Les jardins d'Hélène

Novembre 2020 en couvertures ...

30 Novembre 2020, 16:10pm

Publié par Laure

En novembre, j'ai lu :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En novembre, j'ai vu :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En novembre, j'ai écouté (et aimé !) :

 

Lundi méchant, Gaël Faye
Mesdames, Grand Corps Malade

 

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Taxi Pouet-Pouet ! – Stéphane Servant, Elisa Géhin (ill.)

23 Novembre 2020, 13:58pm

Publié par Laure

« Taxi ? Taxi ! Pouet-Pouet ! » Une petite dame à grand chapeau hèle un taxi pour la conduire au bal du Petit Bois. « A travers la ville, le taxi roule, le taxi va. » Tout commence tranquillement, la petite dame n’est pas pressée. Mais ils sont nombreux à avoir besoin de ce taxi ce jour-là : le policier qui court après un voleur, le PDG qui va au bureau, un futur papa… et ainsi de suite. Vite ! devient le maitre-mot. Tous vont-ils pouvoir rentrer ? Mais oui, enfin, jusqu’à un certain point, car quand la minuscule dame au gros ventre rebondi arrive, rien ne va plus, mais tout se termine dans une explosion de joie et de couleurs.

Ah qu’il donne la pêche ce bel album aux couleurs fluo avec ses phrases randonnée qui reviennent à chaque page, pour le plus grand plaisir des enfants qui les anticipent au fil de la lecture. De l’humour, des illustrations qui ne laissent pas indifférent, une aventure rocambolesque aux personnages qui s’entremêlent à un rythme fou, une grande double page qui s’ouvre pour ajouter au spectaculaire et jouer sur l’espace et le mouvement : on en redemande !

Embarquez à bord du taxi Pouet-Pouet, vous ne le regretterez-pas !

 

(Dès 3 ans)

 

 

Gallimard Jeunesse, mars 2020, [32 pages], prix : 15,90 €, ISBN : 978-2-07-510977-2

 

 

Crédit photo couverture : © Elisa Géhin et éd. Gallimard jeunesse.

 

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Dans mon village, on mangeait des chats - Pelaez / Porcel

22 Novembre 2020, 15:13pm

Publié par Laure

Au fin fond du Tarn, dans les années 1970, un jeune ado et sa petite sœur percent le secret du boucher et maire du village : il capture et tue les chats pour en faire du pâté, pâté vendu à prix d'or qui attire les foules. Comprenant que son secret risque d'être éventé, le boucher monte un guet-apens pour se débarrasser du garçon, mais c'est l'inverse qui se produira. De retour chez lui, Jacques Pujol, notre ado, tuera également son père qui violentait régulièrement sa sœur et sa mère.

Et c'est un album totalement immoral mais bien scénarisé, aux illustrations sombres mais adéquates, quasi cinématographiques, qui entraine son lecteur dans une aventure qui mène de l'enfance malmenée au crime organisé et triomphant, avec le courage d'une fin sombre. Et c'est excellent.

 

 

 

Bamboo éd., collection Grand Angle, 56 pages, prix : 15,90 €, ISBN : 978-2-8189-7563-3

 

 

Crédit photo couverture © Francis Porcel et éd. Bamboo/Grand Angle

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Il est des hommes qui se perdront toujours – Rebecca Lighieri

16 Novembre 2020, 14:43pm

Publié par Laure

De la première à la dernière phrase, et sur près de 400 pages, jamais la qualité ou le rythme ne faiblissent : je le tiens mon coup de cœur de 2020 ! Et pourtant je l’avais un peu snobé : pas envie, trop vu, trop encensé, peur d’être déçue, tout le monde en parle au même moment, à quoi bon, puis six mois plus tard je me suis dit allez, essaie, au moins… Mais pourquoi ne l’ai-je pas fait plus tôt ? Lu en moins de 24h, fini à 2h et demi du matin, tant je ne pouvais pas les abandonner ces personnages ! quelle claque !

Alors oui c’est sombre, c’est dur, c’est violent, mais quelle beauté aussi dans cet amour fraternel mutuel et cette galère solidaire, quelle force dans chacun de ces trois enfants que l’on accompagne du milieu des années 1980 au début des années 2000 dans les quartiers nord de Marseille.

Une famille toxique, un père ignoble et ultraviolent, une mère paumée et effacée, un camp de gitans sédentarisés qui s’y substituent ou du moins aident à la survie, sous les mots de Karel, l’aîné, le récit réaliste et cru d’une enfance détruite, où la haine mène la danse jusqu’à la mort, celle-là même qui ouvre le texte. Tous les personnages, principaux et secondaires, ont une densité rare, tant dans leurs failles que leurs forces, contribuant de toute évidence à la puissance de ce roman noir et social, au souffle glacial et à la construction remarquable.

 

 

P.O.L, mars 2020, 372 pages, prix : 21 €, ISBN : 978-2-8180-4868-9

 

Crédit photo couverture : © éd. P.O.L

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RC 2722 – David Moitet

12 Novembre 2020, 13:29pm

Publié par Laure

Un virus et le réchauffement climatique extrême ont décimé la quasi-totalité de la population française. Quelques-uns survivent dans des abris souterrains, une nouvelle organisation s’est mise en place. Oliver s’est aperçu d’une anomalie et pense que certains sont sortis à l’extérieur à de l’abri, et qu’on leur ment au sujet de l’approvisionnement en eau. Sont-ils manipulés ? Il va mener son enquête, peu après la disparition de son frère et la mort de son père. Remonté à la surface, il va rencontrer Tché, une ado comme lui qui va lutter à ses côtés pour retrouver son frère.

Dystopie fantastique, on verra bon nombre de références à l’Histoire et à l’actualité – trop peut-être : Tchernobyl, la Shoah et la déportation avec le tatouage et les camps, les camps de réfugiés et le péril des migrants en mer, un virus qui décime la population, un mur érigé entre deux zones pour empêcher les gens de fuir, le réchauffement climatique et notre immobilisme. D’ailleurs le titre mystérieux s’éclaire dans le texte : RC pour réfugié climatique.

Le roman d’action fonctionne à cent à l’heure et maintient en haleine, la lecture de la mémoire du père d’Oliver apporte à la fois éclairage et moments plus intimes au récit, c’est efficace et bien fait, malgré une fin peut-être un poil trop rapide et quelques scènes assez violentes.

 

Conseillé à partir de 12 ans.

 

 

 

 

 

 

Didier jeunesse, septembre 2020, 301 pages, prix : 15,90 €, ISBN : 978-2-278-09839-2

 

Crédit photo couverture : © éd. Didier Jeunesse

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Vent mauvais – Cati Baur

3 Novembre 2020, 16:04pm

Publié par Laure

Dans cet album Cati Baur est à la fois au scénario, au dessin et à la couleur.

Béranger est un quadra parisien désabusé et lassé par la vie – son job est en stand-by depuis une quinzaine d’années, l’âge d’or du succès au scénario d’un film populaire est bien derrière lui, et sa femme l’a quitté, lui laissant juste le droit de visite de leurs deux filles, Lison et Violette.

Il rachète alors à bas prix une maison à rénover à la campagne, à une heure trente de Paris, mais située à quelques centaines de mètres à peine d’éoliennes, qui gâchent le paysage et engendrent toutes sortes de troubles auprès des habitants. Mais Béranger ne l’entend pas ainsi, pour lui, cette vue et ce ronronnement incessant sont apaisants. Il se remet au travail et retrouve l’inspiration perdue depuis longtemps.

Autour de lui gravitent les villageois et tout particulièrement Marjolaine, une nana pas comme les autres qui conduit son bibliobus et s’occupe tant bien que mal de ses vieux parents qui ont préféré vendre leurs terres à la compagnie d’électricité qui y a implanté les éoliennes plutôt qu’à un agriculteur du coin.  D’où le ressentiment local. Une nana pas comme les autres parce qu’elle se fiche pas mal de son image, de ses fringues, elle a un vrai contact et une vraie écoute avec les gens qu’elle rencontre.

Marjo et Béranger vont s’apprivoiser, par le biais de parties de Scrabble dont Marjo raffole, entre autres, mais qui vont virer à l’obsession pour le scénariste.

Est-ce que vraiment les éoliennes rendent fou comme tout le monde au village se plait à le dire ? Est-ce que ce n’est pas juste une dépression de milieu de vie qui touche Béranger ?  à moins que ce ne soit les deux ?

J’ai aimé les personnages féminins de cette BD, leur engagement pour une féminité libre (oui on a le droit d’être ronde, de s’habiller « confort » avant tout, de ne pas s’épiler les aisselles et alors ?), la relation entre Marjolaine qui ne veut pas d’enfants mais qui sait bien s’occuper de ceux des autres. Le personnage de Béranger m’a laissée plus indifférente, il est moins « aimable ».

La découpe des cases est classique, avec des doubles pages qui rythment l’avancée des mois et des chapitres, avec toujours un oiseau pleine page, mort, qui scande l’album et ce vent mauvais.

 

L’album est dédié à « toutes les filles un peu bizarres, les pas aimables, les moches, les timides, les fatiguées, les grosses, les cageots, les gentilles, les entêtées, les intellectuelles, les décoiffées, les énervées, les gonflées, les bouffies, les mal fagotées, les résignées, les trop ou les pas assez, les vieilles filles, les petites connes, celles qui ne se sentent jamais à leur place nulle part et celles qui ne veulent pas y rester, à leur place. » Et pour cela, c’est un big up à Cati Baur.

 

 

Rue de Sèvres, juin 2020, 191 pages, prix : 20 €, ISBN : 978-2-36981-103-9

 

 

Crédit photo couverture : © Cati Baur et éd. Rue de Sèvres

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