Les jardins d'Hélène

Nous sommes tous des patients - Martin Winckler

31 Juillet 2009, 09:01am

Publié par Laure

Pris au hasard d’un rayon parce que tiens, ça fait longtemps que j’ai rien lu de lui, et parce que j’aime sa vision humaniste de la médecine et de la relation patient-médecin, je n’ai pas été déçue par ma lecture.
Certes, pour qui a l’habitude de lire Martin Winckler (romans ou essais), il n’y a pas de grande nouveauté dans ce livre, transcription (parfois très orale) d’entretiens avec Catherine Nabokov. La France est dans un système pyramidal et élitiste, qui fourvoie ainsi le statut de médecin,  c’est donc toute la formation qui est à repenser. On fait médecine pour la spécialité la plus pointue donc la mieux valorisante et la mieux payée ou pour aider la vie des gens malades ? De même sur la formation continue, la toute-puissance des laboratoires pharmaceutiques de mèche avec l’Etat, etc. Beaucoup d’anecdotes aussi, qui illustrent le propos, soit de ses vacations en consultation de contraception, soit du temps où il était généraliste en milieu rural.
Même si cela semble devenu aujourd’hui un fonds de commerce (il vit bien de sa plume), j’aime toujours autant son point de vue sur le sujet. Le patient n’est pas en face d’un Dieu tout-puissant, c’est un échange entre deux êtres humains qui permet le meilleur traitement quand le médecin sait être à l’écoute. Tout n’est pas pain béni non plus dans les idées de Winckler, et je ne suis pas certaine que les modèles anglo-saxons ou nordiques soient si parfaits que cela non plus, mais j’aime l’idée plus large d’aller voir ce qui se passe ailleurs, et de tenter de faire bouger les choses.

Ce livre est également sorti en poche en 2005. 

L’avis de Cuné, qui était très remontée ce jour-là ! (je ne fais pas exprès de la citer, partout où je passe elle a déjà tout lu et pour le coup, je n'ai trouvé que son avis !)

 

Actualité de l’auteur : le chœur des femmes, sortie prévue le 27 août 2009 chez P.O.L.

 

Editions Stock, coll. Documents, mars 2003, 219 pages, prix : 17 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : éd. Stock.

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La France vue du sol – Pascal Fioretto, Vincent Haudiquet et Bruno Léandri

30 Juillet 2009, 15:25pm

Publié par Laure

Si vous voulez être sûrs de piquer un fou rire quelle que soit la page, ouvrez n’importe où cet atlas non autorisé intitulé la France vue du sol. Trois joyeux compères ayant l’habitude d’œuvrer dans le pastiche vous ont concocté un vrai guide de notre beau pays, avec ses 100 départements et ses 26 régions (oui n’oubliez pas les DOM quoi !), ses spécialités locales, ses cartes géographiques légendées, ses photos couleurs des grands sites à voir, parfois un petit encart historique, et toujours de très brèves données statistiques, faut bien se culturer un peu.

Classés par région puis par département à l’intérieur de chaque région (oui faut réviser un peu votre alphabet et vos plaques minéralogiques pour vous y retrouver, z’inquiétez pas y a un joli index à la fin), chaque département français a donc sa double page en couleur, avec ses infos aussi sérieuses que loufoques. Et c’est bien évidemment le grand n’importe quoi mêlé au tout à fait exact qui va vous faire marrer comme des tordus.

Allez, je prends un département au hasard, pas le mien :

Sur la carte géographique qui le représente, il y a un authentique trou normand à découper. A Vire, l’apparition d’andouilles. A Lisieux, l’apparition de la Sainte Vierge. A Deauville, l’apparition de Brad Pitt. Ah, à Deauville on peut trouver aussi un stock de planches de rechange. Quelque part du côté de Pont l’Evêque, en plus de l’apparition d’une pâte molle à croûte lavée, le début de l’embouteillage pour la Porte de Saint-Cloud. Etc., etc.

Quelques infos sérieuses quand même : superficie = 5548 km², dont 2 km² en planches.

Le climat : « Prends ton parapluie, car il peut faire soleil chez ton voisin, et pleuvoir dans ton jardin ». « En vacances au VVF à Condé-sur-Noireau, le temps pourra sembler long et pluvieux. En revanche, à l’abri d’un vieux ciré jaune, il peut sembler presque sec ». Etc. Etc.

Spécialités locales : « le Calvados a longtemps souffert d’une réputation de boisson pour ripailles de notaires (pris au milieu du banquet, le calvados dissout l’albumine, débouche le foie et perfore l’estomac tout en procurant une sensation d’appétit.) Le bench drinking (ou « biture express ») qui fait fureur actuellement  chez les ados, a redonné une seconde jeunesse à cette boisson vieille comme les pommes. Selon une étude récente de la ligue contre l’alcoolisme à mobylette, un prémix calva - Red Bull permet d’atteindre les 2,5 g/l d’alcoolémie 3 fois plus vite qu’un whisky-Coca et 5 fois plus rapidement qu’une Vodka-Fanta. »

Et ce ne sont que des extraits, sans les images… Allez-y, il y en a 100 comme ça, et forcément le vôtre si vous vivez en France.

PS : vous aurez bien sûr reconnu le beau département du Calvados où vit dame C. D’ailleurs, « le Calvados n’est pas le trou normand que l’on croit mais un département où il fait bon vivre et payer l’ISF (dès que les Parisiens ont foutu le camp le dimanche soir). »


C’est pas moi qui le dis, c’est :


Chiflet & Cie, 251 pages, mai 2009, prix : 17,95 €
(totalement amortis si vous voulez vous moquer du clocher de chez belle-maman par exemple)

Etoiles :  parce que ça m’a fait rire

Crédit photo couverture : une belle noiraude française.

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Un zoo en hiver - Jirô Taniguchi

29 Juillet 2009, 06:53am

Publié par Laure

Fin des années 60 à Tokyo. Le jeune Hamaguchi rencontre un peu par hasard un grand mangaka dont il va devenir assistant. Il démissionne de son poste dans une entreprise de textile de Kyôto, où on ne lui laisse pas la liberté de création espérée. Car ce qu’Hamaguchi aime avant tout, c’est dessiner. A force d’ennui dans son travail, il s’évade en dessinant les animaux du zoo.

Un manga intéressant qui dévoile le travail des mangakas et de leurs équipes, une vraie organisation, l’acharnement et le dévouement total qu’il faut dans ce travail pour livrer ses planches à temps, l’espoir des jeunes assistants qui finissent les planches du maître et qui à force de travail, créeront les leurs un jour, s’ils en ont le temps tant leur travail est chronophage ! C’est ce que nous raconte Taniguchi à travers l’histoire du jeune Hamaguchi, sans doute l’histoire est-elle un peu autobiographique quant à ses propres débuts dans le manga.
Taniguchi y ajoute une grande part de sensibilité dans le personnage de la jeune fille malade Mariko, dont Hamaguchi tombera amoureux, elle qui l’aidera aussi à finir son premier manga et à garder la foi dans un espoir de publication. Les personnages qui gravitent tout autour sont intéressants aussi, notamment la fille du patron tout au début, rejetée car elle a fui un mariage arrangé, ne se cachant pas d’avoir eu un amant, mais voilà qui fait scandale… le frère d’Hamaguchi aussi en visite à Tokyo vient confirmer ce goût de l’auteur pour son rapport à la famille, au sacrifice que celle-ci induit parfois… même si la fin est un peu triste et l’ensemble un peu mélancolique, c’est un beau roman graphique d’apprentissage que tous les fans de Taniguchi apprécieront, et que tous les autres pourront découvrir !

 

Casterman, coll. Ecritures, juin 2009, 232 pages, prix : 15 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Jirô Taniguchi et éd. Casterman

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L'échappée belle - Anna Gavalda

28 Juillet 2009, 12:11pm

Publié par Laure

Edit du 31 octobre 2009 : le roman ressort dans quelques jours au Dilettante, et cette fois, on est dans une communication claire et honnête autour de cette réédition, et c'est tant mieux.
Le mot d'Anna Gavalda à ce sujet
Le billet de Cuné sur cette nouvelle mouture : !


Fin 2001 ou début 2002, la plupart des abonnés France Loisirs ont pu recevoir en cadeau cet inédit hors commerce d'Anna Gavalda : l'échappée belle. Court roman ou longue nouvelle (124 p.), elle était encore peu connue à l'époque (son recueil de nouvelles cartonnait quand même !) et elle nous offrait ce texte qui augurait du meilleur (pour ceux qui aiment Gavalda, s'entend).


" Garance, Simon, Lola et Vincent sont frères et soeurs unis par les souvenirs et par le coeur. Ils se retrouvent tous les quatre à l'occasion d'un mariage qui s'annonce particulièrement ennuyeux. Sur un coup de tête, ils décident de s'éclipser et de prendre le chemin des écoliers pour quelques heures. Le temps de voler de rares instants de bonheur à la vie.
Un livre drôle et pudique, au style léger, direct, d'une séduisante simplicité." (4ème de couv.)


Et voilà que le Dilettante, éditeur historique d'Anna Gavalda, nous annonce pour le 4 novembre 2009 un nouveau roman de la dame :

L’ÉCHAPPÉE BELLE
de ANNA GAVALDA
EAN : 9782842631840
10,00 E

Je dis ça, je dis rien. C'est vrai qu'il n'y a pas de raison que seuls les lecteurs de France Loisirs en aient profité. Mais je dédie ce billet à Cuné, elle sait pourquoi ;-)
Mais peut-être que le roman a été retravaillé, réécrit, rallongé, que sais-je... mais à 10 €, ça m'étonnerait.
Ceci dit c'est un très bon Gavalda, allez-y ! du Gavalda de 2001, d'occas' à pas cher sur tous les sites spécialisés :-)


Nota : lisez aussi les commentaires de ce billet, vous y trouverez davantage de précisions !

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On s'est juste embrassés - Isabelle Pandazopoulos

26 Juillet 2009, 05:56am

Publié par Laure

Aïcha vit dans une cité de banlieue parisienne, seule avec sa mère depuis que son père les a mystérieusement quittées sept ans auparavant, elle a 15 ans, elle est née en France, c’est seulement son nom qui est arabe. Au collège, elle a une meilleure amie : Sabrina Boussaïd. Son quotidien bascule le soir où elle embrasse Walid, le grand frère de Sabrina. Celui-ci se vante de plus, elle a beau nier : « on s’est juste embrassés », rien n’y fait, le déshonneur circule plus vite que la vérité.

Plus qu’un roman sur les jeunes filles maghrébines de banlieue, c’est d’abord un roman sur les racines, Aïcha ne pourra pas avancer dans la vie tant qu’elle n’aura pas dénoué son histoire familiale. Bien des points sont secrets : les non-dits de sa mère, les raisons de son épuisement et de son mal-être, et il faudra du temps aux uns comme aux autres pour que les fils se retissent, dans la vérité cette fois.

Un roman intéressant qui mêle peut-être un peu trop de thèmes (fallait-il vraiment que le jeune Koto, fidèle ami d’Aïcha, soit un malien sans papiers ?) Honneur de la famille, incompréhension des jeunes filles qui veulent vivre à l’Occidentale, résignation, mal-être de l’adolescence, génération post-immigration, premier flirt, première fois, absence du père sont des éléments de ce roman simple et touchant, à proposer dès 13 ans.

 

p. 27 : « Ma mère détestait me voir lire, alors j’évitais qu’elle le sache. C’était comme une maladie honteuse, comme le plaisir que l’on se donne à soi-même, ou les larmes, je faisais ça en cachette. »

 

Lu aussi par Clarabel, Karine, Gawou, Bellesahi , Cathulu, Lael, (pardon si j'en oublie, je n'ai pas encore trouvé le moteur parfait qui recense tout le monde !…)

Nota : je n'ai jamais été contactée par la mystérieuse Véronique de chez Gallimard Jeunesse à qui de nombreux billets font référence, pour ma part, c'est un livre de la bibli.
 

Gallimard jeunesse, coll. Scripto, juin 2009, 157 pages, prix : 8 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Luc Beziat et éd. Gallimard jeunesse

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Carton - Serge Joncour

25 Juillet 2009, 05:52am

Publié par Laure

Sous-titré : ou l’histoire d’un libraire qui se transforme en carton

 

Curieux petit livre que cette métamorphose d’un vendeur au rayon livres d’une grande surface en carton vivant monté sur pattes : la fameuse PLV, Publicité sur Lieu de Vente. Est-ce à force de manier du carton toute la journée qu’il en devient un lui-même ? Fable étrange qui si elle délivre un certain nombre de critiques du produit livre et de la fabrication de best-seller, peine un peu à prendre en tant qu’histoire. C’est plein d’humour absurde, de petites vérités critiques tournées en dérision, c’est amusant pour cela, mais le personnage en lui-même ne porte guère à l’attachement, même quand il regarde avec gourmandise sa voisine de rayon la bouchère. Quelques épisodes farfelus, pour un ensemble qui me laisse dubitative.

Je ne connaissais pas cet éditeur, Eden productions, mais s’il veut conserver de lecteurs, il faudrait qu’il envisage d’augmenter sa police de caractères, parce que taille 8, c’est juste pas possible sans y laisser ses yeux ! Et qu’il embauche un correcteur par la même occasion, parce qu’une coquille, passe encore, dix, non.

 

Un extrait parmi d’autres : p.17 « Libraire de livres, ça a l’air tout simple comme rayon, d’apparence bien moins sollicitant que le fruits-et-légumes ou que la boucherie, mais c’est sans compter que de nos jours le livre est un produit frais, et qu’on doit lui assurer des rotations assez proches de celle du beurre ou du jambon… En dépit de l’apparence, l’activité de coin-librairiste est complexe, car, en plus d’un certain goût de l’agencement, il faut avoir les nerfs du dos solides, et même des muscles pour manier ces aller et retour de cartons, sachant que le propos général est de faire en sorte qu’il y ait moins de cartons qui repartent qu’il y en a eu d’arrivés. »

 

Les lectures de la blogosphère : Benoît, Caro[line], chatperlipopette, emeraude, goelen, le bibliomane, ...

 

Eden production, coll. fictions, mai 2003, 93 pages, prix : 9 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : en l’absence de mention quelconque sur l’ouvrage, on dira : éditeur

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Une sacrée mamie (tome 1) - Yoshichi Shimada et Saburo Ishikawa

24 Juillet 2009, 06:06am

Publié par Laure

Traduction : Tetsuya Yano.

 

Voici une nouvelle série de manga conseillée dès 14 ans mais qui peut être lu sans souci dès 9/10 ans, de par le sujet qu’il aborde notamment. (Je ne sais pas comment la série évoluera, mais le tome 1 se veut tendre et drôle).

En 1958 à Hiroshima, une jeune mère de deux enfants ne peut plus joindre les deux bouts et se voit obligée de confier l’un de ses deux fils à sa mère. Akihiro Tokunawa, qui doit avoir à peu près 8 ans, change donc de vie du jour au lendemain, quitte la ville pour la campagne perdue de sa grand-mère. La vie y est rude, dans une très grande pauvreté. Mais sa mamie est une « gabaï » mamie, une mamie sacrément géniale qui déborde d’idées pour récupérer tout ce qu’elle peut et vivre avec trois fois rien. Auprès d’elle, Akihiro apprend l’échange et la débrouille. Alors qu’il rêve de faire du kendo ou du judo par exemple, il se contente de courir car le terrain est gratuit et ce sport ne nécessite pas d’équipement particulier. Il court donc, mais pas trop, sinon il aura encore plus faim comme dit sa grand-mère !

Petites épisodes successifs qui sont des souvenirs de cette enfance à la campagne, si les ressources sont minimalistes, la tendresse, l’imagination et l’amour de sa grand-mère ne manquent pas ! Adaptée du roman autobiographique du scénariste (qui est aussi humoriste), la série compte actuellement 7 volumes au Japon et Delcourt vient de sortir le 1er tome en français.

C’est le type de manga intergénérationnel qu’on peut prendre plaisir à lire à tout âge tant le sujet se veut universel : les relations d’une grand-mère et son petit fils, le retour sur un monde frugal un peu vite oublié, la nécessité de la simplicité quand le nécessaire manque pour survivre, avec un retour sur la valeur des choses…

p. 112 : « tu sais mon garçon, les hommes sont heureux ou pauvres suivant leur façon de penser et l’état de leur cœur. »

 

Par l’auteur de Aya, conseillère culinaire.

 

Delcourt / Akata, juin 2009, 224 pages, prix 7,50 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : éd. Delcourt

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Festin de miettes - Marine Bramly

23 Juillet 2009, 06:10am

Publié par Laure

Voilà un roman qui ose camper des personnages extravagants ou hors norme : sur l’une tout glisse, insouciance et indifférence semblent flirter sans problème avec la vie, même une fois devenue mère de famille, sur l’autre, une soumission sans vagues et un dévouement sans faille cacheraient-ils au final une sacrée perversité ? 

Sophie et Deya sont deux anciennes amies de lycée que tout oppose : milieu familial, éducation, caractère, mais elles ont pour point commun d’être plutôt seules dans la vie, parents absents ou indifférents. Le personnage de Deya est particulièrement travaillé (celui de Sophie l’est tout autant, mais on ne le réalise qu’à la fin), car son histoire et son mode de vie sont totalement atypiques. Sa mère part vivre en Afrique et laisse les deux ados vivre ensemble dans une dépendance d’hôtel particulier, en autonomie qui scellera des liens indénouables, du moins pour Sophie, qui est fascinée par Deya… Huit ans après leur rupture (dont on ne connaîtra la raison que vers la fin du roman), Sophie revient vers Deya et redécouvre son amie dans une nouvelle vie toujours aussi frappadingue ! Par de captivants retours en arrière (captivants parce qu’ils nous emportent dans l’histoire sans qu’on sente trop la construction), l’auteur nous raconte ce qui a fait l’amitié et la particularité de ces deux demoiselles. Mariage raté et désabusé pour Sophie, vie de bohême pour Deya après que sa mère est partie vivre en Afrique. Les deux amies vont partir en aventurières au Sénégal, pour retrouver la trace d’Ariane, la mère de Deya. Et à partir de là, tout est encore plus dépaysant, et dérangeant : Sophie se révèle par petites touches, elle que l’on croyait si douce et responsable pour deux.

Roman passionnant car il emporte dans l’inattendu, rebondit de façon étonnante jusqu’au bout, et dans sa fin surprenante dévoile toute son ambition. Ce que l’on peut prendre pour une histoire de copines à la sauce vaguement exotique de bourgeois désoeuvrés et caricaturaux se révèle au final un roman qui a du souffle, mêlant originalité, modernité et ambition dans le caractère fouillé et puissant de ses personnages. Le tout avec légèreté et facilité, c’est ça qui est bluffant ! Même si souvent quand même, on a envie de bondir à la façon dont est élevé le petit Félix, car tout est quand même assez cocasse dans ce roman !

  

Les lectures de Clarabel, ChoupynetteCathulu, ...

 

France Loisirs, collection Piment, novembre 2008, 315 pages, prix : 9,95 €

Ou Le livre de poche, février 2009, prix : 6,50 €

(1ère publication chez J-C Lattès en janvier 2008, prix : 18 €)

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Jean-Pierre Robin et éd. France Loisirs
ou éd. LGF pour le LDP

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Le hérisson, un film de Mona Achache (2009)

22 Juillet 2009, 06:51am

Publié par Laure

Avec Josiane Balasko, Garance Le Guillermic, Togo Igawa, …
Durée : 1h40


Vous vous souvenez peut-être comme le roman de Muriel Barbéry m'avait plutôt déplu, et je me souvenais de l'avis de Cuné, qui concluait que le film plairait à ceux qui n'avaient pas aimé le livre, et ne pouvait pas totalement séduire ceux qui au contraire avaient adoré le roman, ne pouvant transposer à l'écran toute la richesse du langage. Cuné a raison : le film gomme à mon avis ce que j'avais trouvé trop prétentieux dans le roman, à l'écran, tout passe merveilleusement bien dans le jeu de la jeune Garance Le Guillermic (Paloma), et c'est elle qui donne sa vitalité au film : je suis désolée de trouver Josiane Balasko et Togo Igawa assez « plats », minimum syndical oui, mais on n'en ressort pas ébahis. (Beaucoup trouvent josiane Balasko extraordinaire dans ce rôle, moi pas...)
Un film sympathique qui se laisse voir et j'ai aimé également ce que je n'avais pas perçu dans le roman (ou je ne m'en souviens plus) : la complicité de Paloma avec son père, que j'aurais souhaité voir menée plus loin encore. Quant aux autres acteurs en dehors du trio, ils passent totalement inaperçus, ou presque.





Garance Le Guillermic
© Pathé Distribution Galerie complète sur AlloCiné

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Negrinha - Jean-Christophe Camus et Olivier Tallec

21 Juillet 2009, 06:29am

Publié par Laure

La petite Maria est une enfant métisse, sa mère noire est femme de ménage chez les riches de Rio de Janeiro, elle a tout fait pour sortir sa fille de la pauvreté des favelas. Aux goûters d'anniversaire, ses camarades de classe sont surprises d'apprendre qu'Olinda est sa mère, et non la bonne de la famille, une négresse ! Mais quand Maria découvre ses origines, elle veut faire partie des siens, sans se mêler de ces luttes de classe entre riches et pauvres, blancs et noirs...

Une BD qui met en scène le métissage brésilien, qu'il n'est pas toujours aisé de comprendre quand on vit de côté-ci de l'Atlantique. L'histoire se situe dans les années 50, mais il y a fort à penser que ces différences comptent toujours aujourd'hui.

La BD est accessible dès 13/14 ans, comme souvent dans cette collection. Les illustrations d'Olivier Tallec, plus connu en albums jeunesse et qui s'essaie pour la première à la BD, sont en parfaite adéquation avec le texte. Les couleurs chaudes et la relative simplicité des planches sont très agréables. Beaucoup de mots et de phrases sont en portugais, néanmoins aisé à comprendre. Et je n'ai découvert qu'à la fin qu'il y a justement trois pages de lexique en fin d'album, n'hésitez pas à vous y référer dès le début ! Une BD qu'on peut prendre plaisir à relire sans problème !


Gallimard, collection Bayou, 102 pages, prix : 16 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : Olivier Tallec et éd. Gallimard

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