Les jardins d'Hélène

La fin de rien - Frédérick Tristan

29 Janvier 2016, 16:33pm

Publié par Laure

Dans un pays de l’Est indéterminé dans les années 1930, un homme reprend conscience dans une cellule et subit un interrogatoire. Il se nomme David Greedich mais la police s’obstine à l’appeler Monsieur Hortsman. Accusé d’attentats contre la sûreté de l’État, il ne comprend pas : il est un honnête citoyen, marié, représentant de commerce.

S’ensuit un long échange musclé complètement kafkaïen, qui n’est pas sans rappeler la triste période soviétique des geôles staliniennes,  où le prisonnier fait tout pour ne pas sombrer dans la folie ni céder à de faux aveux sous la torture. Une lueur d’espoir viendra en même temps que chaque nouvel intervenant, médecin, avocat, entrainant Greedich dans une spirale orwellienne. Déroutant !

 

Le lecteur est intrigué et va de l’avant, se demandant quel va être le fin mot de l’histoire, qui se révèle… inattendu, montrant une mise en abyme de la réalité dans la fiction, d’ailleurs y a-t-il une réalité dans la fiction ? Reconsidérez l’ensemble d’un œil neuf…

 

A lire si vous aimez ce qui sort de l’ordinaire !

 

Un livre qui m'avait été conseillé par Nicolas, libraire à L'Ancre des Mots - Sablé sur Sarthe et où un gentil lecteur m'avait rappelé qu'on ne disait pas librairie sablésienne (ça c'est la marque de gâteaux !) mais sabolienne ! :-)

 

 

Le Cherche-Midi, août 2015, 139 pages, prix : 14,80 €

Etoiles :

Crédit bandeau couverture : © Todd Warnock/Corbis et éd. du Cherche-Midi

Voir les commentaires

Mariages de saison - Jean-Philippe Blondel

19 Janvier 2016, 20:01pm

Publié par Laure

Été 2013. Corentin est vidéaste de mariage durant la belle saison, le restant de l'année, il est surveillant dans un établissement scolaire. Il pratique avec Yvan, son parrain, de 25 ans son aîné.

Corentin a 27 ans, et filmer ces couples du matin au soir le grand jour venu va le conduire à s'interroger sur sa propre vie : il est temps sans doute de choisir son avenir professionnel et affectif.

 

Cinq mariages (avec une préférence pour le premier et l'insupportable belle-mère) pour explorer la palette intimiste du couple : Blondel est fidèle à lui-même quand il s'agit de parler des relations humaines, de nous parler de nous, tout simplement, et de la vie telle qu'elle est en vrai.

L'ensemble est un brin caustique mais tout en finesse, et tendre à la fois.

 

J'ai aimé tout particulièrement l'idée de la construction, avec ses insertions de parole donnée aux proches de Corentin face caméra, avec la boucle finale et ce qu'elle dit de l'amitié.

 

Page 36 : «C'est important une photo de mariage. C'est ce qui restera des années sur le bahut de la salle à manger des beaux-parents et dans le deuxième tiroir du bureau du mari. On la ressortira devant les enfants – la cadette, huit ans, aura des étoiles dans les yeux, l'aîné, quinze, jugera ce cliché terriblement ringard et assommant. La seule personne qui trouvera grâce à ses yeux, sans qu'il ne l'avoue jamais, c'est sa mère – dans cette robe à la couleur crème. Jeune. Il ne comprendra pas pourquoi elle a aimé cet homme, son père, qui paraît tellement quelconque comparé à elle. »

 

Page 58 : « - à mon mariage, il n'y aura pas tout ce cinéma. On se retrouvera dans une salle, chacun apportera sa spécialité, chacun s'assiéra où il voudra, les amis disc-jockeys se relaieront et on passera notre temps à danser.

- Ce n'est pas un mariage que tu décris, Corentin. C'est juste une fête. Un mariage, ça doit faire plaisir aux deux familles, pas obligatoirement aux mariés.

- C'est une hérésie. »

 

Blondel a cet art d'écrire si naturellement ce que tout le monde pense tout bas. C'est pour cela qu'on l'aime.

 

 

Buchet-Chastel, janvier 2016, 183 pages, prix : 14 €

Étoiles :

Crédit photo couverture : © image source / Corbis et éd. Buchet-Chastel

Voir les commentaires

Cher Bill - Alexandra Pichard

14 Janvier 2016, 19:41pm

Publié par Laure

Imaginez une correspondance scolaire entre deux écoles de part et d’autre du monde, séparées par un océan. D’un côté, Oscar, fourmi masculine, écrit à Bill, poulpe masculin. Ils se racontent leur vie, leurs loisirs, s’envoient des petits cadeaux, et attendent impatiemment la rencontre en fin d’année scolaire si tous travaillent bien.

 

Un bel album sur la différence des modes de vie selon le continent où l’on habite, sur l’amitié qui se noue dans la correspondance, et qui se concrétise joliment par des lettres quasi « manuscrites ». Et au fond, les enfants de la terre ne sont pas si différents, ils se retrouvent dans le jeu. Les dessins sont clairs et simples, au trait fin, avec des insertions d’objets et de photographies. Le texte est drôle aussi, quand Bill demande à Oscar la marque de son chien très mignon, celui-ci répond que c’est un labrador, ou un teckel, il ne sait plus. Hum en effet il n’y connait pas grand-chose en marque de chiens !

 

Cet album fait partie de la sélection des Incorruptibles 2016 pour les classes de CE1, et peut servir de support aux nombreuses classes qui mettent en place des correspondances, même si c’est à hauteur d’un département, et nul besoin de raison pédagogique, c’est un album à découvrir pour sa fraicheur et sa tendresse sur l’enfance, la découverte de l’autre et la tolérance.

 

Gallimard Jeunesse Giboulées, février 2014, prix : 14,50 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Alexandra Pichard et éd. Gallimard jeunesse

Cher Bill - Alexandra PichardCher Bill - Alexandra Pichard

Voir les commentaires

Aussi loin que possible – Éric Pessan

13 Janvier 2016, 10:58am

Publié par Laure

Un matin, deux copains de collège, Antoine et Tony, font la course, comme ça pour s’amuser. Et puis sans raison, ils ne s’arrêtent pas, ne s’arrêtent plus, et n’ont plus que pour seul objectif d’aller « aussi loin que possible ».

 

Raconté par Antoine, le récit dévoile peu à peu ce qui lie ces deux ados, abimés par la vie, outre le point commun du prénom. Les parents de Tony ont reçu un avis de reconduite à la frontière, étrangers en situation irrégulière parce qu’ils n’ont pas réussi à retrouver de travail, et pour Antoine, un père un peu trop porté sur les gifles et les dérouillées.

Les deux garçons courent, tout en étant confrontés à une réalité : il faut manger, dormir, tout cela sans un seul sou en poche. Inégalité des richesses, absence de partage, il faut voler pour vivre ? Ce qui n’était au départ qu’un jeu devient un engagement moral et acquerra au fil du texte une portée politique et sociétale.

 

Le lecteur se laisse emporter dans cette course et se prend à rêver que des actions comme celles-ci résolvent toutes les misères du monde, mais ce n’est pas si simple. Une lueur d’espoir et une sensibilisation à l’inégalité du monde, les ressources profondes que l’on a tous en soi, voilà ce que porte à découvrir ce roman. Et l’amitié, tout simplement.

 

Extrait page 20 :

« Cela fait dix minutes que l’on court. La cité s’éloigne, ce lundi matin vient de basculer dans l’inconnu. On n’a rien prémédité, rien comploté.

On a nos baskets aux pieds, nos survêtements souples, nos forces.

Tony a sa tristesse. J’ai ma colère.

On ne va plus rebrousser chemin. »

 

Extrait page 46 : « Je cours. Je suppose qu’il y a des caméras même dans les petits magasins. Des images permettront d’identifier mon visage. Je n’en ai rien à faire. Les conséquences, c’est bon pour le futur. Depuis ce matin, je ne vis plus que dans le présent, un présent absolu, débarrassé du passé comme de l’avenir. La main qui s’abat sur ma joue, la grande dérouillée, tout cela n’existe pas encore. Trop souvent, je n’ai pas vécu l’instant présent par crainte des conséquences qu’il engendrerait. »

 

 

Sélectionné pour le Prix des lecteurs (13-16 ans) du Mans et de la Sarthe 2017

 

 

L’école des loisirs, (grand format), septembre 2015, 137 pages, prix : 13 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : ©Laerke Posselt / Agence VU’ et éd. L’école des loisirs

Voir les commentaires

Blob – Joy Sorman et Olivier Tallec (ill.)

11 Janvier 2016, 18:49pm

Publié par Laure

 

Ah ! Dès que je reconnais le trait d'Olivier Tallec, je craque !

 

Voici Blob, un roman de Joy Sorman illustré en couleurs par Olivier Tallec, pour les enfants en lecture seule à partir de 7 ans.

 

Tous les ans, le poisson Blob vient de très loin et accomplit un voyage éprouvant pour participer à un concours. Tous les ans, il échoue de peu, il s'en trouve toujours un ou une pour lui ravir la première place. Mais cette année est la bonne : le voici nommé « l'animal le plus laid du monde », et il remporte tout ce qui va avec : une année de gloire et de paillettes, des richesses, des cadeaux, un tour du monde où il est accueilli partout comme un roi, où il remet des médailles et multiplie des inaugurations diverses, bref, vous aurez reconnu le parcours habituel d'une Miss France, bien gentiment moqué ici.

Car Blob devient vite exécrable : capricieux, la notoriété lui monte à la tête. Il devient vaniteux et de plus en plus seul. Au bout d'un an, le couperet tombe : il faut céder sa place et retomber dans l'anonymat.

 

Un roman illustré qui dénonce la gloire éphémère et la vanité d'une starification trop vite fabriquée. La vacuité des apparences ne protège pas d'une solitude intérieure. Au fond, l'on n'est jamais mieux que lorsqu'on reste soi-même. La fin est (un peu) rude (et réaliste) mais c'était bien l'objectif, non, de dénoncer cette poudre aux yeux des concours de beauté, que l'on peut appliquer également aux émissions de télé-réalité qui fabriquent des stars éphémères ?

 

Caché sous son imper avec son chat sur les genoux, retournez le livre, et vous verrez la tête du chat une fois que l'imper est tombé ! Les illustrations de Tallec sont très expressives dans les émotions tout au long du roman et souvent drôles !

 

Actes Sud Junior, octobre 2015, 42 pages, prix : 13 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Olivier Tallec et éd. Actes Sud Junior

 

 

Blob – Joy Sorman et Olivier Tallec (ill.)Blob – Joy Sorman et Olivier Tallec (ill.)

Voir les commentaires

Blanche-Neige (ou presque) / Le Petit Chaperon rouge (ou presque) – René Gouichoux et Rémi Saillard (ill.)

9 Janvier 2016, 15:20pm

Publié par Laure

Blanche-Neige (ou presque) / Le Petit Chaperon rouge (ou presque) – René Gouichoux  et Rémi Saillard (ill.)

Il fallait sacrément l'oser : une version ultramoderne de Blanche-Neige, transposée aujourd'hui, dans un univers de télé-crochet façon star académie.

 

Mademoiselle Neige est chanteuse et entend bien remporter le titre de "Star de la planète". Mais il y a la contrariante Reine Noire à qui le miroir a annoncé que la voix de Mademoiselle Neige était plus belle... Les 7 nains sont musiciens, et le Prince, je vous laisse deviner ... (ou le découvrir)

 

De même, dans le Petit Chaperon rouge (ou presque), Rosette Chaperon apporte à sa grand-mère une galette tous les mercredis, de l’autre côté du parc. Elle croise Tibo Leloup, un grand de l’école, qui essaie de l’entourlouper pour aller croquer les bonbons de la grand-mère (qui tient une confiserie). Mais Rosette Chaperon n’est pas si naïve et si les formules habituelles du conte traditionnel y sont, elles sont bien détournées dans cette histoire ! Au détour de l’illustration, on n’oubliera pas de croiser les trois petits cochons ;-)

 

Sur le même principe que Blanche-Neige (ou presque), l’histoire est résolument moderne (le parc de centre-ville, les bonbons, le grand pas sympa de l’école) sans être toutefois très différente. Une façon de s’amuser dans une collection « premières lectures » pour les 6-7 ans (ou avant en lecture accompagnée)

 

 

Ça dépoussière sec, l'idée est originale et peut permettre... de revenir comparer avec la version classique, histoire de faire connaître le patrimoine aux enfants !

 

Nathan, coll. Premières lectures (n° 321 et 322), janvier 2016, 32 pages chacun, prix : 5,60 € pièce

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Rémi Saillard et éd. Nathan.

Voir les commentaires

L'ombre de nos nuits – Gaëlle Josse

7 Janvier 2016, 19:09pm

Publié par Laure

Le roman commence à Lunéville, en Lorraine, au début de l'année 1639. Georges de La Tour prépare un nouveau tableau. Il confie quelques travaux de préparation à deux jeunes apprentis, dont l'un est son fils, l'autre un orphelin recueilli, au talent déjà certain.

Au deuxième chapitre, le lecteur bascule à Rouen, en 2014, dans un musée, où une femme contemple ce même tableau de Georges de La Tour, près de quatre siècles plus tard. Cette blessure de Saint Sébastien soigné par Irène, à la lumière d'une lanterne, (représenté sur la jaquette dépliée du livre et en page intérieure liminaire), lui rappelle l'amour qu'elle a éprouvé pour un homme.

 

Dès lors les chapitres alterneront, entre les secrets de la création de ce tableau que le peintre destine au Roi, les pensées de Laurent, son apprenti et le récit de cet amour douloureux.

 

J'ai beaucoup aimé chacune des « deux » histoires, même si j'ai parfois eu du mal à les relier réellement entre elles, autrement que par l'artifice créé dans l'observation du tableau au musée.

 

J'ai aimé le regard juste de la femme sur son amour passé, sur ce lien qu'elle savait toxique mais dont elle ne parvenait pas à se détacher, la lucidité de son analyse. Les nuits peuvent être longues avant qu'une aube nous tire de leur ombre.

 

Moi qui d'ordinaire ne m'intéresse pas aux romans historiques, j'ai apprécié cette immersion dans le domaine de l'art au 17ème siècle, peut-être justement parce qu'il n'est pas le seul sujet du livre, et parce qu'une histoire d'amour, plusieurs histoires d'amour, se dessinent aussi dans cette partie-là : celle du jeune apprenti, mais aussi l'amour du peintre pour sa femme et sa fille, pour ses enfants plus largement, pour son art.

 

L'analyse toute contemporaine de l'amour de la passante au musée, entre deux trains, est précise, fine, délicate. J'aime cette douceur dans l'écriture, cette précision dans l'expression de l'intime, sans concession sur le fond.

L'ombre et la lumière se répondent, entre celles créées dans le tableau et celles imagées de l'amour défunt.

 

« Il me plaisait sans me convenir. Dans quel livre avais-je lu cette phrase ? Les livres savent de nous des choses que nous ignorons » (p. 65)

 

Après « Nos vies désaccordées », L'ombre de nos nuits est le deuxième roman que je lis de Gaëlle Josse (je garde pour le moment une préférence pour nos vies désaccordées, mais je vais continuer de découvrir son œuvre.... car je devrais bientôt la rencontrer, chut...)

 

A noter : en même temps que L'ombre de nos nuits paraît en poche (chez J'ai Lu) son précédent roman : le dernier gardien d'Ellis Island.

 

 

Éditions Noir sur Blanc / Notabilia, janvier 2016, 195 pages, prix : 15 €

Étoiles :

Crédit photo couverture : © d'après Georges de La Tour, Saint Sébastien soigné par Irène (dit « à la lanterne ») © Musées de la ville de Rouen / C. Lancien, C. Loisel – et éd. Noir sur Blanc.

Voir les commentaires

La Tour Eiffel se balade à Paris – Mymi Doinet, Mélanie Roubineau (ill.)

7 Janvier 2016, 14:32pm

Publié par Laure

Ah ! La Tour Eiffel est de retour de New-York et l’on se prend au jeu !

 

Cette fois, c’est une chasse au trésor à travers Paris qui est l’objet du récit. Deux enfants, Léa et Nino, sont arrivés en haut de la Tour Eiffel, pensant que le trophée de leur chasse au trésor s’y trouvait. Ils sont déçus car c’est un premier échec, mais rien n’est perdu, notre Tour Eiffel qui a la bougeotte va les aider et les emmener à travers tout Paris pour le trouver, ce fameux trophée.

 

C’est donc l’occasion de découvrir ou de revisiter la ville, avec un passage par Notre-Dame, le Louvre, les bouquinistes, les bateaux-mouche, Beaubourg, le zoo de Vincennes, etc. je ne cite pas tout !

 

A la fin de l’ouvrage, deux pages documentaires instructives et amusantes qui donnent en quelques chiffres des infos intéressantes : le nombre de ponts dans Paris, de rues, de parcs, de lignes de métro, de musées, …

 

Un petit bouquin de la collection « Premières Lectures » qui sera une valeur sûre pour tous les élèves qui travaillent sur Paris ou préparent une sortie scolaire dans la capitale.

Et même sans cela, c’est une nouvelle aventure du duo Mymi Doinet et Mélanie Roubineau dont on se délecte sans problème (j’aime autant le texte que les illustrations !), et comme pour les précédents titres, j’espère qu’une édition en grand format sera proposée.

 

Nathan, coll Premières lectures (n° 323), janvier 2016, 29 pages, prix : 5,60 €

Etoiles :

Crédit photo couverture : © Mélanie Roubineau et éd. Nathan

Voir les commentaires

Nos dimanches soirs - Jérôme Garcin

3 Janvier 2016, 13:57pm

Publié par Laure

Publié à l'occasion des 60 ans de l'émission du Masque et la Plume, ce recueil construit à la façon d'un dictionnaire est un vrai régal.

 

Je suis d'une génération qui n'a jamais connu que Jérôme Garcin aux commandes du Masque, fidèle de l'émission surtout lorsqu'elle parle des livres, j'ai savouré cet ouvrage empli d'histoire (celle de l'émission et de ses grandes figures) et d'anecdotes, singulières ou amusantes. Très bons articles sur les chroniqueurs également, tout est bon dans "ces dimanches soirs"

 

Jérôme Garcin a la plume élégante et même si cela étonne à la lecture, on a l'impression de "l'entendre" nous raconter ces meilleurs moments.

 

 

 

Badge Lecteur professionnel

 

Coédition Grasset et France Inter, octobre 2015, 304 pages, prix : 19 €

Etoiles :

crédit photo couverture : © Philippe Rochut et Radio France

Voir les commentaires