Les jardins d'Hélène

De quoi j'me mêle ?

31 Mars 2009, 20:52pm

Publié par Laure

Ici et là naissent des polémiques sur ce que devrait être ou ne pas être un blog littéraire, et je suppose que par littéraire on entend ce qui est comptabilisé, évalué, malmené et observé attentivement dans le classement Wikio rubrique Littérature. Classement qui fait lui-même débat, surtout auprès des aigris et autres jaloux. Comme tous ces débats sur les SP (pour les non initiés qui passeraient par là : services de presse envoyés par les attachées de presse ou les éditeurs eux-mêmes), les jeux concours, les opérations promotionnelles des éditeurs relayées en direct ou par le biais d’entreprises sous-traitantes. Idem pour les commentaires : seraient montrés du doigt ceux qui ne répondent pas systématiquement aux commentaires laissés sur leur blog par leurs lecteurs.

Je ne suis pas entrée dans ces débats, je n’ai pas laissé de commentaires à ce sujet sur les blogs qui en parlaient, je pourrais bien même continuer à garder le silence, par paresse essentiellement. Mais comme je suis solidaire de celles qui en privé pensent « fichez-nous la paix », j’y vais de mon « de quoi j’me mêle », puisqu’il faudrait passer son temps sur la blogosphère à se justifier. Se justifier de trop lire, se justifier d’avoir été classée là plutôt qu’ailleurs, se justifier de demander qu’on nous lâche un peu…


D’abord, le classement Wikio Littérature ne satisfera jamais personne tant qu’on continuera à y faire cohabiter des choses très différentes. Tout et n’importe quoi, surtout n’importe quoi, diront les aigris qui ne comprennent pas pourquoi ils ne sont pas à la hauteur qu’ils attendent.

Dans blog littéraire, il y a littérature. Il y a des blogs d’écrivains, d’auteurs publiés (ou pas), de gens qui écrivent, des blogs de création littéraire. Il y a de bons et de mauvais écrivains, des qui le sont et des qui aimeraient l’être, des bons et des mauvais blogs. Il y a aussi des blogs de critiques littéraires professionnels et de journalistes. On les met dans la même case, ils créent à leur manière, mais ils ne créent pas de la littérature. Ou alors de la paralittérature. Et puis il y a surtout cette sous-catégorie qui semble gêner tout le monde, que certains passent leur temps à décrier, lui refusant toute légitimité : les blogs de lecteurs. Des gens comme vous et moi qui lisent des livres, et disent tout simplement et sans chercher quoi que ce soit (autre que leur plaisir à le faire), ce qu’ils en pensent. En général des livres aimés, appréciés. Je rapproche ces blogs de lecture de tous les blogs de loisirs et de passions : tricot, broderie, loisirs créatifs, cuisine, pêche à la mouche, bref ce que vous voulez. Est-ce que les gens qui tiennent un blog de broderie sont aussi virulemment critiqués que ceux qui tiennent un blog de lecture ? Et je dis bien lecture, pas littérature.

Mais qu’on nous fiche la paix bon sang, ou alors allez emm… de la même manière ceux qui tiennent un blog de pêche à la mouche. On n’a rien à faire dans la catégorie Littérature ? Ben mettez-nous ailleurs. Ou vous voulez. Dans la catégorie « Nullités » si vous voulez, là plus qu’ailleurs on sera lus, pas besoin de temps de cerveau disponible pour ça. Si vous voulez me mettre dans la rubrique physique quantique à la 97 865ème place ou à la rubrique nouvelles technologies à la 98251ème place, faites. Ceux qui se soucient de ne pas être dans les 10-50-100-1000 premiers n’ont sans doute pas grand-chose d’autre à faire dans la vie (ou un ego surdimensionné, c’est encore autre chose)

Ce mois-ci je suis 40ème en Littérature il paraît. Oui. Et alors ? ça change quoi ? Pour qui ? Pour quoi ? Pour moi ? Rien. Ma vie s’arrêtera si je passe 578 ème demain ? Ma place n’est pas justifiée en Littérature ? Ce n’est pas moi qui l’ai demandée cette catégorie ! J’ai juste reçu un mail de Wikio un jour me disant que j’étais là. Ah bon.

 

Autre sujet qui fâche : les SP. Est-ce que je reçois des SP et est-ce que ça me pose problème ? Oui je reçois des SP, pas des masses, une dizaine par an, toujours sur proposition de l’éditeur ou de l’attachée de presse. Je ne les demande pas. Mais je réponds positivement quand on m’en propose. Est-ce que ça me pose problème ? Déontologiquement non. En pratique oui. Parce que je ne les lis jamais tout de suite, souvent avec 6 mois ou 1 an de retard par rapport aux dates de sortie en librairie, ce qui n’est pas intéressant pour les éditeurs. Ils ont d’ailleurs bien compris que j’étais un mauvais choix sur ce plan-là, néanmoins ceux qui continuent à m’en envoyer le font par amitié. (Ou soyons pragmatiques : parce qu’ils ne vont pas tous vérifier si j’ai publié ou non un billet sur leur livre).


Est-ce que je participe à des actions promotionnelles ? Oui parfois, mais là aussi, je suis rarement dans les délais. Quand le livre ne m’intéresse pas, je décline tout simplement. J’ai déjà assez de trucs à lire pour ne pas m’encombrer de livres inutiles (pour moi), fussent-ils gratuits. En 2008, j’ai participé à deux jurys de lecteurs : celui du Prix des Lectrices de Elle, et celui du Prix des Lecteurs du Livre de Poche. Est-ce que j’ai fait une publicité gratuite pour ces institutions à l’insu de mon plein gré ? Si on veut voir de la promo partout, on peut la voir là aussi. Est-ce que les tout frais jurés 2009 du Prix Inter font en réalité la promo gratuite de Radio France ? Vous allez me répondre que non bien sûr là on aime la littérature, que vous pensiez plutôt aux opérations de chez les filles et autres approchantes. Qui va réellement sur le site de chez les filles après avoir vu une critique d’un bouquin offert par eux ? Les bouquins offerts par chez les filles ont-ils réellement besoin de visibilité tant ce sont en général des mastodontes de l’édition qui ont les moyens d’offrir 100 SP ?


Est-ce que les blogs de lecture font vendre ? Bien sûr que non, ils ne sont pas faits pour ça. Les écrivains qui l’ont cru jadis ont vite compris leur erreur. Les blogs de lecture font partager, discuter, échanger, enrichissent la Poste et fréquenter davantage les bibliothèques publiques. Ceux qui achètent des livres le faisaient déjà, avec ou sans blog. Et continuent. D’en acheter encore plus. Parce qu’ils aiment ça. Les livres. Quelqu’un qui tomberait par hasard sur un blog de lecture courrait-il en librairie le lendemain ? L’exception doit bien exister, mais elle n’est pas la règle.


Est-ce que je participe aux jeux des blogueuses, swaps et défis lecture ? Non, plus maintenant. J’ai fait un swap il y a longtemps. C’était sympa et amusant. J’avais réellement apprécié l’expérience. Depuis j’observe, et je n’aime pas ce que je vois. Des critiques partout : ça va du billet qui dit ouvertement que le cadeau reçu était nul à la polémique qui dénonce une tendance à la surenchère : certaines en mettraient trop dans leur colis pour épater la galerie et se faire mieux aimer ? Il y a bien des tentatives ponctuelles pour règlementer tout ça : des tailles de colis à respecter ou des montants en euros à ne pas dépasser, mais là encore tout le monde triche. Parce que le plaisir d’offrir n’aime pas les lois. Et que fait la Cnil quand des blacklistes circulent (tiens ça circule aussi dans les blogs de loisirs créatifs, tapez blackliste swap dans un moteur de recherche, vous verrez comme elle est belle la nature humaine), balançant à tout va les noms des mauvaises joueuses qui n’envoient rien ou postent leur colis avec une journée de retard ? C’est ça le plaisir du swap ? Jouer au gendarme et ficher les gens ? Joli jeu ! Oui je sais, pour le joueur honnête c’est pas juste, parce que vous croyez aux règles, vous envoyez un colis, et à cause des mauvais joueurs, vous ne recevez rien. C’est grave. Vous ne survivrez pas. Mortelle déception. Vous envoyez trop ? On vous accuse de surenchère. Là encore, il est beau le jeu ! J’en suis donc revenue à la bonne vieille méthode : j’offre ce que je veux à qui je veux quand je veux, pas besoin du net pour ça. De même que j’ai régulièrement la surprise de trouver des cadeaux dans ma boîte aux lettres, sans que personne ait décidé que je devais ouvrir mon colis le 1er avril à 00h28 min.


Les clubs de lecture ? oui, non, je ne supporte plus les lectures imposées, j’ai trop donné pour les jurys dans ce domaine-là. Et j’avoue que lorsque je trouve 20 billets sur un livre identique le même jour, je n’en lis aucun. Peut-être parce que ça fait lire 20 fois le quasi même résumé, et que ça ne permet pas l’échange motivé d’une vraie rencontre. Et qu’on ne peut même pas faire tourner la boîte de chocolats pendant ce temps-là.


Comme tous ces griefs ne faisaient pas encore assez dans la jolie blogosphère, on pointe maintenant du doigt les blogueur/euses qui ne répondent pas systématiquement aux commentaires que les lecteurs laissent sur leur blog. C’est pas bien, c’est pas poli. On vous fait l’immense honneur de vous lire alors que vous écrivez de la bouse qui ne mérite pas la catégorie Littérature du Dieu Wikio et vous avez le culot d’ignorer le courageux passé par-là qui en plus est assez givré pour vous dire qu’il aime votre bouse !! J’avoue je ne réponds pas systématiquement aux commentaires. Pourtant je ne méprise pas mes lecteurs. Je ne prends même pas le prétexte du (manque de) temps, argument souvent faux-cul entendu ici et là. Vous avez le temps d’écrire vos articles, décortiquer vos stats,  lire vos commentaires, mais pas d’y répondre ? Laissez-moi rire. Soyons plus honnêtes : tous les commentaires n’appellent pas de réponses. Que voulez-vous répondre à « ça a l’air sympa, je note » ou « ça va encore faire augmenter ma PAL / LAL » ? Vous aimeriez comme réponse systématique (automatique ?) : « oui c’est sympa vas-y note ! » ou «  oui pauvre PAL ! ». Je peux hein, si c’est ce que vous trouvez intéressant dans un blog. Moi pas. Je ne lis quasiment jamais les commentaires. Parce que je lis souvent les articles via bloglines, sans aller sur le blog propre, sauf quand l’article vraiment m’intéresse, parce que les commentaires (y compris chez moi) sont souvent des private jokes entre copines qui excluent la masse, parce que quand fait rarissime je laisse un commentaire chez quelqu’un, je ne pense jamais à aller voir la réponse. Comment font celles qui laissent un comm sur chacun des 150 blogs qu’elles lisent quotidiennement ? Elles retournent 150 fois 2 ou 3 dans la journée voir les réponses ? Chanceuses, ou elles ne travaillent pas, ou pauvrettes, elles s’ennuient vraiment au boulot ! Sans parler de ceux qui usent du commentaire pour le clic qui fait remonter dans les classements, là on est revenu au Wikio du départ, c’est pathétique.


Alors oui je suis une sauvage, je ne garde de ce monde des blogs que mon plaisir personnel à parler de mes lectures, et de ce qui en agace d’autres, faisant un blog hybride, mes enfants, mes bestioles, mon job.. Ça vous irrite ? Ben c’est être maso que de venir me lire alors, non ? ! D’aucuns diront sans doute aussi qu’à me mettre à l’écart comme cela, c’est moi l’ego surdimensionné. Si ça vous fait plaisir. J’ai le dos large.

Alors pourquoi je continue de bloguer ? Parce que les liens qui se sont créés sont réels et sincères, parce que j’ai toujours plaisir à le faire pour ces fidèles-là (et pour tous les silencieux que je ne connais même pas !), parce que c’est toujours un plaisir de recevoir un mot inattendu d’un auteur ou d’un illustrateur, de noter chez les autres des titres de livres à lire même si j’en ai déjà 450 empilés là, parce que la passion de la lecture ne s’émousse pas. C’est celle du web qui parfois s’use. Avec l’impression de toujours devoir s’y justifier.

 

 

 

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Un mois plus tard... (eh oh, je suis un chat moi !)

30 Mars 2009, 14:08pm

Publié par Laure

Il y a pile un mois, ils me ramenaient une nouvelle bestiole pour empiéter sur mon territoire : un cochon d'Inde nommé Choupette. 1 semaine plus tard, ils étaient trois, car leur Choupette, elle a fait des petits : un petit mâle nommé Forrest et la petite blanche, une fille comme moi, c'est Quenotte.


Et aujourd'hui, nan mais je rêve ou c'est la multiplication des cages ? Ils ont mis du rhum dans mes croquettes ou quoi ? Je regarde où moi maintenant ?


A droite ?


A gauche ?


Eh oh, ça commence à devenir compliqué dans cette maison !!
Mais Forrest déménage demain, il va habiter chez la nounou, ah c'est pour ça que les cages se sont multipliées ! j'avais pas rêvé !!

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C'est à moi, ça ! - Michel Van Zeveren

28 Mars 2009, 06:38am

Publié par Laure

Après le très drôle et pourquoi ? qui revisitait le petit chaperon rouge, voici un nouvel album de Michel Van Zeveren qui joue sur le conte-randonnée. L’histoire commence ainsi : « dans la jungle, terrible jungle … » (et là je défie quiconque de réussir à ne pas chanter !), le lion est mort ce soir une grenouille trouve un œuf et s’écrie : c’est à moi, ça ! Mais voilà qu’arrivent tous les animaux du coin, de plus en plus gros, qui décrètent eux aussi que c’est à eux ! S’ensuit une grande bagarre et l’œuf tombe sur la tête de l’éléphant qui passait par là. L’animal, souffrant d’une bosse, demande à qui est cet œuf. Tous craignant la remontrance, se renvoient l’œuf. Je vous laisse la surprise de la chute, de même que la finale, qui sortira de l’œuf ?

Un album aux couleurs pastel jouant sur l’effet de répétition qui plaît à tous les coups, une valeur sûre !

 

(à partir de 3 ans, et sans limite d’âge J )

 

L’école des Loisirs, coll. Pastel, mars 2009, prix : 11 €

Ma note :



Crédit photo couverture : © Michel Van Zeveren et éd. L’école des Loisirs

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L'hypothèse des forêts - Laurence Albert

25 Mars 2009, 15:16pm

Publié par Laure

Une chose surprend quand on aperçoit ce livre : sa couverture, qui irrésistiblement donne envie de pousser cette porte pour découvrir ce qu’il y a derrière ce verre opaque où se reflète une forêt dans la lumière du soleil. C’est très réussi. Le second point, plus déstabilisant, c’est le titre : l’hypothèse des forêts. C’est vendeur un titre pareil ? Comme ça, au départ, c’est un mystère. Pas très engageant à vrai dire. Ça sonne « mathématiques », ou houellebecquien, après la possibilité d’une île, il ne manquerait plus que la probabilité des ormes ? J’ironise, mais ce titre est pour moi un obstacle, un verrou qu’il faut faire sauter.

 

Cette curieuse hypothèse est l’histoire de trois sœurs, Léonie, Hortense et Rose Taillandier,  trois femmes adultes au moment du récit, qui vont revenir sur leur enfance, douloureux passé dont elles cherchent à guérir. Rose, la petite dernière, est la narratrice principale de leur histoire. On devine un drame ancien, lié à leur mère, internée en psychiatrie, sans que l’on sache bien pourquoi. En parallèle, on fait connaissance avec Thomas, aide-soignant dans cet hôpital, qui a quitté son Québec natal pour tenter de retrouver Léonie, rencontrée lorsqu’il vivait à Montréal, et dont il est tombé éperdument amoureux. Léonie Taillandier, l’aînée des trois sœurs, qui un beau matin a disparu. Pourquoi ? En se rapprochant de sa mère Marianne, et de Rose qui lui rend visite régulièrement, il espère la retrouver, comprendre sa fuite.

Le ressort du livre est construit sur l’alternance des chapitres écrits à la première personne, tantôt celle de Rose, tantôt celle de Thomas, on pense inévitablement à Karine Fougeray et à Ker Violette, même principe, roman polyphonique pour reconstituer le secret et le drame. Ça marche peut-être un tout petit peu moins bien ici, il m’a fallu souvent me raccrocher à l’accord des participes passés ou revenir au début de chapitre pour savoir qui « racontait l’histoire». Surtout que je ne voyais pas bien encore combien de personnages s’exprimaient. Du moins au début, car sur la fin l’évidence du fonctionnement a pris le dessus.

Puis on découvre la maladie de la mère (que je tais volontairement ici) et on imagine le drame vécu par les filles, à peine esquissé, mais qui détruit à jamais. La tentative de reconstruction de ces trois femmes, confiées encore toutes jeunes à leur tante lors de l’internement de leur mère, témoins aussi de la lâcheté de leur père qui a préféré prendre la fuite, se dénoue au fil des pages. On pourrait dire résilience pour utiliser ce mot à la mode. Mais la résilience fonctionne-t-elle pour chacune ? Où est Léonie ?

Hortense a la danse pour refuge, Rose a la forêt, ses forêts, la nature qui lui permet encore de respirer.

Après un petit passage à vide vers le milieu (faiblesse de ma part ou du roman qui me semblait patiner un peu ?) les quatre-vingt dernières pages m’ont vraiment emportée, et avec elles mon adhésion tout entière à ce roman fort et douloureux. Car malgré l’histoire terrible de cette famille, il est toujours empreint d’une lueur d’espoir, farouchement entretenue par Rose, qui porte au plus profond d’elle-même son acharnement au bonheur. Une lutte permanente pour le bonheur alors qu’elle lutte tout autant contre elle-même avant d’oser s’y abandonner.

 

Il faudra vraiment avoir atteint ces deux cents pages denses, mystérieuses, pour percevoir toute la force de cette histoire, qui laissera longtemps en vous l’empreinte de ses tensions.

 

En plus des libraires habituels et du site de l'éditrice, vous pouvez également commander ce livre sur coop-breizh : ici


Ed. Delphine Montalant, mars 2009, 201 pages, prix : 17 €

Ma note :



Crédit photo couverture : © Catherine Mantelet et éd. D. Montalant

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L'amour en cage - Maryvonne Rippert

24 Mars 2009, 06:19am

Publié par Laure

Paul est un élève de sixième comme les autres, mais il a du mal à supporter les quolibets de ses nouveaux camarades de collège sur le fait qu’il est fils d’agriculteurs. On le surnomme le Pèque, comme péquenaud. Mais rien ne l’empêchera d’aimer sa nature, de courir dans les bois et les collines. Et puis des a priori stupides, il en a lui aussi, quand il s’agit d’Aïssata, sa camarade guinéenne, son amie.

Amour, amitié et liberté vont venir se mêler dans cette histoire sensible : Paul va recueillir une pie blessée qu’il va élever et apprivoiser, mais va-t-il trouver la force de la libérer pour qu’elle vive sa vie d’oiseau ? Sa grande sœur rêve de reprendre ses études et d’entrer à l’école d’infirmière, mais son amoureux va-t-il accepter d’être séparé d’elle quelque temps ? Et quand Aïssata annonce son départ, comment Paul va-t-il réagir ?

Ah ce n’est pas facile de grandir ni de faire les bons choix !

Un joli roman à proposer dès 10-11 ans, qui fait une part belle à la nature et à la liberté.

 

 

Lu et aimé aussi par Gawou et Clarabel
 

Ed. du Seuil, coll. Chapitre, 91 pages, oct. 2008, prix : 7.50 €

Ma note :


Crédit photo couverture : éd. du Seuil.

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Ben, où sont passés les choupi-trognons ?

23 Mars 2009, 13:32pm

Publié par Laure

C'est quoi cette cage à cochons d'Inde avec un chat dedans ?



Qui va à la chasse, perd sa place....





de gauche à droite : forrest, choupette, et quenotte. Forrest cherche de gentils maîtres pour l'adopter. Mosquito a pleuré à chaudes larmes hier soir, à l'idée que son Forrest puisse partir, mais Mosquito, si on le garde, dans un an, on en a une centaine.... des choupi-trognons !

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Moi vivant, vous n’aurez jamais de pauses (ou comment j’ai cru devenir libraire) – Leslie Plée

22 Mars 2009, 18:57pm

Publié par Laure



Moi vivant…
est le récit (autobio)graphique de l’auteur, qui a vite déchanté alors qu’en 2005 à Rennes, elle croyait épouser le beau métier de libraire. Un premier job passionnant, un CDI de 35h, mais voilà, c’est une grande surface de produits culturels, les techniques de management sont celles d’une grande surface. Notre apprentie libraire se retrouve des heures dans un entrepôt debout à étiqueter des stylos, sans pauses, sans chaise. Puis le magasin ouvre enfin, avec son lot de clients toujours surprenants, qui demandent parfois si elle vend des canapés (à votre avis ?!) ou qui lisent des trucs vraiment tordus. Et sa gentille collègue jeunesse se fait vite rappeler à l’ordre quand en tête de gondole elle place un album qu’elle a beaucoup aimé : non, Dora se vendra mieux, dépêche-toi d’enlever ça.

Et ainsi de suite, d’exploitation en désenchantements, il ne fait pas bon travailler dans ce genre d’entreprises.

 

Je m’étais pourtant dit que je n’achèterais plus de BD issues de blogs, à quoi bon, et puis je n’ai pas su résister à l’avis de mon libraire jeunesse qui l’avait placée sur son comptoir, quand je lui ai demandé ce qu’il en pensait. Les dessins plutôt simples accompagnent bien le texte (qui a quand même une part importante), c’est plaisant à lire, ça dénonce une réalité qu’il ne faut pas peut-être pas généraliser non plus, même si à en croire les avis lus ici ou là, ceux qui ont travaillé dans ce genre de chaînes s’y retrouvent. Ces mêmes chaînes culturelles ont-elles référencé cet album de Leslie Plée dans leur stock ?

A lire d’urgence, si vous croyiez encore une seule seconde qu’être libraire, c’est lire toute la journée…

 

Ed. Jean-Claude Gawsewitch, mars 2009, 95 pages, prix : 15 €

Ma note :



Crédit photo couverture : © Leslie Plée et JCG éd.

 

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Un dimanche au Salon

20 Mars 2009, 21:27pm

Publié par Laure

du Livre de Paris, 15 mars 2009.

Les copines m'envoient des mails : bah alors tu étais au Salon dimanche, tu ne racontes pas ? Qui tu as vu ? qu'est-ce que tu as acheté ? Tu ne fais pas de billet ?

 

Le temps passe et chaque année je me dis la même chose : pourquoi aller dans ce qui n'est finalement qu'une méga librairie, le conseil du libraire en moins ? Et chaque année je demande mon badge professionnel, et si je ne suis pas disponible sur la journée pro, essaie d'y aller un autre jour calme. Mais cette année je n'avais de possibilité que le dimanche, et les filles avaient envie de voir des auteurs en vrai et de casser leur tirelire, alors zou...

J'ai calé le régulateur de vitesse sur 130, le GPS sur Porte de Versailles, et j'ai laissé faire. 230 km. Idem au retour.

J'ai vu l'auteur que je voulais voir, à une heure encore assez calme, même Mosquito était ravie de rencontrer celui qui a longtemps chahuté sa mère à Word Challenge. Je n'ai acheté qu'un seul livre, un des siens, 9 euros, pour qu'il y mette un gentil mot pour envoyer à une copine.

Une signature, quelques mots, et il était 14h30. L'heure du début : de la foule, de la cohue, des stands absolument inaccessibles.

Ce que j'ai vu ?
ça :


c'est-à-dire une foule compacte qui nous empêchait d'avancer  (ou de reculer, ou de tourner à gauche, ou à droite, que sais-je, bouger quoi) [photo : foule attendant Ségolène, écrivain très connue]

Quand on a enfin pu sortir de là (nous on ne voulait pas acheter le bouquin de Ségolène), on a vu ça :


Là aussi, on a eu du mal à faire trois pas en avant (ou en arrière, ou sur le côté, des pas quoi)

Alors on en a vite eu marre, et on a repris le chemin du parking. Qui à 14 euros 50 les 3 heures 15 minutes, nous a laissé un goût amer dans la bouche.

On n'a même pas approché le stand consacré au pays invité, à savoir le Mexique, parce qu'il aurait fallu affronter ça :



Mais c'était pas fini pour autant, parce qu'il a fallu aussi affronter ça :


Mais rien que pour le sourire radieux de Mosquito devant le stand d'Océan éditions, ça valait le coup !
Oui, Mosquito a une passion : elle collectionne les livres de cet éditeur de... l'île de la Réunion.

Mosquito, à qui je laisse le mot de la fin : "pourquoi les gens ils me marchent tous dessus ? quand ils me poussent, ça me cogne contre d'autres gens et après ça me fait mal" - "parce que tu es petite, ils ne te voient pas" - "ouais enfin j'ai pas 3 ans, j'ai 8 ans, je suis quand même un peu grande déjà" -
"oui tu as raison, c'est parce qu'ils ne font pas attention et qu'ils s'en fichent de bousculer les plus petits".

Ce qui m'a frappée, en dehors de cette lucidité moustiqueste ? Les gens prennent plus de photos qu'ils n'achètent de livres, des tas de photos. Avec leur téléphone mobile, avec leur appareil photo, des photos volées qu'ils balanceront sur le web (sans demander l'avis des intéressés, ni pour la prendre, ni pour la diffuser) comme un trophée de chasse. C'était bien le Salon ? Ouais regarde, j'ai vu machin ! Il est bien son livre ? Ben j'en sais rien, je m'en fous de son livre, regarde, j'ai sa photo !!

Nota : je pense qu'aucune des personnes anonymes sur ces photos n'est identifiable, ce qui était le principe de ces photos.

Nota bis : sur le stand très sympa de la Table Ronde, je me suis abonnée à l'excellente revue Décapage.


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La revanche de Grizzli - Christine Naumann-Villemin et Marianne Barcilon

19 Mars 2009, 15:33pm

Publié par Laure

Peut-être vous souvenez-vous comme dans la famille on aime les aventures de Grizzli et de Léocadie Tagada, dite la Petite Souris. Alors quand une revanche apparaît, on applaudit des deux mains et on court chez le libraire !



Grizzli, notre gros matou de dentiste, a toujours la même idée en tête : boulotter la petite souris, celle qui donne des friandises ou des sous aux enfants quand ils ont perdu une dent. Mais la dernière fois, elle s’est bien moquée de lui ! L’heure de la revanche a sonné !

Sachant la passion de Léocadie pour les dents célèbres, Grizzli passe une annonce dans la Gazette des Petites Bêtes, pour attirer Léocadie : rien de moins que la dent de Wonder-Mulot, son super héros, le prince charmant de ses rêves. On retrouve dans le texte et l’illustration ce qui avait fait le succès de leur première aventure : leurs courriers calligraphiés bien spécifiques, mademoiselle étant bien plus appliquée que notre gros matou. Lequel a d’ailleurs bien besoin de ses copains, les chats Mallow et Moumoute, pour réfléchir un peu plus loin que le bout de ses moustaches et tendre un piège crédible à Léocadie.

 

 


Alors réussira-t-il à la boulotter, notre petite souris ? Meuh non, vous savez bien que c’est un gros bêta, et que Wonder-Mulot, dans son décor et  costume très comics américains, est bien plus malin !



Ça se termine trop vite pour le plaisir de Mosquito qui demande à la dernière page tournée : y en a un troisième ? Un jour sûrement… Alors mesdames, auteur et illustratrice, vous ne pouvez pas laisser nos enfants comme ça, on veut encore Grizzli et Léocadie nous, au boulot !

 
Nota : les deux dernières images ont été photographiées par moi-même. Si elles posent des problèmes relatifs aux droits d'auteurs, je les retirai sur demande immédiatement.




Kaléidoscope, mars 2009, prix : 12,50 €

Ma note :



Crédit photo couverture : © Marianne Barcilon


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Tous les garçons et les filles - Jérôme Lambert

19 Mars 2009, 14:52pm

Publié par Laure

Julien entre en classe de seconde et perçoit tout de suite que quelque chose cloche dans son nouveau lycée. Pourtant, tout est normal, c'est lui, Julien, qui ne se fond pas dans le moule. Les blagues vaseuses ne l'intéressent pas et il n'aime ni le foot ni les jeux vidéos.
Non, il aime les cours d'allemand où quelque chose semble passer entre son professeur et lui, et surtout, il se sent troublé par la nuque du garçon assis devant lui, Clément.
C'est un court roman tout en finesse et délicatesse que nous offre Jérôme Lambert sur l'attirance d'un ado pour un autre du même sexe. L'homosexualité est abordée tout en pudeur et subtilité. D'ailleurs, vous ne saurez pas vraiment le fin mot de l'histoire, à vous de le deviner. Si les moqueries et les sous-entendus des copains sont lourdingues comme ils peuvent l'être dans la réalité, l'attitude de la maman, elle, est étonnante d'attention et de compréhension, situation idéale en quelque sorte.
Un bien joli roman, qui voit plus loin que les premiers émois amoureux, si troublants soient-ils, car c'est tout simplement aussi la vie au lycée qui est abordée : se faire des amis, faire partie d'un groupe, partir en voyage scolaire... De même le roman s'inscrit dans la modernité avec des parents divorcés, un père présent mais maladroit, pour des déjeuners hebdomadaires au restaurant.
Un sourire en passant : le walkman à cassettes pour partir en voyage dans la même besace que l'appareil photo numérique, y a comme un mélange des générations... J'ai un fils de 14 ans qui manie parfaitement tout ce qui est numérique, mais le walkman à cassettes, je ne crois pas qu'il s'en souvienne...

Ce roman a été choisi par ma grande de 12 ans sur le stand de l'Ecole des Loisirs au Salon du Livre de Paris le week-end dernier. Elle se l'est acheté avec ses sous. Elle l'a lu dans la voiture sur le trajet du retour. Je le lui ai piqué histoire d'amortir la dépense ?  

Lu il y a longtemps par Clarabel

L'Ecole des Loisirs, coll. Médium, juillet 2004, 111 pages, prix : 8 euros
Ma note :


Crédit photo couverture : © Franck Juery et ed. Ecole des Loisirs.

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