Les jardins d'Hélène

Mars 2021 en couvertures ...

31 Mars 2021, 16:36pm

Publié par Laure

En mars, j'ai lu :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En mars, j'ai vu :

 

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La chaleur – Victor Jestin

26 Mars 2021, 11:16am

Publié par Laure

 

Léonard a 17 ans, et passe des vacances caniculaires dans un camping des Landes. Le roman s’ouvre sur le décès d’un jeune, qui s’étrangle dans les cordes d’une balançoire. Il est témoin, il ne fait rien. Pire, il enterrera le corps. Ne dira rien. Dès lors monte une tension dramatique qui dure un peu plus de 24h, parlera-t-il ?

Le roman donne à voir le mal-être de l’adolescent, la chaleur écrasante, la difficulté d’être soi quand on ne partage pas l’attitude du groupe, la violence des actes et des envies, la première relation sexuelle, la difficulté des relations familiales.

Un premier roman tendu à l’extrême, raconté à la première personne, qui distille une attente angoissante, et une certaine empathie pour ce jeune garçon qui ne goûte pas à l’insouciance générale qu’impose la jeunesse en vacances.

Une écriture très maitrisée, un roman bref mais efficace.

 

 

Premier roman – Prix Femina des Lycéens 2019

 

Flammarion, août 2019, 138 pages, prix : 15 €, ISBN : 978-2-0814-7896-1

 

 

Crédit photo couverture : © éd. Flammarion

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Les Oiseaux – Troubs

25 Mars 2021, 13:10pm

Publié par Laure

Coup de cœur pour cet album emprunté par hasard au détour d’une médiathèque, pour sa couverture et son dessin peut-être, car je n’en avais jamais entendu parler.

L’auteur chemine en forêt et engage la conversation avec un rouge-gorge qui peine à trouver de la nourriture. Il cherche un arbre, un arbre à qui parler, un arbre qui ait de l’oreille… Alternent des scènes qui se passent à Beyrouth, dans une ville où la nature a disparu et où le béton a pris toute la place. C’est avec une tourterelle qu’il discutera, de l’évolution de la ville, de la guerre, de la main de l’homme qui a détruit toute la verdure, à l’exception de ce Bois des Pins, et d’un maigre eucalyptus entre les hauts immeubles. (L’histoire se passe avant les explosions d’août 2020).

D’emblée j’ai aimé les dessins, la mise en couleur, le propos, qu’ils soient de la nature ou de la ville. La fable écologique est bien évidemment présente, mais sans être lourde, car le dessin l’emporte. Les couleurs de la ville alternent avec celle de la forêt, qui évolue elle aussi au fil des saisons.

Une très belle découverte.

p. 82/83 : « Pour moi, Beyrouth est à l’image de ce que sera le monde de demain. Urbain. Surpeuplé. Sans presque plus de plantes ni d’animaux. En tension et sans harmonie. Sans l’harmonie éclatante et subtile d’une forêt. »

Regardez la nature, respirez-la, plus que jamais en ces temps moroses, mais pour demain également.

 

Futuropolis, février 2021, 85 pages, prix : 17 €, ISBN : 978-2-7548-2749-2

 

 

Crédit photo couverture : © Troubs et éd. Futuropolis

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Chez le véto - Béatrice Guelpa

22 Mars 2021, 11:31am

Publié par Laure

Béatrice Guelpa est journaliste à Genève, elle a couvert plusieurs conflits mondiaux, étonnant de la retrouver dans ce projet totalement différent ! Chez le véto rassemble les chroniques publiées initialement dans l’édition du Dimanche du journal suisse Le Matin.

Elle s’est installée dans la salle d’attente d’un cabinet vétérinaire qui soigne toutes sortes d’animaux, et elle a engagé la conversation avec les propriétaires d’animaux, ou les a simplement écoutés, car les gens parlent volontiers spontanément de leurs compagnons à deux ou quatre pattes, à plumes, à poils, à écailles ou tout nus pour le chat sphynx.

L’éventail est varié : des chiens et des chats bien sûr mais aussi des oiseaux très divers, des tortues, des serpents, des poules, des geckos, et même un cochon ! Je m’attendais à des brèves de véto du point de vue du soignant sur l’animal, pas du tout, le regard de la journaliste se porte quasi totalement sur l’humain propriétaire (ou parfois simplement chauffeur assurant le transport) et sur le lien de l’homme (et la femme) et de l’animal. Les portraits sont parfois surprenants, la nature humaine est vaste ! Les portraits les plus touchants à mon sens sont ceux qui évoquent la perte d’un animal, passée ou à venir, toute proche, quand le maitre ressort seul du cabinet, après des années de vie avec son animal.

Le format chroniques permet de grappiller de-ci delà une histoire, de ne pas forcément les lire dans l’ordre, même si par habitude je les ai lues comme un roman. A offrir en priorité aux amoureux des animaux, ou à déposer dans la salle d’attente de votre véto !

 

 

Ed. Favre, mars 2021, 173 pages, prix : 15 €, ISBN : 978-2-8289-1885-9

 

 

Crédit photo couverture : © Rodrigue / Dynamic19 / Editions Favre

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Le vieil homme et son chat (tome 3) : se frisent les moustaches – Nekomaki

17 Mars 2021, 11:04am

Publié par Laure

 

Ils sont mignons ce vieil homme et son chat, inséparables, bougons au cœur tendre l’un comme l’autre. Dans ce tome en particulier, les querelles de voisinage prennent le dessus, au centre du débat : les chats qui viennent salir ou endommager le terrain des uns ou des autres. Ça se chamaille pour la forme, mais ils ne sauraient vivre l’un sans l’autre, veillant l’un sur l’autre et comblant leur solitude. Quand un jeune docteur arrive de la ville, on lui souhaite bien du courage, face à ces petits vieux têtus comme des mules, et on sourit à voir sa tête devant les curieux plats de poissons et crustacés divers qu’ils lui font déguster.

Aquarelles, tons pastel, rythme des saisons, c’est toujours aussi sympa, surtout pour la relation homme-chat !

 

 

 

Nota : les tomes peuvent tout à fait se lire séparément ou dans le désordre

 

Casterman, octobre 2019, 172 pages, prix : 15 €, ISBN : 978-2-203-15568-8

 

 

Crédit photo couverture : © Nekomaki / éd. Casterman

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Scarlett et Novak – Alain Damasio

14 Mars 2021, 10:57am

Publié par Laure

Novak est un jeune homme adolescent qui est agressé alors qu’il court tranquillement. Il s’en remet à son brightphone, version plus sophistiquée du smartphone, et à son intelligence artificielle Scarlett. Scarlett sait tout de lui, enregistre tout, et peut prendre toutes les décisions, sur simple commande vocale, avec ses nombreuses applis. Le smartphone de demain. Mais n’est-ce pas justement cette IA et ses données que veulent lui dérober ses agresseurs ?

Un court texte – une soixantaine de pages à peine, 29 en numérique – bien trop court hélas ! A peine le temps de s’installer dans l’histoire que c’est déjà fini. Dommage, j’aurais vraiment aimé plus de développement car l’intrigue fonctionne, le thème est actuel et bien conduit.  

Un récit sur nos addictions aux smartphones, mais aussi à leur potentialité, sans cesse croissante, et à la nécessité de s’en désintoxiquer. Quelques passages violents, une invitation à réfléchir à notre dépendance à nos téléphones.

 

En lisant les pages liminaires on apprend que ce texte a connu une première parution en 2014 sur le site 01net.com. Il y a 7 ans, c’était donc encore plus futuriste…

 

(Dès 13 ans)

 

 

 

 

 

 

Rageot, mars 2021, 65 pages, prix : 4,90 €, ISBN : 978-2-7002-7694-7

 

 

Crédit photo couverture : © Liliwood et éd. Rageot

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Un si petit monde – Jean-Philippe Blondel

13 Mars 2021, 11:48am

Publié par Laure

Ce titre fait suite à la grande escapade, publié en août 2019 (qui sort en poche chez Folio en même temps que ce tome 2), c’est donc un tome central, avant le dernier d’une trilogie annoncée.

On retrouve les personnages de la grande escapade, après un saut dans le temps de 1975 à 1989, c’est la chute du Mur de Berlin, puis le début de la guerre du Golfe, le démantèlement des pays de l’Est, etc. Philippe Goubert est devenu prof d’anglais, il semble doué dans cette vocation, hésite à suivre Annette en Allemagne, et l’on n’en saura guère plus sur lui. On l’avait quitté à la fin du tome 1 en se doutant qu’il deviendrait écrivain, ce n’est pas encore pour cette fois.

L’inconvénient d’une lecture numérique, c’est que je n’ai découvert qu’à la toute fin la page récapitulative des noms des personnages, leurs liens familiaux, et j’en aurais eu bien besoin au début de l’ouvrage ! En édition papier, je l’aurais peut-être feuilleté et trouvé plus tôt ! Difficile de se souvenir presque deux ans après des interactions entre les uns et les autres. J’ai fini par conclure que tout le monde couchait avec tout le monde, tout le monde trompait tout le monde, tout le monde mourait, se suicidait ou en avait envie, et les vivants n’ont qu’une envie, se sortir de ce petit monde aux faux-semblants qui sauvent les apparences. Forcément, des secrets de famille éclatent, et au final, il ne se passe pas grand-chose.

« L’ensemble distille un ennui poli », dit une blogueuse aussi vieille que moi dans ce tout petit monde.

Je ne peux que vous conseiller de lire les deux tomes dans la foulée, car pour moi, le hic, c’est que ce tome 2 lu séparément ne fonctionne pas. On ne sait pas qui est qui, et on reste grandement sur sa faim. On touche là à une stratégie éditoriale qui n’a rien à voir avec la qualité du roman [Blondel sait écrire, je ne remets pas cela en cause], mais qui pour moi soulève ces questions-là :

  • Un auteur tombe-t-il dans l’oubli s’il ne publie pas comme un métronome, tous les ans, ou deux ans grand maximum ?
  • N’eut-il pas mieux valu attendre 5 ans et avoir un bon gros pavé comprenant la trilogie comme une seule œuvre, certes un peu plus chère qu’un volume à l’unité, mais dans laquelle le lecteur se plonge avec bonheur et en ressort heureux ?
  • Faut-il absolument coller à l’air du temps qui veut qu’aujourd’hui, un livre doit faire 250 pages max (le lecteur n’a pas le temps et veut du vite lu, ça se confirme tous les jours dans mon travail) et coûter 20€ max, au-delà c’est trop cher ? [On hésite plus pour un pavé à 25 € ? – pas pour un auteur qu’on suit !]
  • On le sait, les tomes 1 se vendent plus que les tomes 2, et ainsi de suite decrescendo. On perd du monde en route. Toujours. Parce que tout le monde ne suit pas l’actualité littéraire, parce qu’on oublie, parce qu’on n’a pas compris qu’il s’agissait d’une trilogie. Ou parce qu’on n’a pas aimé.
  • Le roman dans son entier nous aura coûté presque 60 €, on en pense quoi, de cette stratégie de vente ?
  • Les volumes peuvent-ils se lire indépendamment ? En théorie oui. En réalité dans ce cas précis je ne trouve pas.

Je lirai le tome 3 parce que c’est JPB, mais pour moi ce choix de publication échelonnée est une erreur. Désolée.

 

 

 

 

 

 

Buchet Chastel, mars 2021, 256 pages, prix : 18 €, ISBN : 978-2-283-03407-1

 

 

Crédit photo couverture : © Hinterhaus Productions / Getty Images / et éd. Buchet Chastel

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15 ans et quelques pages ....

12 Mars 2021, 15:47pm

Publié par Laure

Louis Wiart, Presses de l'Enssib, 2017

 

Le 17 février 2006, je commençais ce blog, après quelques années de billets partagés sur des sites participatifs type feu Zazieweb. Mon fils aîné avait alors 11 ans et demi, et ma petite dernière 5 ans.  

Le 17 février 2021, ce blog a donc fêté ses 15 ans, tout seul dans l’oubli le plus total car en février 2021, j’étais un peu ailleurs… j’ai marié mon fils ainé (en jauge covid-19), j’ai assisté en visio (#Covid-19 toujours) à sa thèse une semaine plus tard,  je l’ai serré dans mes bras (tant pis pour le # Covid-19) une dernière fois dans les derniers jours du mois avant son départ professionnel pour Boston, Massachusetts, USA ; les frontières s’ouvrent sur dérogation pour quelques-uns (#Covid-19 toujours et encore). En même temps, on a fêté les 20 ans de sa petite sœur. Celle qui avait 5 ans au début du blog, vous suivez ? Les bougies n’étaient pas sur le gâteau, « c’est pas très Covid » étant devenu le gimmick de 2020-2021.  

Bon vent les gens ! Ici plus que jamais on lit, mes grands et moi. 📚 C'est une belle liberté.

 

 

15 ans et quelques pages ....15 ans et quelques pages ....
15 ans et quelques pages ....15 ans et quelques pages ....

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Sam et le Martotal – Louise Mey (ill. de Libon)

10 Mars 2021, 15:21pm

Publié par Laure

Salamantina préfère qu’on l’appelle Sam, tout simplement. Dans sa tribu, c’est la Tradition séculaire qui fait loi. Les filles sont dotées d’un martotal, outil encombrant qui sert un peu à tout, notamment aux corvées qui leur sont dédiées : peigner les bloutons, dégonfler les moumouths, récolter les flommes, et j’en passe. Les garçons, de leur côté, sont affublés d’une plarmure ultra rigide et volumineuse, pour faire la bagarre, aidés par leur bassue. Point de corvées domestiques pour eux, leur rôle, c’est la bagarre, point barre.

Mais Sam ne s’y retrouve pas. Elle veut bien aider un peu sa mère, mais pas faire que cela, la bagarre ou la pêche à la druite, de temps en temps, ça l’amuserait bien. Pareil pour Anatole, qui aime bien rêver en haut des arbres et vivre au calme.

p. 49 : « Pourquoi ils ne nous laissent pas le choix ? (…) Ils ne trouvaient pas la réponse. Mais ce n’est pas parce qu’on n’a pas de réponse qu’on pose une mauvaise question »

De même une croyance ancestrale a défini qu’il fallait se méfier des potruches, qui mangent les hommes. Et c’est loin d’être vrai, Sam va rencontrer une potruche qui ne demande que des câlins et des grattouilles !

Vous l’aurez compris, Sam et le martotal est un roman jeunesse qui dénonce avec humour les stéréotypes de genre et invite les enfants et tout un chacun à affirmer ses propres goûts et envies. On pense inévitablement à Flore Vesco et à Pef avec l’invention de mots tout à fait compréhensibles dans le contexte, et qui ajoutent à l’humour de l’ensemble.

 

Les illustrations de Libon, aux tonalités de rouge et gris/noir bleuté dynamisent le propos, insérées régulièrement dans le texte ou parfois en pleine page, et donnent forme aux différents éléments et personnages évoqués.

Martotal, Martosam, marre total, marteau total ? Allez découvrir ce qui se cache derrière ce mot !

 

Un roman pour l’égalité des sexes tout en fantaisie et sourires du lecteur !

 

(dès 8/9 ans)

 

Éditions La ville brûle, septembre 2020, 71 pages, prix : 10 €, ISBN :978-2-36012-125-0

 

 

Crédit photo couverture : © Libon et éd. La ville brûle.

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Elle, la mère – Emmanuel Chaussade

9 Mars 2021, 11:27am

Publié par Laure

Ce premier roman singulier, s’il aborde un thème assez classique, le fait avec une originalité dans l’écriture, des phrases courtes, souvent nominales. C’est l’histoire d’une mère racontée par son fils, Gabriel, troisième enfant d’une fratrie de quatre, deuxième et avant dernier garçon. Le seul à être présent à l’enterrement qui ouvre le roman.

Il remonte la vie rude et violente de cette mère, dont on ne connaitra jamais le prénom, délaissée et rejetée de tous, car elle n’est pas de la même classe sociale que sa belle-famille. Pourtant elle ne manquera pas de courage et de force, mais sera souvent perdue et mal aimée.

Il y a des passages très durs, mais aussi toute la beauté de l’amour filial, qui redonne vie à cette femme.

Peut-être y verra-t-on une accumulation d’abus malheureux, qui font perdre un peu de force à l’ensemble, mais il y a aussi de somptueux passages, ceux sur l’alzheimère notamment. Et cette fin en boucle, qui donne envie de revenir immédiatement au début, ce cercle qui permet de se réapproprier davantage par une relecture ce texte vraiment intéressant dans son verbe.

A relire, indéniablement.

« Elle est la mère mais elle est restée une petite fille. Une petite mère à protéger et à gâter. Pour ses cinquante ans, le fils lui a dessiné et fait réaliser un bracelet en or gravé des prénoms entrelacés des êtres qui lui sont chers. Plus de trois cents grammes d’amour, trop lourds pour elle toute seule. Insupportable. Menottes d’amour impossible. Bijou jamais porté. Elle ne le mérite pas. La mère indine donne à sa fille tous ces noms gravés dans l’or. Le fils en est blessé, non pour le prix du cadeau mais parce qu’il comprend qu’il s’est trompé. Ce symbole de la famille est illusoire. La mère l’a compris bien avant lui. Elle sait que cette famille n’existe pas."

« La mère n’a aucune aversion. La mère aime d’instinct. Elle aime comme un animal. Sans réfléchir. Tout de suite, jamais ou pour la vie. Elle aime d’un amour vrai, d’un amour pur. Elle aime sans distinction. A vie. Elle aime sans différence. Enfants et amis aimés de la même façon. Aimés sans avantage. Elle est incapable d’aimer autrement. Elle écarte les gens toxiques. Des gens nuisibles lui sont imposés. (…) »

Ed. de Minuit, janvier 2021, 96 pages, prix : 12 €, ISBN : 978-2-7073-4671-1

 

Crédit photo couverture : éd. De Minuit.

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