Les jardins d'Hélène

La caissière – Catherine Moret-Courtel

21 Août 2008, 05:20am

Publié par Laure

La société de consommation et le métier de caissière sont à la mode en littérature en ce moment, puisque après les tribulations d’une caissière d’Anna Sam, on peut lire à présent La Caissière, premier roman de Catherine Moret-Courtel. Mais quand Anna Sam nous offrait des chroniques – perles du métier sans grande surprise, Catherine Moret-Courtel nous offre ici un vrai roman, qui va au-delà des considérations sur la difficulté de ce métier méprisé, même si tous ces ingrédients y sont aussi, bien sûr.

Michèle a la cinquantaine, et voilà deux ans qu’elle est forcée de travailler comme caissière dans un hyper de zone industrielle, depuis le décès de son mari, artisan pour qui elle effectuait la comptabilité, sans être payée, comme beaucoup d’épouses d’artisans. Chaque matin elle prend le même bus interurbain qui la mène au centre ville, puis prend un second bus qui la mène sur son lieu de travail, le plus souvent sous la pluie de cette Picardie morose et grise. Elle a quelques collègues sympas, mais c’est une femme éteinte, qui vit dans sa routine, parce qu’il faut bien.

Mais peu à peu Michèle va faire de curieux rêves, qu’elle ne comprend pas forcément tout de suite, mais quand ils s’avéreront prémonitoires, elle se réfugiera avec bonheur dans ses nuits, et s’empressera de tout noter au réveil, avant d’oublier.

Petit à petit, par la magie de ses rêves, Michèle se rouvrira à la vie, et ruera un peu dans les brancards. Un léger bémol sur la fin peut-être, trop « guimauve » et attendue, mais au final, un bel ensemble, sur la période de deuil et la solitude, sur le métier d’hôtesse de caisse, son bataillon de chefaillons hargneux et sa cohorte de clients méprisants, mais surtout, une belle leçon d’humanité, simple et sincère, et d’empathie. Et puis on sourit souvent aussi, la vieille commère du village qui épie chacun derrière ses rideaux est un vrai tableau comme il en existe beaucoup, c’est un régal.

Un premier roman à découvrir.

 



Belfond, août 2008, 190 pages, prix : 17 €

 

 

Ma note : 3,5/5

Crédit photo couverture : éd. Belfond.

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K
Intéressant ça!  J'attends un peu de voir vos avis sur les divers livres de la rentrée 2008 avant de me précipiter au magasin, cette fois!!! 
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P
mmmhhhh intéressant...
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C
Je l'ai lu aussi, critique programmée la semaine prochaine;Exactement de ton avis. Vraiment bien et léger bémol pour la fin;
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C
Je l'ai pris en main hier mais reposé,  l'idée me tente même si k'avis lu  les chroniques de  l'autre auteure sur son blog.
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