans le récit, qui ajoute au ton déjà bien enjoué de l’histoire.

Bref, une très belle découverte !

 

Extraits :

Armanoush  ne peut s’empêcher de dépenser compulsivement un mois d’économies en achats de livres :

p. 97 : « Armanoush Tchakhmakhchian regarda le caissier de la librairie empiler dans son sac à dos, pendant qu’ils attendaient l’acceptation de son paiement par carte de crédit, les douze romans qu’elle venait d’acheter. Quand il lui donna le reçu, elle le signa en évitant de regarder le montant total de ses achats. Elle avait encore dépensé un mois d’économies en livres ! C’était une véritable papivore ; un trait de caractère qui ne lui valait rien de bon, puisqu’il était sans intérêt pour les garçons et qu’il contrariait sa mère qui espérait la voir mariée à un homme fortuné. »

 

p. 101 : « Tu sais, le mot FIN n’apparaît jamais quand tu termines un livre. Ce n’est pas comme au cinéma. Quand je referme un roman, je n’ai pas l’impression d’avoir terminé quoi que ce soit, si bien que j’ai  besoin d’en ouvrir un autre (…) »

 

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de Elle 2008, dans la catégorie romans.

 

Phébus, août 2007, 319 pages, prix : 20 €

Ma note : 16/20

Crédit photo couverture : éd. Phébus et Amazon.fr, photo de Richard Hamilton Smith, la mosquée bleue : reflets des minarets, Istanbul (détail).

Voir les commentaires

Tu seras la risée du monde - Jean-Paul Nozière

3 Janvier 2008, 15:45pm

Publié par Laure

risee-du-monde.jpgJ’avais lu il y a quelque temps Mais qu’est-ce qu’on va bien faire de toi ? de Jean-Paul Nozière, sans savoir qu’il y avait un volume précédent : Tu seras la risée du monde. Même personnage donc, Camille, dit Fanfan, qui préfère de loin son surnom à son prénom qui fait fille, et son gros gros souci : l’énurésie. Car Fanfan fait encore pipi au lit à 12 ans, sans qu’il y ait de raison particulière. Dans ce premier volume on suit donc notre Fanfan de 6 à 12 ans, qui emménage à la campagne avec ses parents instituteurs et son grand frère Gus. A cause de son « problème », il retardera son entrée au collège, et se croit anormal. De 9 à 12 ans, c’est aussi l’âge des questions sur les choses de la vie, et la campagne est un terrain d’observation idéal qui ne plaît pas toujours à ses parents, qui surveillent de près son vocabulaire et ses fréquentations. 
Drôle et naïf, grave et tendre à la fois, c’est un roman « confessions » sympathique, mais j’ai préféré sa suite, lorsque l’on retrouve Fanfan au collège et qu’on le suit de 12 à 15 ans, car cette première partie (6-12 ans) me semble un peu trop accentuer le souci du « pipi au lit » sans vraiment lui apporter de solution, répétitif, comme une obsession qui peut obnubiler le personnage, on l’imagine bien d’ailleurs, mais qui occulte un peu trop le reste.

 

Ed. de la Martinière Jeunesse, coll. Confessions, mars 2004, 203 pages, prix : 8,50 €

Ma note : 3/5

Crédit photo couverture : éd. de la Martinière et Amazon.fr

Voir les commentaires

<< < 1 2