Les jardins d'Hélène

Une histoire des loups - Emily Fridlund

29 Septembre 2017, 15:49pm

Publié par Laure

 

Traduit de l’américain par Juliane Nivelt

 

Madeline, 14 ans, est en classe de 3ème quand son professeur d’histoire meurt sous yeux. Il est remplacé par un californien, M. Grierson, qui jouera vite un rôle trouble dans le roman.

 

Lorsqu’il lui demande de représenter le collège lors du Tournoi de l’Odyssée de l’Histoire, elle choisit de faire un panneau pour parler des loups : une histoire des loups.

 

En face de chez elle, de l’autre côté du lac, une famille s’installe avec un petit garçon de 4 ans. Le père est souvent absent pour son travail, et Patra, la mère, semble un peu dépassée, Madeline va beaucoup s’occuper du petit Paul, entrer de plus en plus dans la vie de cette famille sans bien comprendre ce qu’elle cache.

 

D’emblée l’on sait que Paul meurt à l’âge de quatre ans. Tout l’enjeu semble être de savoir de quoi, comment et pourquoi, quelqu’un est-il responsable de quelque chose ? Mais des personnages secondaires continuent de hanter Madeline comme une obsession, sans que le lecteur perçoive réellement l’importance ou la logique de ces présences dans le récit.

 

 

L’auteur joue avec une déconstruction du récit qui mêle les différents temps. Madeline, surnommée Linda, a 37 ans quand elle raconte cette histoire. Elle avait 15 ans à l’époque des faits, mais les dates se mêlent de façon non chronologique. Peu à peu le lecteur pénètre dans cette atmosphère étrange et familière à la fois, tant dans la vie familiale que dans la nature alentour.

J’ai aimé cheminer lentement vers la vérité, sans effets grandioses, cette façon subtile de dévoiler un mode de vie fortement ancré dans certaines croyances religieuses. Tout est « bizarre », le malaise est persistant, mais la beauté de l’écriture apaise paradoxalement l’ensemble.

 

Un premier roman qui révèle une plume intéressante.

 

 

Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de ELLE 2018.

 

 

 

Gallmeister, août 2017, 296 pages, prix : 22,40 €, ISBN : 978-2-35178-128-9

 

 

Crédit photo couverture : © Ekaterina Borner / Arcangel Images et éd. Gallmeister

 

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Vera - Karl Geary

17 Septembre 2017, 13:03pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Irlande) par Céline Leroy

 

 

Sonny, seize ans, est le cadet d’une famille modeste, où la mère passe son temps à se plaindre du père qui passe son temps à parier au jeu sa maigre paye. Mais il est aussi le seul à fréquenter le lycée, en dehors duquel il fait quelques petits boulots, chez le boucher du coin ou quelques travaux d’entretien avec son père. C’est avec lui qu’il rencontre Vera, une femme seule plus âgée, qui le trouble dès la première rencontre.  

 

Sonny n’aura dès lors de cesse de se rapprocher d’elle, bien qu’elle ne soit ni de son âge ni de son milieu social. Elle semble pourtant tout aussi paumée que lui, et entre eux nait une curieuse relation, pudique et attentionnée.

 

 

Sonny tente de s’élever, il a une certaine curiosité intellectuelle mais Sharon, une ado de son âge qui n’a pas sa langue dans sa poche, et sa famille font tout pour l’en empêcher, parce que c’est ainsi, on est comme on nait.

 

 

Le roman est écrit à la deuxième personne du singulier, un « tu » au départ déstabilisant, il incarne un narrateur omniscient qui n’hésite pas dès le milieu de l’histoire à anticiper au détour d’une phrase le dénouement tragique (parce que l’essentiel n’est pas là), on ne l’identifie pas, mais c’est un peu comme s’il s’exprimait à la place de Sonny qui ne s’autorise pas à prendre lui-même la parole.

 

 

Vera, c’est la rencontre de deux solitudes, deux souffrances, deux désirs, différents mais qui se rejoignent, deux êtres perdus qui prennent en l’autre ce qui peut les aider à continuer.

 

 

La fin, en quelques paragraphes, éclaire l’ensemble d’un nouveau regard, triste mais apaisant. Un beau roman, sensible, touchant, dont l’âme perdue des personnages reste longtemps à l’esprit du lecteur.

 

 

 

 

Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices de ELLE 2018

 

 

 

 

 

Ed. Rivages, août 2017, 253 pages, prix : 21,50 €, ISBN : 978-2-7436-4055-2

 

 

 

Crédit photo couverture : © Marc Owen / Arcangel et éd. Rivages

 

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Des hommes qui lisent - Edouard Philippe

13 Septembre 2017, 10:29am

Publié par Laure

Edouard Philippe, Premier Ministre depuis mai 2017, a toujours aimé la lecture. Avec des hommes qui lisent (on pensera naturellement au titre de Laure Adler, les femmes qui lisent sont dangereuses), il évoque son parcours de lecteur, depuis l’âge de six ans, en déchiffrant une page de L’Enfer de Dante devant son père, jusqu’à aujourd’hui, où les livres ne l’ont jamais quitté et comment il s’est construit avec eux.

 

Sa passion et sa curiosité pour la littérature ne sont pas feintes, elles suscitent bien sûr l’envie de découvrir les livres dont il fait l’éloge, en fin d’ouvrage notamment, où il propose un certain nombre de titres et les circonstances dans lesquelles il les a lus. Il ose aussi aborder les monuments qu’il n’a pas encore ouverts et raconte aussi comment c’est parfois le cinéma qui l’a conduit à découvrir Edmond Rostand (Cyrano) ou Victor Hugo (Les Misérables).

 

Il aborde de manière passionnante et intelligente les politiques culturelles publiques, et notamment une politique de la lecture, qu’il a pu développer en tant que maire du Havre, qui est réfléchie et sensée, en évoquant les écueils fréquemment retrouvés, comme le fait par exemple d’en faire une politique des bibliothèques, ou une sacralisation de l’objet livre. La cible est et doit toujours être le lecteur, pas le livre.

 

Ce récit est un régal, œuvre simple mais passionnante d’un homme cultivé à la pensée brillante.

 

On peut toutefois imaginer que la lecture de son livre tendra à se rapprocher d’un des écueils de la lecture publique qu’il dénonce : « admettre que les bibliothèques sont trop souvent réservées à ceux qui y sont déjà entrés. L’immense majorité des utilisateurs d’une bibliothèque aime déjà les livres. », ainsi ceux qui liront Edouard Philippe aiment très certainement déjà les livres et la lecture et sont déjà convaincus de leur intérêt.

 

Un livre qu’on devrait offrir à nos élus, à la culture bien sûr, mais pas seulement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JC Lattès, juillet 2017, 247 pages, prix : 15 €, ISBN : 978-2-7096-6143-0

 

 

 

Crédit photo couverture :  © éd. JC Lattès

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Une partie rouge - Maggie Nelson

11 Septembre 2017, 12:39pm

Publié par Laure

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Julia Deck

 

Fin 2004 début 2005, Maggie Nelson travaille à l’écriture d’un recueil poétique sur sa tante décédée 35 ans plus tôt, Jane Mixer. Jane avait 23 ans en 1969 lorsqu’elle fut assassinée sauvagement. L’affaire n’a jamais été résolue. La famille en est restée affectée ; Maggie elle-même, née en 1973, ne l’a jamais connue, et pourtant, elle écrit sur elle. C’est à ce moment-là, en 2005, que la police rouvre l’enquête. Maggie et sa famille assisteront au procès du suspect.

 

Outre le drame, ce récit est aussi l’occasion pour l’auteur de revenir sur ses parents divorcés, sur la façon dont la famille fut marquée à jamais et sur le fait d’écrire encore sur le sujet.

 

Si le texte n’est pas désagréable à lire, j’avoue rester perplexe sur l’intérêt général qu’il peut avoir.

Je ne suis pas sûre d’avoir saisi l’objectif de l’auteur et la portée de son travail. J’y reste hélas assez indifférente.

 

 

 

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2018, catégorie Documents.

 

 

 

 

Editions du Sous-sol, août 2017, 218 pages, prix : 20 €, ISBN : 978-2-36468-270-2

 

 

 

Crédit photo couverture : © The Ann Arbor News et éd. du sous-sol

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Je veux un monstre ! – Elise Gravel

1 Septembre 2017, 15:09pm

Publié par Laure

Parce que tous ses amis ont des monstres, Lulu en veut un aussi ! A force d’insister, elle convainc son père qui l’emmène à la monstrerie et y a plus qu’à choisir ! Il y en a de toutes sortes mais c’est finalement le papa de Lulu qui a un coup de cœur : ils adoptent Gus, un bébé Ougly-Woumps. Comme promis, Lulu s’en occupe, et ce n’est pas chose aisée que d’éduquer un bébé monstre et de réparer ses bêtises. Mais on s’assagit en grandissant n’est-ce pas ?

 

Remplacez le monstre par un chaton, un chiot, un hamster ou n’importe quel autre animal de compagnie, et vous verrez déjà mieux le problème !

 

Un album original et fantaisiste pour aborder le thème de la responsabilité et de l’engagement quand on adopte un animal, la part de caprice des enfants, et les aléas du quotidien.

 

Le dessin très dynamique d’Elise Gravel occupe toute la page, parfois sous forme proche de la BD, et sur un fond blanc quadrillé comme la couverture. Un album pêchu et drôle : les petits (dès 4 ans) adorent ces gentils montres qui ne font pas peur mais sont champions des bêtises !

 

 

Nathan, avril 2016, 40 pages, prix : 10 €, ISBN : 978-2-09-256580-3

 

 

 

Crédit photo couverture : © Elise Gravel et éditions Nathan

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Août 2017 en couvertures...

1 Septembre 2017, 07:49am

Publié par Laure

En août, j'ai lu :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En août, j'ai vu :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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